Philippe LEGER (avatar)

Philippe LEGER

Abonné·e de Mediapart

Billet publié dans

Édition

Carnets d'Europe

Suivi par 40 abonnés

Billet de blog 8 décembre 2020

Philippe LEGER (avatar)

Philippe LEGER

Ancien journaliste

Abonné·e de Mediapart

Partouze mouvementée à Bruxelles pour Jozsef Szajer

Ancien vice-président du Parlement hongrois, co-rédacteur de la constitution de son pays, Jozsef Szajer est une grosse pointure. Il était au Parlement européen, il y a encore peu de temps, le chef de la délégation du Fidesz, le parti du Premier ministre Viktor Orbán qui approuve les discriminations dont sont victimes des minorités en Hongrie, notamment la minorité LGBT.

Philippe LEGER (avatar)

Philippe LEGER

Ancien journaliste

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Jozsef Szajer représente cette Hongrie du Premier ministre Viktor Orbán, fondateur et président du "Fidesz-Union civique hongroise",  un parti qui oppose ses «valeurs familiales et chrétiennes», résolument anti LGBT (Lesbiennes-Gays-Bi-Transgenres), aux valeurs européennes respectueuses de la démocratie et des minorités, LGBT entre autres.
À Bruxelles, la duplicité de Jozsef Szajer vient de voler en éclat. Il ne brandira plus dans l'enceinte du Parlement Européen l'étendard des "valeurs chrétiennes" et de l'homophobie, tout en étant un amateur de partouzes gays. Il vient de se démettre de son mandat de député européen.

Jozsef Szajer fait son coming out

Illustration 1
József SZÁJER © page d'accueil des Députés du Parlement Européen https://www.europarl.europa.eu/meps/fr/23821/JOZSEF_SZAJER/home

Début décembre, une descente de police a lieu dans un immeuble de Bruxelles. Le voisinage, excédé, a alerté les pandores pour mettre fin à des nuisances sonores.
Les policiers belges, stupéfaits, "découvrent" deux douzaines d'individus... pas n'importe lesquels ! On dirait du "beau linge" s'ils n'étaient entièrement dévêtus, la plupart alcoolisés, voire drogués... Ils n'étaient pas en train d'enfiler des perles, selon la presse belge.
Un vrai "gang bang" mené tambour battant en plein confinement, durant les heures du mal nommé "couvre-feu".
Jozsef Szajer est de la fête, "à poil" lui-aussi. Il tente de prendre la poudre d'escampette à leur arrivée, en dégringolant à moitié nu le long d'une gouttière. Il est cueilli par une patrouille arrivée en renfort. On rigolerait de ce vaudeville, digne du théâtre des grands boulevards, si l'homme ne s'était pas blessé à une main. On peut toujours ironiser sur le grand écart d'un politicien hypocrite.
Un Big Bang médiatique a suivi. Le chaud partisan de Viktor Orbán a démissionné du Parlement Européen.
Ce n'est pas toutes les nuits qu'un eurodéputé se moque... des règles du confinement ! Car, c'est cela que lui reprochent les autorités belges. Que risque-t-il ? Dans un premier temps, Jozsef Szajer a invoqué son immunité parlementaire (deux autres partouzeurs ont invoqué l'immunité diplomatique), comme il 'a reconnu dans un communiqué.
Traité de "malade mental"dans son pays et soumis aux pressions des fidèles du président Orbán, l'homme a préféré donné sa démission après avoir demandé pardon à ses collègues du Parlement Européen, à ses concitoyens hongrois, et s'être fendu d'une lettre d'excuses auprès des autorités belges, se déclarant prêt à assumer ses responsabilités, "à titre personnel".

Le président Orban menace l'UE d'opposer son "véto" 


Les pratiques discriminatoires de la Hongrie d'Orbán à l'encontre des minorités sont totalement contraires aux valeurs de l'Union Européenne.
Pour les contrer, un mécanisme de dissuasion, basé sur le critère dit « de l'État de droit », fait dépendre le versement des fonds européens aux États... au respect de ces valeurs. Valeurs que ne respecte pas la Hongrie.
En réponse, le Premier ministre hongrois Orban exerce avec le parti du Fidesz un véritable chantage sur le plan de relance et le budget pluriannuel de l'UE. Deux mesures indispensables pour relancer l'économie des États, mise à mal par la pandémie du coronavirus covid-19. ["Ne bloquez pas le versement des fonds européens à la Hongrie, sinon nous bloquons le plan et le budget. Pas d'argent pour relancer vos économies !"]
L"argument se veut imparable, car le plan de relance et le budget annuel de l'UE exigent l'unanimité au sein du Conseil Européen, qui rassemble tous les chefs d'État et de gouvernement... dont Viktor Orbán ! Affaire à suivre.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’auteur n’a pas autorisé les commentaires sur ce billet