Les batailles sociales se suivent et se ressemblent. Mais à y regarder de plus près, on observe une intensification continue de la violence exercée par le pouvoir pour soumettre le peuple. On peut même dater précisément la bascule autoritaire qui depuis ne fait qu'empirer : 2016 avec la loi travail d'El Khomri.
Cette loi fut, elle, bien mal nommée. Car il s'agissait du premier acte de guerre de Macron. Ce dernier, pour ne pas entacher son capital sympathie en vue de l'élection présidentielle avait usé d'un prête-nom bien commode. Ce qui ne l'empêchera pas de s'associer à cette réforme "courageuse" pour augmenter son capital "réformateur" et ainsi rassurer l'oligarchie sur les capacités de son poulain.
Depuis 2016 Macron nous mène une guerre sociale hybride, une guerre médiatique, institutionnelle, judiciaire et policière. Sur le front, CRS, BAC et BRAVE, à l'arrière la logistique, institutions et médias aux ordres. Et la stratégie militaire déployée est toujours la même.

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D'abord la propagande pédagogie, pour dissimuler l'évidence : des cadeaux à l'oligarchie financés par la destruction du système social, destruction engendrant à son tour de nouvelles "opportunités" via les privatisations. Alors on bombarde tous azimuts. Sur toutes les antennes, la macronie diffuse les éléments de langage orwelliens (voir ici) pour maquiller l'intérêt des puissants en intérêt général. Et les médias et économistes de cour "décryptent" ie relaient et approuvent.
Ensuite on tord à sa guise les institutions : ordonnances, 49.3, 47.1, conseil de défense etc, tout est bon dans le Macron. Conseil d'Etat et conseil constitutionnel, garde-fous en carton pâte, sont priés d'entériner toutes les dérives, comme nous l'a montré l'épisode du Covid. Puis on refait un peu de pédagogie pour expliquer que la démocratie est la souveraineté des représentants -et en premier lieu du représentant de l'oligarchie- et non celle des représentés.
Parallèlement, on change les lois pour museler la contestation : loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, loi anti-casseur, loi sécurité globale, loi séparatisme, loi sur le renseignement, loi drone 2, loi sur les fake-news, etc tout est bon dans le Macron. Par dessus on déverse un peu de pédagogie : "ces lois sont faites pour garantir le droit de manifester". Darmanin nous explique même, alors que la loi dit le contraire, qu'il est "interdit de manifester sans le déclarer". Quand on sait que ce même menteur compulsif est chargé de comptabiliser le nombre de manifestants...
Et si toutes ces précautions ne suffisent pas?
Alors on cogne. Le pouvoir illégitime enclenche la violence dite légitime, pour terroriser les récalcitrants. Violence judiciaire (interpellations préventives et arbitraires, condamnations non moins arbitraires), symbolique (factieux, fainéants, foule haineuse), physique (no comment), tout est bon dans le Macron. On nie les violences policières, on les cache ou, devant l'évidence, on parle de bavures isolées alors qu'il s'agit comme pour les gilets jaunes d'une répression politique systémique.
Enfin, on s'attache à préparer la suite : le retournement de l'opinion grâce à la pédagogie des micro-trottoirs d'usagés excédés et de zooms interminables sur la poubelle qui brûle. Merci aux chaînes infos, chargées de discréditer moralement les manifestants, comme la justice et la police sont chargées de les atteindre civiquement et physiquement.
Jusqu'à quand ce gouvernement de l'oligarchie, par l'oligarchie et pour l'oligarchie?