Roger Evano (avatar)

Roger Evano

Abonné·e de Mediapart

Billet publié dans

Édition

CAMédia

Suivi par 193 abonnés

Billet de blog 22 juin 2010

Roger Evano (avatar)

Roger Evano

ex-ébéniste, auteur

Abonné·e de Mediapart

Soutenir Médiapart

La vie politique française est centrée aujourd'hui sur une information divulguée par Médiapart : l 'affaire Bettencourt-Woerth- Sarkozy. L'ambition du journal depuis sa création est de rompre avec une presse de connivence, liée aux pouvoirs de l'argent et prête aux compromissions multiples avec les pouvoirs politiques.

Roger Evano (avatar)

Roger Evano

ex-ébéniste, auteur

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La vie politique française est centrée aujourd'hui sur une information divulguée par Médiapart : l 'affaire Bettencourt-Woerth- Sarkozy. L'ambition du journal depuis sa création est de rompre avec une presse de connivence, liée aux pouvoirs de l'argent et prête aux compromissions multiples avec les pouvoirs politiques.

La crise de la presse quotidienne n'est pas une crise de moyens mais une crise de contenu. Celle d'un journalisme qui, trop souvent, n'agit pas comme contre-pouvoir et relaie la communication de groupes politiques, industriels et financiers. Ces groupes, en prenant le contrôle des journaux, veulent avant tout influencer l'opinion et faire pression sur les pouvoirs politiques, source des contrats de marché publique. Les tractations autour du journal « Le Monde » et la convocation de son directeur Eric Fottorino à l'Elysée sont les dernières péripéties du combat des pouvoirs pour le contrôle des médias. Sans information libre il n'y a pas de libre choix des citoyens, et les élections ne sont plus que le reflet à peine déformé d'une information manipulée..

En créant une structure indépendante, notamment de la publicité, Médiapart s'est donné les moyens d'échapper à la pression du capital.

Sans le travail de Médiapart, ces deux affaires d'Etat que sont « l'attentat de Karachi et ses commissions et rétro-commissions » et « les compromissions de Liliane Bettencourt avec les pouvoirs politiques et judiciaires » ne seraient pas connues. Tout au moins si le travail des journalistes n'avaient pas été aussi approfondi, basé sur des faits incontestés, et si ces journalistes n'avaient pas travaillé en toute indépendance dans un journal qui, par sa qualité, est déjà une référence, ces deux affaires n'auraient pas eu le retentissement actuel. Celles-ci mettent en évidence la façon dont la démocratie est bafouée par les personnes chargées de la faire vivre. Le travail d'information que Médiapart effectue depuis deux ans et demi, et dont ces deux affaires ne sont que la partie la plus visible, est indispensable à une vie démocratique.

Ne vivant pas dans un monde virtuel, cette compétence et cette indépendance ont un prix : 30 centimes par jour. C'est dans des moments comme ceux que nous vivons aujourd'hui, que nous pouvons mesurer le rôle de Médiapart et des médias (peu nombreux) qui travaillent avec des principes semblables. A nous de lui donner les moyens de vivre financièrement et de développer son audience.

La presse libre n'est pas donnée, c'est un combat de tous les jours.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.