Billet de blog 31 août 2025

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Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

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"Le Cinéma de Dino Risi, de la comédie au drame" de Charles Beaud

Dino Risi a marqué de son empreinte inoubliable l'histoire du cinéma italien en en devenant une composante majeure autour de la « comédie à l'italienne ». Charles Beaud offre un aperçu de son œuvre filmique à travers ses singularités.

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Parution du livre Le Cinéma de Dino Risi, de la comédie au drame de Charles Beaud 

Après avoir consacré un ouvrage au cinéma d'Ettore Scola dans L'Histoire de l'Italie à travers l'œuvre d'Ettore Scola (2013), Charles Beaud choisit une figure qui pourrait être tutélaire du cinéaste précédent. En effet, avant de passer à la réalisation, Ettore Scola a été le coscénariste de Dino Risi sur deux succès qui ont en outre permis de souder la collaboration entre Dino Risi et Vittorio Gassman : L'Homme aux cent visages (Il mattatore, 1960) et Le Fanfaron (Il sorpasso, 1962). Comme le met bien en valeur Charles Beaud, s'intéresser à la carrière filmographique de Dino Risi c'est mettre en lumière l'histoire du cinéma italien d'après-guerre qui passe du néoréalisme à la comédie italienne pour plonger plus largement dans le drame.

Tel fut le cheminement de Dino Risi qui débuta comme d'autres également par le néoréalisme avec la réalisation de courts métrages documentaires. Du « néoréalisme rouge » il passe au « néoréalisme rose », qui est une forme adoucie car moins politique des prises de position d'après-guerre et qui annonce l'arrivée éclatante de la « comédie à l'italienne » annoncée comme telle par la critique italienne locale, heureuse de la voir se démarquer des comédies made in USA qui avaient imposé leurs standards.

Charles Beaud propose de survoler la filmographie de Dino Risi pour en comprendre l'essence et la raison d'être, sans chercher l'exhaustivité de l'analyse de ses films. La complicité de travail avec l'acteur Vittorio Gassman enrichit de manière réciproque l'œuvre du cinéaste et de l'acteur, qui n'avait à l'instar de Louis Jouvet ou encore Sacha Guitry que dédains pour le cinéma par rapport à sa passion pour le théâtre. L'inspiration profonde des histoires de Dino Risi reste la réalité sociale contemporaine alors que les adaptations littéraires lui ont apporté quelques facilités dans ses réalisations. Le cinéaste italien a contribué avec le succès des Monstres (I mostri, 1963) à faire du film à sketch un genre en soi proprement italien avec les mêmes acteurs principaux traversant une série d'intrigues distinctes sur des identités différentes. Son œuvre repose ainsi sur la travail de l'acteur apte à saisir l'essence de son personnage pour en faire des figures excentriques inoubliables dans la tradition à la fois de la littérature picaresque espagnole avec ses antihéros masculins et la commedia dell'arte.

S'il manque un aperçu biographique et une approche exhaustive de la filmographie de Dino Risi incluant les analyses de ses documentaires, l'ouvrage de Charles Beaud constitue une belle introduction au cinéaste mais encore à toute une époque faste.

à lire et voir :

coffret Blu-ray : Les Monstres, Le Fanfaron, Le Sexe fou, La Carrière d’une femme de chambre, Dernier amour de Dino Risi

Valse d’amour (Tolgo il disturbo) de Dino Risi 

Fiançailles à l'italienne (Straziami, ma di baci saziami) de Dino Risi

Illustration 1

Le Cinéma de Dino Risi, de la comédie au drame
de Charles Beaud

Nombre de pages : 200
Format : 13 x 21 cm
Date de sortie (France) : 15 février 2025
Éditeur : LettMotif

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