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Dans toute l’Europe, la grippe se répand comme une trainée de poudre dévastatrice. Plusieurs dizaines de milliers de cas en ce début d’année, toutes les tranches d’âge sont concernées, celle des plus de 65 ans développe les formes les plus graves avec des risques de mortalité élevés.
En France, les consultations aux urgences se multiplient ; syndrome grippal : on hospitalise dans 15% des cas. Ajoutez les IRA - infections respiratoires aiguës - et vous obtenez des hôpitaux en tension extrême, comme on peut le lire sur le journal La Provence - article de Sophie Manelli : « La mauvaise grippe qui épuise les hôpitaux ».
Le faible taux de vaccination, le mélange des populations durant les fêtes et le retour en collectivité (école, travail, crèche) accélèrent l'épidémie. Déjà dans la dernière semaine de 2024, le syndrome grippal battait des records. Santé publique France précise « 4% des décès (contre 2% environ, la semaine précédente). Pas moins de 231 personnes âgées de plus de 65 ans sont décédées cette semaine-là de la grippe, contre 31 personnes âgées entre 15 et 64 ans. » Un chiffre effarant communiqué par le CHU de Marseille : en réanimation, plus de 90% des patients ne sont pas vaccinés ! En métropole comme dans les départements d'outre-mer, le plan blanc a été déclenché. Comme dans les 86 autres hôpitaux de France, celui du Centre hospitalier Paul Cézanne du Pays d’Aix ne fait pas exception. Son parking est fermé au public. Des ascenseurs sont strictement réservés et des espaces ne sont plus accessibles aux visiteurs.
Mobilisés pendant les fêtes de fin d’année et du Nouvel An, les soignants et aides soignants de France ont de nouveau été mis à contribution.
Le centre hospitalier du Pays d’Aix est lui-aussi très sollicité. On y vient de loin si nous en croyons une ambulance aux couleurs de Manosque (Alpes de Haute-Provence) que nous avons vu quitter l’hôpital ce 9 janvier, lors de notre passage. Nous avons pu aussi observer une vingtaine de personnes en train de patienter devant le service des admissions afin de se faire enregistrer, contre 4 ou 5 en temps normal.
Cette année encore, comme dans le 86 autres hôpitaux de France concernés par le plan blanc, les professionnels de la santé du Centre intercommunal du Pays d'Aix n’ont pas eu le temps de souffler après les fêtes… ni pendant ! Les périodes festives étant propices aux débordements et aux admissions, comme chacun sait. Soignants et aides soignants les passent auprès des malades et accidentés… Pas en famille ou à l’extérieur avec des amis. Pas le temps de souffler. Avec la recrudescence de l’épidémie de grippe, tout le monde a été réquisitionné, y compris ceux qui étaient en congés.
Pris en charge en urgence à Aix-en-Provence l’été dernier dans cet établissement, on voudra bien trouver dans ces quelques lignes notre témoignage de reconnaissance et de gratitude en faveur des soignants du Centre hospitalier Paul Cézanne, sans oublier les autres services, tout aussi diligents et efficaces.
Nous avons pu nous en rendre compte au cours de notre hospitalisation : courtois, attentifs et précis dans leur geste, veillant jour et nuit sur les patients, infirmières comme infirmiers exercent un véritable sacerdoce. Les « ASH » - Auxiliaires du service hospitalier - sont tout aussi méritants.
Le personnel féminin est surreprésenté dans ces catégories. Comment ces femmes, notamment les mères de famille, font-elle pour mettre de côté leur vie familiale, les soucis que nous connaissons tous, et se présenter auprès du patient le visage souriant, de bonne humeur, adoptant un comportement qui remonte le moral ?
Revenu le 9 janvier dernier pour une consultation, nous avons retrouvé notre médecin avec les traits tirés. Nous lui en avons fait la remarque. Il a souri sans saisir la perche. Pas un mot. Il est resté concentré sur son sujet : la santé du patient… celle de votre serviteur en l'occurrence.
Bonne et heureuse année à toutes les équipes médicales, services, « ASH », du Centre hospitalier Paul Cézanne d’Aix-en-Provence ! En particulier au docteur M. Fourmarier et à ses collègues du service du docteur C. Eghazarian ; aux dévoués infirmières et infirmiers : Ouiria (Rousseau), Kader (Abed)… Marcello, Joël, Amandine, Hélène, Fanny, Estelle, Agnès, Brigitte, Stéphanie, Aurélia, Isabelle et les autres… ainsi qu’au personnel du service des urgences**•
*Aussi dénommé Centre Intercommunal Aix-Pertuis - Hôpital d'Aix-en-Provence (hôpital public).
** Le service des urgences est particulièrement sollicité et trop souvent, hélas ! harcelé par des individus « coutumiers du fait ». Lors de notre admission l'été dernier, nous avons croisé dans sa grande salle de triage un personnage vindicatif, sûr de son droit d' y passer du bon temps à l’abri de la canicule… avec le casse-croûte, de la boisson et la radio à fond la caisse !
En savoir + sur l’épidémie de grippe 2025 sur le site Doctissimo, par la journaliste Magali Régnier (activer ce lien)