La quatrième rencontre avec Mediapart, les 6 et 7 juillet, illustre l'idée qui court dans les lieux en résistance : favoriser la conjonction des luttres. Ce vendredi 28 juin à Gemenos (13), l'intersyndicale de l'usine Fralib avait organisé un « carrefour des luttes » : des ouvriers venus de plusieurs entreprises françaises sont venus échanger leur expérience et jeter les bases d'un projet de mouvement social à la rentrée. L'idée va circuler, se forger, s'enrichir et d'autres « carrefours » seront organisés. Déjà, RDV est pris à Sisteron (Alpes de Hte Provence) dans une usine de SANOFI-chimie, le 5 septembre.
Fralib : un exemple de ténacité, de combativité et d'imagination ouvrière. Cette semaine est un véritable anniversaire : 1000 jours de lutte !
En deux mots, la situation : Unilever, quatrième acteur mondial en volume des ventes pour l’agroalimentaire, est propriétaire depuis 1972 des usines Fralib qui produisent en France le thé et les infusions de la marque « Éléphant ».

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Les salarié-e-s se battent depuis trois ans pour le maintien de l’activité et de leurs emplois à Gémenos, près d’Aubagne. C’est en 2010 que Unilever a annoncé la fermeture de ce site industriel pas assez profitable au regard du marché européen – mais dont des expertises ultérieures prouvent qu’il est largement rentable. Unilever veut placer toute sa production en Pologne et en Belgique. Les ouvriers ont récupéré les locaux et les machines grâce notamment au concours de la Communauté Urbaine de Marseille. Et ils ont obtenu que deux plans de licenciement conçus par Unilever soient cassés par la justice.
Lorsqu'on rentre dans l'usine, une seule impression, forte et belle : les machines sont toutes prêtes à redémarrer, elles sont soignées, entretenues, remises en marche de temps en temps, l'usine est dans un état parfait.
Il ne leur manque que la marque « Eléphant » pour que la production reprenne. C’est la marque qui leur garantira l’écoulement des 1000 tonnes que l’usine nécessite pour être rentable. Candidat à la présidentielle de 2012, F. Hollande avait d’ailleurs promis qu’il réquisitionnerait la marque. Aujourd’hui, A. Montebourg, ministre du Redressement productif, ne négocie même plus.

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Les ouvriers ont, au fil des années, développé de formidables compétences et dans leur projet de SCOP, ils débordent d'idées. Ils se battent et font preuve d'une grande volonté, soutenons-les, propageons déjà le sage conseil de boycotter la marque Lipton (mise en place par Unilever pour faire « oublier » le « Thé Elephant »).
Le 6 juillet, une ouvrière et un ouvrier de Fralib seront présents à notre première table ronde, en compagnie d'Edouard Martin de Florange (Arcelor) et d'une grande figure des luttes autogestionnaires, Charles Piaget de LIP.
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