Le mal des mots, les mots du mal

Les mots des maux s'inscrivent dans l'épaisseur du brouillard quand ma tête de douleur va et vient en écrivant sur les chimères qui me forcent à vivre. Les maux des mots me blessent dans l'épaisseur du papier qui s'amoncelle sans secours à formuler monts et merveilles quand le réel s'enchevêtre entre ombres et fantômes plus vrais que les vivants qui se croient immortels. Dans les mots-dits accouche la peur, cette émotion à deux versants qui brise le silence d'un intérieur bruyant qui se tait. Nul mot n'attise les maux s'il s'accorde à cette vibration qui sonne l'âme ou l'esprit. Les mots sont des feuilles jaunies qui ressemblent à de l'or, des guirlandes accrochées au lambris qui rayonne, fenêtres ouvertes aux rêves, à l'amour, aux pays lointains de lointaines planètes. Viennent ceux qui sauront parler une fois, une seule pour être à jamais le sel de nos vies. Même le mal par les mots dits cède l'émail pour la vraie vie.