Philippe LEGER (avatar)

Philippe LEGER

Abonné·e de Mediapart

Billet publié dans

Édition

Carnets d'Europe

Suivi par 45 abonnés

Billet de blog 24 mai 2011

Philippe LEGER (avatar)

Philippe LEGER

Ancien journaliste. Secrétaire général du Comité Européen Marseille.

Abonné·e de Mediapart

Le scandale de la suite 2806 : L’Europe victime collatérale

Par Monique Beltrame,Présidente du Comité Européen Marseille Une femme de chambre pénètre dans la chambre d’un grand hôtel New Yorkais. Un homme sort du bain en tenue d’Adam. Elle ne s’éclipse pas discrètement, comme l’exigent les usages. Le rideau tombe sur le scénario d’un mauvais film d’une série à sensations. Seulement cet homme n’est pas un quidam. Son bureau se trouve entre la Maison Blanche et la Banque Mondiale. C’est le Directeur général du Fonds Monétaire International, le FMI, un des hommes des plus influents de la planète.

Philippe LEGER (avatar)

Philippe LEGER

Ancien journaliste. Secrétaire général du Comité Européen Marseille.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.


Par Monique Beltrame,
Présidente du Comité Européen Marseille

Une femme de chambre pénètre dans la chambre d’un grand hôtel New Yorkais. Un homme sort du bain en tenue d’Adam. Elle ne s’éclipse pas discrètement, comme l’exigent les usages. Le rideau tombe sur le scénario d’un mauvais film d’une série à sensations. Seulement cet homme n’est pas un quidam. Son bureau se trouve entre la Maison Blanche et la Banque Mondiale. C’est le Directeur général du Fonds Monétaire International, le FMI, un des hommes des plus influents de la planète. C’est lui qui a ramé à contre-courant du flot dévastateur des spéculateurs de la finance, introduit un certain contrôle des Etats, préservant le monde d’un effondrement général. De passage à New York pour déjeuner avec sa fille, il devait prendre un vol Air France pour Paris. Il avait rendez-vous à Bruxelles pour soutenir les efforts de la Grèce, encadrer l’Irlande et le Portugal, stabiliser la zone €uro. On imagine le désarroi des ministres des finances européens et de leur chef d’Etat et de gouvernement lorsqu’au lieu d’accueillir Dominique Strauss-Kahn pour cette réunion d’importance exceptionnelle, ils ont découvert un homme défait et menotté sur les écrans du monde entier.
De plus il travaillait avec le Président Sarkozy pour la préparation du G20, la France assurant cette année la présidence. Le but de cette mission très délicate dans un monde libéral avec les nouveaux colosses des puissances « émergées », est de faire progresser la régulation des finances mondiales et respecter une stabilité des prix dans l’exportation et en particulier des produits agricoles, l’amorce d’une gouvernance économique mondiale en quelque sorte.
Cette arrestation orchestrée contre tout respect de la personne humaine, règle première de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, élimine un deuxième candidat à la présidence de la République Française d’envergure internationale.
Le choix du moment et la coïncidence avec le calendrier international sont troublants. La précipitation et la théâtralisation de la police, l’acharnement médiatique de la justice, le traitement humiliant pour faire déchoir une personnalité dans l’opprobre mettent en doute tout caractère d’équité.
L’écran de fumée de sexe et de violence occupe une certaine actualité friande de scandales. Quelle que soit la réalité des faits, on peut mettre en garde les médias d’occulter les véritables enjeux des déséquilibres macro-économiques et le combat titanesque des grandes puissances qui émergent pour submerger l’Europe. Notre Union doute encore d’elle–même. D’autres décideront de son destin si elle n’y prend garde, se noyant dans des solutions fractionnées, au lieu de puiser sa force dans une conception d’ensemble, fière de son rayonnement qui a étonné le monde.
Monique Beltrame
Présidente du Comité européen Marseille

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.