De nombreux lecteurs connaissent déjà James Dunne, et l'affaire qui l'oppose à l'entreprise Qosmos, son ancien employeur, licencié pour « faute lourde » en décembre 2012. James est, au sens propre, un lanceur d'alerte qui fait les frais de sa révélation des pratiques « commerciales » de Qosmos, entreprise impliquée par le passé dans des contrats pour fournir aux dictatures de Kadhafi en Lybie et de Bachar El Assad en Syrie des moyens de répression numérique de leur peuple.
Une enquête préliminaire visant son ancien employeur Qosmos, pour Complicité de crimes contre l’humanité, est en cours depuis juillet 2012.
Pour les nouveaux lecteurs, vous trouverez ici un récit récent que James a fait de ce qu'il vit au quotidien.
http://blogs.mediapart.fr/blog/jamesinparis/020314/la-vie-quotidienne-dun-lanceur-dalerte
Son affaire a fait l'objet de plusieurs articles de presse, dont cette double page du Monde :
En 2013, un mouvement de solidarité sur Médiapart a été lancé par CAMédia (Collectif d'Abonnés de Médiapart).. Cette solidarité a permis d'aider James Dunne dans sa défense, en participant au règlement des honoraires de son avocat (dans l'affaire du licenciement). A ce jour, sa situation passe vraiment dans le rouge (voir son dernier billet cité ci-dessus), et tous les risques sont possibles, jusqu'à l'impossibilité d'assumer les frais de base (en particulier le loyer) : non seulement les Impôts ont saisi à la source son indemnité Pôle Emploi, mais une deuxièmes affaire judiciaire exige que James prenne un nouvel avocat spécialisé : l’entreprise Qosmos a en effet porté plainte contre lui pour « diffamation », comme elle l'a fait également contre la FIDH et la LDH pour « dénonciation calomnieuse ».
L'idée de CAMédia est de créer avec d'autres associations (les contacts démarrent) un fonds d'aide aux lanceurs d'alerte : notre idée est de pouvoir à plusieurs : 1) définir précisément le notion de « lanceur d'alerte » ; 2) créer des initiatives de soutien (manifestations, réunions publiques de soutien aux lanceurs d’alerte.) et développer des partenariats ; 3) gérer un compte financier spécialement destiné à cet objectif ; 4) verser les aides adaptées aux personnes et aux causes identifiées.
Mais tout ceci prendra du temps, et l'affaire de James Dunne se caractérise aujourd’hui par son urgence. Aussi nous prenons une décision de circonstance, ceci avec l'accord de James : notre association dispose d'un compte bancaire, et nous avons déjà deux lignes budgétaires - celle de l'association, et celle du Fonds d'abonnement solidaire -
Nous allons créer une troisième ligne « lanceur d'alerte » qui permettra de recevoir les chèques destinés pour l'instant à l'aide de James Dunne.
Lorsque la nouvelle structure sera créée, si des fonds restent sur cette ligne, il sera reversé à la nouvelle association.
Les comptes financiers de CAMédia sont régulièrement contrôlés, et dès la prochaine AG (le 16 mars 2014), ils seront présentés aux adhérents.
Dès réception, et devant l'urgence, CAMédia versera donc à James Dunne les sommes reçues dans le cadre de cet appel pour lui permettre de faire face aux frais que sa situation actuelle génère.
Dispositions pratiques :
Si vous voulez participer à la solidarité pour James Dunne, faites un chèque à l'ordre de CAMédia, au dos du quel vous marquerez « soutien lanceur d'alerte »
Adressez ce chèque à l'adresse parisienne de CAMédia : CAMédia, 100 rue de Charonne, bâtiment D, 75011 PARIS.
Une autre solution pour ceux qui préfèrent envoyer leur contribution solidaire sur le compte Paypal :
--> Attention ! pour cette solution, il faut ouvrir (ou avoir) un compte Pyapal (voir sur le net)
Dans son livre consacré aux Lanceurs d’alerte (Don Quichotte éditions, 2014 - p.31-32), Florence Hartmann explique : « Leur prise de parole (…) heurte l’attitude de préservation de la majorité qui commande de ne pas faire de vagues, de garder le silence, de fermer les yeux, de ne pas entrer en conflit avec plus fort que soi. (…)Ils font donc un choix, un choix réfléchi, volontaire, désintéressé pour l’individu qui agit mais effectué dans l’intérêt public, avec la volonté d’en accepter les conséquences. » En prenant ces risques, ils appellent la société à voler à son propre secours en les rejoignant et les relayant dans leur combat.
CAMédia, comme elle l'a fait par le passé, fera régulièrement le point avec James Dunne, et fera sur notre édition un ou plusieurs comptes rendus de cette aide.
Aider James, c'est participer à un acte solidaire et politique : il n'est pas question de laisser faire la mécanique de broyage ! Qosmos a licencié James, mais chacun de nous fera bloc autour de lui pour lui permettre d'aller jusqu'au bout de ce combat, combat qui nous concerne tous et que nous faisons nôtre, et de gagner !
Si vous le voulez bien, faites circuler l'appel dans vos réseaux.
Merci d'avance de votre mobilisation !
CAMédia.