Le métro parisien : toute une histoire, toute une inspiration, de la Zazie de Queneau à L’Heure de pointe, roman en quatorze lignes de Dominique Simonnet, en passant par Le Poinçonneur des Lilas de Gainsbourg ou Pérec, et tant d’autres textes, chansons, films (le ticket porte-bonheur du Salaire de la peur).

Depuis 111 ans, le ticket de métro est un témoin et une mémoire, fragile aujourd’hui, puisqu’il tend à disparaître, avec le Navigo. Grégoire Thonnat vient de lui consacrer un livre, Petite histoire du ticket de métro parisien, aux éditions Télémaque.

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Le petit bout de carton est né le 19 juillet 1900. Il permet alors d’emprunter la ligne 1, Porte Maillot / Porte de Vincennes. C’est l’année de l’exposition universelle à Paris. Et le voyageur a encore le choix entre première et deuxième classe. Les tickets à tarif réduit sont initiés en 1930, destinés aux mutilés de 14/18.

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En 1975, c’est la création de la carte orange. Et la fin des poinçonneurs, détrônés par la fameuse bande magnétique marron, au centre du ticket qui devient jaune.

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D’autres dates jalonnent le livre, en 1981, la fameuse campagne de pub «ticket chic- ticket choc» ; en 1991, la suppression de la première classe. Depuis 2001, le pass Navigo et ce geste nouveau, un peu étrange, qui consiste à jeter son sac sur les lecteurs, en entrant dans le bus ou aux tourniquets.

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undefinedDurant toutes ces années, le ticket a été rose (à ses débuts), jaune, vert jade, mauve, blanc. Il a d’abord été en papier, puis en carton. Il a même été support publicitaire, source d’inspiration pour des artistes, lieu de manifestations (ainsi celle contre le froid, station Glacière, en 1983) ou de commémorations (le ticket dessiné par Folon pour le bicentenaire de la Révolution française).
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Ces tickets sont des titres de transport, dans tous les sens du terme : voyages en sous-sol, post-it improvisé quand il s’agit de noter un numéro, une idée, en urgence, marque-page. Et ceux que l’on
retrouve, papier mâché, au fond des poches de jeans sortis de la lessive.
Un véritable «lieu de mémoire» que ce ticket. Comme ce livre, chronique d’un siècle, témoignage sur nos évolutions sociales, bible iconographique avec ses superbes illustrations.
Grégoire Thonnat a rassemblé une documentation étonnante, son livre (aux dimensions d’un ticket très grand format) parcourt un siècle et des poussières, s’arrêtant sur les grandes années qui marquent l’évolution du ticket et de notre rapport au métro. Extraits de romans, interviews, poèmes, anecdotes, scènes de film, informations historiques, techniques ponctuent cette histoire du ticket de métro. Un «je me souviens» qui rendrait ésitériophile !
CM
Toutes les illustrations sont extraites du livre de Grégoire Thonnat, Petite histoire du ticket de métro parisien, éditions Télémaque, 175 p., 19 € 90.
