Les lecteurs de Mediapart ont découvert la situation de James Dunne par un billet sur son blog le 29 avril 2013, Appel à l'aide... à la réflexion et à l'action. Puis récemment, à la suite de son passage devant les prudhommes le mercredi 23 octobre, une série d’articles ont paru dans la presse. Sur Médiapart, l’article de Jérôme Hourdeaux, Surveillance : un ancien salarié de Qosmos devant les prud'hommes. Et parmi bien d’autres, une double page dans le Monde du 29 octobre 2013: Espionnage de masse : des sociétés françaises au service de dictatures.
Pour résumer : James Dunne travaillait depuis 2005 chez Qosmos comme responsable de la documentation technique ; à ce titre il rédigeait les modes d’emploi pour les clients, ce qui lui donnait une vue d’ensemble sur le produit commercialisé. Dès octobre 2007, il s’inquiète auprès sa direction de la possible « utilisation de la technologie Qosmos à des fins de fichage et interception » hors tout cadre légal, et demande à connaître le positionnement éthique de l’entreprise et de ses investisseurs devant un tel scenario. Cependant, James apprend dans la presse en 2011, la nature des contrats sur lequel il a personnellement travaillé, d’avril 2007 à fin 2008 pour le compte de Amesys (programme « Eagle »), et sur lequel il travaillait encore, dans le cadre du projet « Asfador » : ceux-ci sont destinés à fournir à la Libye de Kadhafi et à la Syrie de Assad, des moyens de répression numériques de son peuple. Devant les pressions dont il a fait l’objet, et la contradiction éthique qu’il vivait, James Dunne entre dans une période sinistre, conduisant d’abord à son effondrement psychique en avril 2012, et puis à la suite de deux commentaires laissés sur Mediapart sous le pseudonyme jamesinparis, à son licenciement pour « faute lourde » le 13 décembre 2012 - « manquement à son obligation de confidentialité et de loyauté » envers l’entreprise Qosmos -
Parallèlement, la société Amesys est visée par une première plainte de la FIDH en octobre 2011, pour avoir fourni du matériel de surveillance du net à régime libyen de Kadhafi. Après une tentative du procureur de Paris d’enrayer le travail de la justice, en janvier 2013, la cour d’appel fait droit à la demande du juge : l’instruction se poursuit donc, et elle est confiée à trois magistrats. En juillet 2012, une nouvelle plainte est déposée par la FIDH et La ligue des droits de l’homme, celle-ci visant directement l’entreprise Qosmos.
Dans ce contexte difficile, les lecteurs de Mediapart avaient apporté à James un premier soutien, en avril 2013, lui permettant de faire face aux frais qu’engendre cette situation, les frais d’avocat notamment étant à la mesure de la complexité et la durée de l’affaire.
Voilà pourquoi il nous faut continuer d’aider James : pour ne pas le laisser seul, et pour lui montrer que son combat, c’est aussi le nôtre. Notre association CAMedia a donc décidé de lancer un nouvel appel : à la fois pour l’aider à faire face aux frais que son combat engendre, et pour l’encourager dans l’avenir, en lui offrant notre soutien et notre solidarité. Lors de l’audience du 23 octobre, les juges des prudhommes ont décidé de confier les suites de cette affaire à un magistrat professionnel ; il faut donc tenir sur la durée, et il y a urgence !
Puisque James « savait », il ne pouvait plus se taire : il fait partie de ceux qui interrogent au plus près l’éthique de leur propre vie, ne reculant pas à abîmer leur existence pour relever la tête et demander, à l’instar de la philosophe Judith Butler : « Comment mener une vie bonne dans une vie mauvaise ?».
Vous pouvez manifester votre soutien de plusieurs façons :
· Envoyer votre contribution solidaire sur le compte Paypal que James a créé, à l'adresse email :
--> Attention ! pour cette solution, il faut ouvrir (ou avoir) un compte Pyapal (voir sur le net)
· Envoyer un chèque au nom de James DUNNE à l’adresse parisienne de notre association :
CAMedia, 100 rue de Charonne, bât. D ; 75011 Paris.
--> Si vous le voulez bien, donnez-nous dans votre courrier votre adresse électronique.
(Si vous avez besoin d'explications complémentaires, joignez CAMedia par messagerie privée)
L'association CAMedia se chargera régulièrement de faire le point avec James.
D’avance, un immense merci à chacun, cheminons avec lui.
Trois fins de poèmes de Giuseppe Ungaretti
C'est mon coeur
le pays le plus ravagé (27 août 1916)
Je cherche un pays
innocent (mai 1918)
Mais mon amour têtu
vaincra l'exil (13 septembre 1966)