Les sociaux-démocrates ont leur candidat aux européennes
- 25 nov. 2018
- Par Fabien Escalona
- Édition : 2019 : les Européens aux urnes
Caricatural. C’est le terme qui convient sans doute le mieux pour qualifier la désignation programmée de Frans Timmermans comme chef de file des sociaux-démocrates pour la campagne des européennes. Après l’abandon du Slovaque Maroš Šefčovič, l’actuel premier vice-président de la Commission européenne est le seul candidat à l’investiture par le Parti des socialistes européens (PSE), lors de son congrès de décembre à Lisbonne. Il bénéficiait déjà du soutien d’une majorité des membres de cette fédération de partis, dont celui du SPD allemand, qui en reste le vaisseau amiral en dépit de ses difficultés domestiques.

On pourrait y voir une performance artistique de la famille sociale-démocrate, se sabordant méthodiquement plutôt que de tenter un sursaut audacieux afin de conjurer son déclin électoral en pleine accélération. Timmermans est d’ailleurs membre du PvdA, qui s’est effondré aux dernières élections législatives aux Pays-Bas. Ce crash a sanctionné une trajectoire entamée au tournant des années 1990, lorsque ce parti s’était accoutumé aux politiques néolibérales et aux combinaisons gouvernementales correspondantes. Timmermans avait rejoint les travaillistes à ce moment-là, depuis un parti plus à droite (le D66). C’est pour lui que les sociaux-démocrates européens feront campagne au printemps, sans qu’une alternative ait su ou pu s’organiser, comme si la réduction du pluralisme devait s’ajouter à une décomposition idéologique avancée.
--
Ce billet a été initialement publié dans la Lette européenne de Mediapart : découvrez-là.
D’autres familles politiques ont désigné leurs chefs de file : les conservateurs du PPE, et les écologistes européens.
Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Ses contenus n'engagent pas la rédaction.