À quelques semaines d’intervalle, la ville de Recife au Brésil est à l’honneur du cinéma d’auteur avec ce film de Marcelo Gomes et Les Bruits de Recife de Kleber Mendonça Filho. Mais dans les deux films l’approche est bien distincte : l’idée que l’on pourra se faire de la ville n’en sera que plus complémentaire. Le film de Marcelo Gomes se sert de la ville comme une expression extérieure des préoccupations de son personnage principal : Veronica. L’océan, lieu privilégié d’une certaine émancipation temporelle et physique du personnage capable de se projeter dans l’horizon infini de la mer, alors que l’espace est plus resserré dans la ville où se bousculent les préoccupations des uns et des autres. L’image la plus frappante est ainsi la longue et interminable file d’attente des patients de Veronica, venues se faire soigner. Est-ce que Veronica pourra répondre à leurs attentes ? C’est bien l’une des grandes problématiques de ce personnage qui se retrouve confronté à la réalité de sa ville à travers ses problèmes. Les difficultés sont immenses et son action infime mais essentielle. Son indépendance de vie jusqu’ici ne remettait aucunement en question ses choix. Ainsi, à travers Veronica c’est toute une génération qui est convoquée : la nouvelle génération des 20-30 ans en ce début de XXIe siècle, qui répond différemment aux enjeux sociétaux que ne l’ont fait la génération de leurs parents, incarnée à l’écran par le père de Veronica.
Depuis son premier film dans Cinéma, aspirines et vautours (également premier film de Marcelo Gomes) et surtout dans Le Ciel de Suely de Karim Aïnouz, l’actrice Hermila Guedes (Veronica) est toujours aussi brillante pour donner corps à l’intériorité des sentiments. De même, la mise en scène de Marcelo Gomes est tout en finesse pour saisir cette sensibilité féminine confrontée à tout un monde urbain. Il relève ainsi le défi d’associer « tropicalisme » à une introspection individuelle. En cela, le film n’a pas pour prétention de développer de grandes thèses sur la société actuelle, mais seulement de donner un point de vue sur une sensation de perplexité proprement contemporaine. Cédric Lépine
Era uma vez eu, Verônica
Fiction
92 minutes. Brésil - France, 2012.
Couleur
Langue originale : portugais
Avec : Hermila Guedes (Veronica), W. J. Solha (Zé Maria), João Miguel (Gustavo), Renata Roberta (Maria), Inaê Veríssimo (Ciça)
Scénario : Marcelo Gomes
Images : Mauro Pinheiro Jr.
Montage : Karen Harley
Musique : Tomaz Alves de Souza
Son : Evandro Lima, Waldir Xavier, Ricardo Cutz
Décors : Marcos Pedroso
Costumes : Beto Normal
Directeur artistique : Marcos Pedroso
Production : REC Produtores, Dezenove Filmes, Urban Factory
Producteurs : João Vieira Jr., Sara Silveira, Maria Ionescu
Coproducteurs : Frédéric Corvez, Clément Duboin
Producteur exécutif : Nara Aragão
Distributeur français : Urban Distribution
Vente internationale : Urban Distribution International
Filmographie (du réalisateur) :
2012 : Il était une fois Veronica (Era uma vez eu, Verônica)
2009 Viajo porque preciso, volto porque te amo
2005 Cinéma, aspirines et vautours (Cinema, aspirinas e urubus)
Contact :
Distribution
Urban Distribution
14, rue du 18 Août
93100 Montreuil
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Site web : www.urbandistribution.fr