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Carnets d'Europe

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Billet de blog 13 janvier 2011

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Ancien journaliste. Secrétaire général du Comité Européen Marseille.

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Haïti : Il faut tout reconstruire

C'est sur un paysage de destruction, apocalyptique, de souffrances, au milieu des cris des blessés, des râles des mourants, de survivants désespérés, que s'organise l'aide humanitaire, sans réelle unité puisque beaucoup de responsables de l'administration haïtienne sont décédés, et que les bâtiments publics ont été détruits avec le centre ville de Port au Prince, la capitale.

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Des bras et des jambes écrasés, des fractures ouvertes infectées, gangrénées, que les médecins sont obligés d’amputer. On ne saluera jamais assez le dévouement et l'esprit d'abnégation des professionnels de santé en ces heures tragiques... Parmi les victimes, les blessés, beaucoup, beaucoup d'enfants. La France va recueillir 394 d’entre eux, ils seront adoptés. Mais il y a aussi des trafics révoltants : 33 enfants, âgés de deux à douze ans, enlevés par dix missionnaires américains qui seront arrêtés in extremis alors qu'ils tentaient de passer la frontière dominicaine. Les ruines sont parcourues par les détrousseurs de cadavres. Il n'y a plus d'État.
Effondrés les hôpitaux ! Effondré le grand hôtel la Montana, prisé des touristes étrangers ! Effondré le siège de l'ONU et décédés le personnel et le directeur tunisien de la Mission de la paix, comme un grand nombre des 1 266 soldats brésiliens qui opéraient en Haïti sous le drapeau de l'ONU ! Pendant des semaines, les équipes de secours n'en finiront pas d'extraire des décombres, de ramener à la lumière des victimes blessées, amaigries, déshydratées... mais aussi des morts, beaucoup de morts.
Quelques mois plus tard, c'est le choléra qui a fait son apparition : plus de 170 000 malades, encore des milliers de morts.
Et comme si cela ne suffisait pas, l'ouragan Thomas va s'abattre sur l'île, faisant encore des victimes...
Avant le séisme, Haïti était déjà l'un des pays les plus pauvres du monde occidental – la majorité des habitants dépendaient de l'aide extérieure pour leur survie quotidienne, le système de santé était sous-développé, la gouvernance faible. Quoi d'étonnant qu'aujourd'hui l'aide aux victimes s'effectue dans un environnement caractérisé par de nombreux défis logistiques, infra-structurels, sociaux et politiques ?
L'Union Européenne et ses États membres vont porter secours aux victimes et aider à la reconstruction

Dans ce contexte, l'Union européenne s'est engagée à contribuer à la reconstruction d'Haïti pour un montant de €1. 235 milliards. Cette promesse qualifiée a réuni les engagements de la Commission européenne, de 18 États membres et de la BEI (Banque européenne d'investissement). Les 18 États membres qui ont promis €775 millions : Allemagne, Belgique, Chypre, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Irlande, Italie, Lettonie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, République Tchèque, Slovaquie, Slovénie, Suède. La Commission européenne a augmenté sa promesse (de € 460 à €522). Avant fin la fin de 2010, les déboursements de l'UE ont atteint €331,9 millions, soit près de 27% du montant engagé.
Pour réaliser la promesse de l'UE, la Commission et les États membres appliquent une méthode de programmation conjointe à l'aide à la reconstruction. Ce processus a pour but d'améliorer la coordination et d'effectuer un partage des tâches entre les différents acteurs. Une attention spéciale continue d'être accordé aux infrastructures, à l'accès à l'eau et l'hygiène, l'éducation, la santé, la gouvernance, l'agriculture et le développement durable. Il se s'agit pas simplement d'aide humanitaire mais bien d'aider un pays à se (re)construire ! Vu le contexte, ce n'est pas facile et ça va demander du temps ! L'opinion publique internationale devra se faire une raison. Philippe LEGER

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