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Carnets d'Europe

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Billet de blog 13 juin 2023

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La Déclaration Schuman : un acte révolutionnaire ! Par Monique Beltrame*

Cette année, la mairie de Marseille, en liaison avec ses partenaires institutionnels et associatifs, a dédié la journée de l'Europe à la Jeunesse. Monique Beltrame, la présidente du Comité Européen Marseille, partenaire de cette journée, revient sur le caractère exceptionnel du 9 mai, date anniversaire de la Déclaration Schuman, qui célèbre la paix et l'unité en Europe.

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Madame la première Adjointe, Michèle Rubirola, a été acquise à l’idée de développer, au-delà de toute polémique politique, la «citoyenneté européenne marseillaise », comme l’a suggéré le Comité européen Marseille.
Dédier cette cérémonie à la Jeunesse, telle a été l’orientation retenue. Les enfants de l’école primaire, du collège et du lycée s’en sont magnifiquement acquittés. Ainsi se transmet de depuis plus de 70 ans, année après année, la flamme de l'espérance, un avenir de paix et de liberté, mais aussi la conscience de mener le commun combat. Il s'agit aujourd'hui de surmonter des défis redoutables, comme le réchauffement climatique ; une "Marche pour le Climat" avait d'ailleurs été organisée à l'initiative de la première Adjointe.
La présidente du CEM a eu l’honneur d’intervenir pour raconter l’acte de naissance de la construction européenne dont l’audace a changé le cours de l’histoire pour rendre les guerres impossibles. Elles avaient failli rayer de la carte la civilisation européenne.

Illustration 1
À la tribune, Monique Beltrame. © tdr

La Journée de l’Europe le 9 mai, c’est en quelque sorte le 14 juillet des pays de l’Union européenne, ceux qui ont accepté de construire un destin commun, afin de pouvoir vivre désormais dans la paix et la liberté.
[NdPhL : Selon Monique Beltrame, la construction européenne est « fille de la Révolution française », dans le sens où elle marque une rupture profonde dans l’histoire de notre peuple et des peuples européens, voués depuis des siècles à se faire la guerre de manière quasi continue ; pas seulement en Europe... sur tous les continents !]

La Déclaration de Robert Schuman, transposition des Droits de l’Homme au niveau international, est révolutionnaire.



Révolutionnaire, car 5 ans seulement après la plus meurtrière et la plus barbare des guerres, la France proposait à l’Allemagne, vaincue et occupée de traiter d’égale à égale.
[NdPhL : cette proposition témoigne d'un changement de paradigme qui va révolutionner les relations entre États nations européens.]

Révolutionnaire, car ce principe d’égalité, basé sur une solidarité effective et le respect mutuel entre les nations, permettait à tout pays démocratique européen de rejoindre l'organisation supranationale.

Révolutionnaire, car pour la première fois un peuple souverain proposait de confier librement une part de sa production économique, à la gestion d’une Haute Autorité commune, administrée démocratiquement, sur la base d’une souveraineté partagée et voulue, fondée sur la recherche de l’intérêt commun. Ces principes fer de lance de Jean Monnet animent encore de nos jours le fonctionnement de l’Union Européenne, où la recherche d’une entente en bonne intelligence s’est substituée à l’affrontement.

Révolutionnaire, car les nations opprimées frappent à la porte de l’UE, admirée pour son rayonnement. Ainsi grandit-elle sans cesse sans exercer de force militaire ni de domination économique.  C’est un modèle de gestion harmonieuse entre les peuples apportant avec la paix la prospérité.

L’Ode à la Joie, hymne européen adopté en 1972, répond à cette réussite. C’est l’œuvre posthume de deux génies allemands, héritiers des Lumières, le dramaturge et chantre de la liberté Friedrich Schiller et le grand musicien Ludwig van Beethoven.
La 9° symphonie traduit l'idéal de fraternité de Schiller, vision partagée et testament de Beethoven qui bâtit la 9° symphonie comme un piédestal où s’élèvera la voix humaine dans un chœur puissant glorifiant la Joie, « cette étincelle des Dieux » qui symbolise l’entente entre les peuples.  « L'Homme est, pour tout homme, un frère » reste, deux siècles plus tard, un message ardent.

Gageons que Monsieur le Maire, sensible à ce symbole, saura le faire rayonner et illuminer Marseille par un feu d’artifice lors de la prochaine fête de l’Europe qui, Hasard ou Providence, ouvrira aussi les jeux olympiques.

Monique BELTRAME, *Présidente du Comité Européen Marseille.

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