L'écologie est devenue un argument publicitaire et électoral. On nous balade depuis des décennies avec des fictions : la voiture électrique pour tous, les énergies renouvelables, la capture du CO2, ou demain le déploiement d'ombrelles solaires dans l'espace. Le culte de l'innovation et la géoingénierie sont des remèdes pires que le mal. Et chaque jour ce green-washing généralisé devient plus visible.

De même, au niveau individuel, la stratégie du colibri est moribonde. Il n'y a que dans un monde individualiste qu'une telle stratégie a pu être présentée comme une solution. Or, rien n'a jamais émergé en dehors d'un collectif institutionnalisé. Nos petits efforts quotidiens sont insignifiants face aux enjeux géopolitiques. Par exemple, notre positionnement sur l'Ukraine a entrainé la réouverture des centrales à charbon, l'exportation de gaz de schiste, un réarmement généralisé etc...
Et nos insignifiants efforts sont-ils même utiles? Car tout le système est vérolé. Voilà qu'on apprend sans surprise que le plus gros pollueur de plastique du monde, Coca-Cola, sponsorise la COP27. En effet, culpabiliser les individus est une stratégie récurrente des multinationales, en première ligne pour nous encourager à trier un plastique qu'ils produisent avec toujours plus de frénésie. Comme le remarque Frédéric Lordon, on peut même douter du bien-fondé du tri des déchets à la sauce capitaliste (voir ici).
Désolé, voter Macron et faire du vélo ne suffira pas...
Et quand bien même nous réussirions à organiser en France une descente énergique, cet exploit, s'il est solitaire, serait suicidaire. Et l'étendre à la planète requiert une coopération entre Etats complètement illusoire. Surtout si nous suivons aveuglement un pays, dont la doctrine énoncée par George Bush au sommet de la terre en 1992, se résume à "le mode de vie des américains n'est pas négociable". La perspective d'une raréfaction de l'énergie, loin d'entrainer une solidarité mondiale, a stimulé les guerres de rapine au Moyen-orient et demain notre "allié" nous entrainera vers un conflit avec la Chine, pour conserver son hégémonie.
La prise de conscience écologique, dont on nous rabat les oreilles depuis 30 ans, mue tout doucement en une autre prise de conscience, celle que la transition écologique n'aura pas lieu. Même ces plus fervents défenseurs (Jancovici, Barrau etc) ne semblent plus y croire. Ils auront eu au moins le mérite de nous alerter sur des problèmes qui dépassent largement le seul réchauffement climatique. Le capitalisme ie le processus d'accumulation sans limite franchira logiquement toutes les limites planétaires (voir ici).
Mais le danger imminent est d'une autre nature qu'écologique.
La culpabilisation des citoyens sur "la planète" n'est qu'une première étape. Déjà l'idée d'une carte de crédit carbone qui se bloquerait si on dépasse son quota d'émission de CO2 est envisagée, notamment par le député macroniste Jean-Marie Fievet. Comme nous avons eu la dictature sanitaire avec ses pass, nous avançons à bas bruits vers une dictature écologique, au profit de quelques uns.
Objectif de ce "projeeeet" totalitaire? Certainement pas de "sauver la planète" comme ils disent, mais de partager la pénurie entre les plus démunis, pendant que les riches installeront chez eux des groupes électrogènes dernier cri, derrière des barbelés ou dans des iles paradisiaques. Globalia pour les uns, Mad Max pour les autres.
Le combat prioritaire est donc de sauver ou plus exactement de restaurer la démocratie et il n'y a qu'une seule façon d'y parvenir : réactiver la lutte des classes.
Préparez vos fourches. Après on pourra parler d'écologie...