Billet de blog 29 août 2024

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I… comme Indignez-vous !

C’est une indignation, comme une colère provoquée par les séquences que nous vivons sous Macron, son « je fais ce que je veux », et le « tract », Indignez-vous ! de Stéphane Hessel, paru en octobre 2010, m’est venu en mémoire en apprenant que le gouvernement démissionnaire a, une fois encore, refusé de réexaminer l’agrément d'Anticor, malgré l’injonction du tribunal administratif.

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Certes, cet Indignez-vous! de Stéphane Hessel va bien au-delà du sort fait à une Association, même s’il s’agit de dénoncer la corruption et pour l’éthique en politique.

Mais il est juste face à ce président qui se comporte devant les résultats de deux scrutins électoraux qu’il a perdu, comme il le fait depuis sept ans, suffisance, mépris, utilisation de la démocratie pour les intérêts d’un système économique et financier qui a soutenu et financé ses campagnes dont il est un fidèle ‘‘président’’. L’évolution de la situation politique concernant la nomination d’un premier-ministre pour former un gouvernement donne bien le caractère de déni démocratique de sa démarche.

Un ‘‘Indignez-vous’’ nécessaire et urgent

Et cet "Indignez-vous!" m'a paru à nouveau opportun en constatant que le premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal, n’a pas réexaminé la demande d’agrément de l’association Anticor, malgré l’ordonnance du tribunal administratif de Paris, du 9 août, lui faisant obligation de le faire et de motiver sa décision sous quinze jours. /la-treve-est-finie-anticor-revient .

Or le 27 août, date limite pour une réponse, il n'y a pas eu de décision et le cabinet du premier ministre démissionnaire n’a pas donné suite à la question posée par la rédaction du journal Le Monde.

Un des avocats d’Anticor, Vincent Brengarth, précise que « Chacun voit bien désormais que le silence est totalement politique, le gouvernement faisant le choix de délibérément bafouer la loi et l’injonction prononcée par le tribunal administratif... C’est un pied de nez monumental à l’encontre de la société civile et de tous ceux qui combattent la corruption. »

Le président de l’Association, Paul Cassia, sollicité par le Monde a souligné que « Le silence gardé pendant ces quinze derniers jours par le premier ministre est doublement signifiant et inquiétant... à l’égard d’Anticor d’une part, puisqu’il paraît désormais clair que, quoi qu’il en coûte au gouvernement en termes de respect de la légalité, l’agrément anticorruption ne doit par principe pas être délivré à l’association, pour une ou des raisons qui nous échappent, mais qui n’ont manifestement rien à voir avec les conditions juridiques de délivrance de l’agrément. »

Violation de l’État de droit !

Ce qui pose notamment la question de la démocratie « à l’égard de la qualité de l’État de droit, puisque le premier ministre défie ouvertement, publiquement et délibérément l’autorité de la chose ordonnée par le tribunal administratif de Paris, en n’exécutant pas une décision de justice rendue au nom du peuple français ».

Ce mercredi 28 août, Anticor a déposé deux requêtes en référé devant le tribunal administratif de Paris. Constatant « l’absence d’exécution de l’ordonnance de référé par le premier ministre », l’association demande notamment à la juridiction d’enjoindre à M. Attal de « réexaminer la demande d’agrément » et « d’y répondre explicitement dès la lecture de l’ordonnance de référé sous astreinte » pécuniaire « de 1 000 euros par jour de retard. »

Et on a raison de lever haut le drapeau du ‘‘Indignez-vous!’’

Dans son court essai, Stéphane Hessel, expliquait sa démarche «quand quelque chose vous indigne comme j'ai été indigné par le nazisme, alors on devient militant, fort et engagé ». Et il nous incitait à résister, nous appelant à ne pas «démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie».

* Dans le premier commentaire le communiqué d’Anticor sur la ‘‘Violation de l’État de droit’’

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