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« Approuvez-vous le projet de loi soumis au peuple français par le Président de la République autorisant la ratification du traité sur l'Union européenne ? »
À cette question posée lors du référendum le 20 septembre 1992, le « oui » l'emportait de justesse avec 51 % des suffrages exprimés. Parmi les détracteurs les plus véhéments de ce traité de Maastricht, Philippe de Villiers, Charles Pasqua et, surtout, Philippe Séguin.
Quatre mois plus tôt, en mai, ce dernier avait déposé une exception d'irrecevabilité au projet de loi constitutionnelle préalable à la ratification du Traité. Celle-ci fut rejetée, mais le président François Mitterrand s’était vu contraint à une ratification par voie référendaire.
Dans le cadre du scrutin, Philippe Séguin affronta le président de la République dans un débat télévisé resté célèbre, suivi par 20 millions de téléspectateurs. L’avance du oui, donnée par les sondages, fondit comme neige au soleil. Le oui l’emporta de justesse !
Un moment de l’histoire repris souvent par les détracteurs de l’Union Européenne et du traité de "Maastrique", comme le qualifiait Jean-Marie Lepen, notamment par le Rassemblement National, successeur du Front National.
Le parti de Marine Lepen et de Jordan Bardella considère ce traité comme « une abdication de notre souveraineté » et croit rendre hommage à Philippe Séguin en faisant référence à son « discours antimaastrichtien » de 2 heures à l’Assemblée Nationale de mai 1992.
Selon les dirigeants du RN, Philippe Séguin aurait « tout dit », « tout prédit », cette année-là..
Contrairement à Philippe Séguin, le Rassemblement National reste figé dans ses certitudes souverainistes, illusoires et vaines, absurdes, à contre-courant de l’histoire.
Le discours de 1997 de Philippe Séguin, résolument en faveur de la construction européenne, est d'une vertigineuse actualité !
En fait, Philippe Séguin avait évolué grandement en faveur de l’Union européenne, comme le prouve son intervention au colloque organisé par la Fondation Robert Schuman et les Fondations Bertelsmann et Asko Europa, au Sénat le 10 décembre 1997, sur le thème : "Le défi américain : menace ou atout pour la construction européenne ?"
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Son discours est aujourd’hui d’une vertigineuse actualité.
Les derniers paragraphes sont carrément prémonitoires. Son analyse est percutante : «L’Europe reste encore un nain politique, dont l’engagement international est en complet décalage avec sa présence économique. Elle n’est pas vraiment perçue comme une puissance. Or le monde issu de la guerre froide nécessite une Europe forte, qui permettra de compenser le caractère plus hésitant et plus complexe de l’engagement américain. Chacun sait que de grands ensembles régionaux sont en train d’émerger, et que de nouveaux équilibres se préparent. Je ne reviendrai pas sur la nouvelle approche politique américaine, utilitariste et sélective, qui ne suffira plus à garantir un ordre politique mondial – sauf apparition, sur la scène américaine, comme ce fut déjà le cas dans l’Histoire, d’une personnalité hors normes habitée d’une vision…
Le premier test de notre volonté commune, c’est évidemment la construction d’une défense européenne digne de ce nom, avec les mécanismes de règlement des conflits afférents. Ce n’est pas le plus facile. Nous avons pourtant là un élément essentiel du nouveau défi américain. Ce défi, qui est en définitive une bonne chose, pourrait tenir en une phrase : “ pendant près de cinquante ans, vous vous êtes reposés sur nous pour assurer la défense de vos libertés et de vos territoires ; êtes-vous prêts enfin à vous organiser pour l’assurer vous-mêmes ?“
La fin de son intervention, teintée d’optimisme, sonne quand même comme un avertissement : « J’ai la conviction profonde, et sincère, que le défi américain est une chance pour l’Europe.
Mais si ce défi est bien notre chance, je crois aussi qu’il est notre dernière chance, et que si nous ne la saisissons pas, nous nous engagerons définitivement sur la voie du déclin : déclin de nos économies, déclin de nos valeurs, déclin de nos démocraties. »
(1) Déclaration de M. Philippe Séguin, président du RPR, sur la construction européenne face au "défi américain", au Sénat le 10 décembre 1997. Lien vers le site vie-publique.fr
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Le 13 octobre 1995, Philippe Seguin, président de l’Assemblée nationale française et maire d’Épinal, a reçu Klaus Hänsch, président du Parlement Européen, à Épinal. Après avoir signé le livre d’or de la ville, Klaus Hänsch s’est promené dans les rues d’Épinal avec Philippe Seguin. Tous deux ont fait une déclaration, au bord de la Moselle, à propos de la réunion qu’ils ont eue. La discussion informelle a porté sur la CIG de 1996, le siège du PE, le rôle du PE et le rôle des parlements nationaux.