Renouvellement du parlement européen : les citoyens au pied du mur

Par Monique BELTRAME*

Après le séisme du NON à la Constitution trop sociale pour les Hollandais, trop libérale pour nos compatriotes, il fallut trouver le moyen de gérer une UE élargie à l’Europe centrale et orientale, kidnappée par l’URSS au lendemain de la 2e guerre mondiale. 

C’est l’origine du Traité de Lisbonne qui prit en compte le rejet populaire. Il n’a pas trahi la voix du peuple.  Il s’agit d’un traité modificatif international. Cette nouvelle voie a conduit à l’intergouvernemental c’est-à-dire au marchandage entre les États. Fi du drapeau étoilé, de l’Hymne à la joie, effacée la devise européenne. Ce sont les pays qui les ont réintroduits volontairement par la suite. La loi de l’unanimité rassure les nationalistes mais paralyse l’Europe dans tous les domaines régaliens, la politique étrangère et de sécurité commune, la politique sociale, la fiscalité, le financement de l’UE et toute nouvelle demande d’adhésion.

C’est cette interprétation mensongère, mille fois répandue, sur le Traité de Lisbonne qui servit de base aux protestations populistes, A défaut de programme, le nouveau slogan de l’extrême droite est   la « démacronisation »  de l’Europe pour s’attaquer à toutes les avancées auxquelles ils n’ont d’ailleurs  pas participé.

 Qui a apprécié un travail inouï accompli par le groupe des députés europhiles envoyés à Bruxelles par les électeurs ? Ils ont eu à gérer des drames inédits et ont trouvé l’énergie, la force et la foi pour dépasser une pandémie planétaire qui a fait de l’Europe le premier fournisseur mondial de vaccins les plus performants. Qui a apprécié le Plan de relance, premier emprunt solidaire pour le Pacte vert contre le réchauffement climatique pour réorienter l’industrie européenne vers de nouvelles technologies et rendre la vie sur terre respirable en changeant les sources d’énergie ? L’UE est seule à avoir défini une politique environnementale contraignante. Simultanément il a fallu faire face à la guerre sur un continent désarmé habitué à la paix qu’il croyait éternelle, convaincre ceux qui se contentaient de la protection du voisin outre atlantique.   L’Environnement, la réindustrialisation de l’Europe, la recherche, la protection contre les cyber attaques, une éthique pour l’ère de l’intelligence artificielle, la solidarité en matière de santé, le droit des Femmes, le salaire minimum européen, le développement de l’industrie de l’armement sur le sol européen ou   les aides financières pour la réorganisation de l’économie dont Marseille est une des grandes bénéficiaires et devient un centre de pointe de recherche et de performance. 

L’incompétence et le mensonger on conduit à l’envolée du populisme jusqu’à l’extrême gauche qui a fait renaître l’ hydre de l’antisémitisme en glorifiant le Hamas, organisation terroriste islamiste dont le but est de supprimer le droit à l’existence d’Israël, dernier État démocratique du Sud de la Méditerranée. 

Des urnes sortira un nouveau Parlement européen, assemblée transnationale démocratique unique au monde, expression de la volonté populaire au pouvoir de contrôle inédit. C’est lui qui donne son feu vert au Président ou à la Présidente de la Commission européenne, sur proposition du Conseil Européen représentants les gouvernements démocratiques. Les Députés acceptent ou refusent les Commissaires, comparables à des ministres à l’échelle d’un continent, après « un grand oral » extrêmement sévère.

Monique Beltrame,

*Présidente du Comité européen Marseille