Sortie nationale (France) du 11 décembre 2013.
Désespéré de voir l’état de son monde, Dieu décide d’en finir et songe à supprimer l’humanité tout entière. L’exemplarité de Noé le touche : il lui annonce alors qu’il devra construire une grande arche pour contenir lui, sa famille ainsi qu’un mâle et une femelle de chaque espèce animale sur terre. Car après le déluge, seuls les êtres vivants qui se trouveront sur cette arche auront un avenir.
On peut être très surpris de voir débarquer sur les écrans ce film d’animation qui a déjà sept ans d’existence. Pourquoi ne pas l’avoir sorti plus tôt ou plutôt, qu’est-ce qui justifie de le sortir à présent ? S’il s’agissait au moins d’une œuvre inédite d’un réalisateur talentueux. Mais ni le film ni le réalisateur ne valent réellement le détour. Une manière de combler l’attente du Noah sur le même thème de Darren Aronofsky ? Possible mais peu convaincant. Proposer l’adaptation d’un célèbre passage du « best-seller » (c’est ainsi qu’est présenté ledit ouvrage dans le film même) de l’histoire de l’humanité qu’est la Bible quelques semaines avant des festivités religieuses pourrait également être un indice de plus. Quoi qu’il en soit, ce film d’animation n’emporte aucunement le plaisir du spectateur. Pourtant, il était intéressant de découvrir un film d’animation d’Argentine, car bien que ce pays en produit plusieurs chaque année, le cinéma d’animation latino-américain est globalement inconnu en France. L’ambition évidente des producteurs de ce film est de devenir un nouveau Disney en Amérique latine, capable de diffuser des histoires s’adressant au monde entier. Dès lors, L’Arche de Noé mêle récit biblique et rien moins que le Roi lion de Disney, avec toute la partie d’un lion qui va devoir assumer ces responsabilités à diriger tous les autres. Côté Bible, le choix est de traiter l’adaptation de façon décalée avec une volonté de créer de l’humour pour casser tout hypothétique ton sentencieux biblique. Or ce ton humoristique ne fonctionne pas du tout car les gags, de pures banalités, ne surprennent aucunement. Le film apparaît aussi très bancal à vouloir raconter en même temps le monde humain et celui des animaux sur l’arche. Le monde animal prend le dessus tandis que le monde humain est inconsistant. La morale est même politiquement douteuse, puisqu’on y voit le parcours d’un héritier bling-bling qui va assumer ses responsabilités à diriger les autres au fil de l’histoire. La philosophie du vivre ensemble dans le huis clos de l’arche, pourtant fort intéressante, est une vague intention vite évacuée pour faire la part belle à un unique personnage, frère argentin du Roi lion. Cédric Lépine
Animation
88 minutes. Argentine - Italie, 2007.
Couleur
Langue originale : espagnol
Titre original : El Arca
Scénario : J. Axel Nacher et Fernando H. Schmidt Bescio
Montage : César Custodio
Musique: Andrès Goldstein et Daniel Tarrab
Son : Carlos Abbate
Animation : Maria Laura Moure
Directeur artistique : Sebastián Barreiro
Production : Flamingo Films, Emergencia Audiovisual
Producteurs : Juan Vera, Camillo Teti, Giuliana Migani, Juan Pablo Galli, Roberto Di Girolamo, Alejandro Cacetta, Pablo Bossi
Directrice de production : Maria Laura Moure
Distributeur français : Artédis
Contact :
Distribution
Artédis
12, rue Raynouard
75016 Paris
tél : 01 53 92 29 29
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