La revue semestrielle Caravelle fête ses 50 ans d’existence et son centième numéro. Sous le titre de 50 ans de latino-américanisme il faut donc comprendre un regard (ou des regards) rétrospectif(s) sur l’histoire de la revue.
UN DEMI-SIÈCLE ET 100 BOUGIES
La revue semestrielle Caravelle fête ses 50 ans d’existence et son centième numéro. Sous le titre de 50 ans de latino-américanisme il faut donc comprendre un regard (ou des regards) rétrospectif(s) sur l’histoire de la revue. Même s’il est fait mention d’autres expériences universitaires (notamment Paris) concernant la recherche et la publication concernant ce sujet, c’est bien ici un bilan de cette revue dont il s’agit. Sur plus de 300 pages, 200 sont consacrées au sujet porté par le titre, auquel il faut ajouter d’autres sujets en fin d’ouvrage, comme a coutume de le faire la revue : des morceaux de la littérature latino-américaine récente et des « mélanges » parmi lesquels on peut découvrir un article complet sur la figure de l’enfant et du mélodrame dans le cinéma argentin de la postdictature, écrit par Sophie Dufays (Université catholique de Louvain).
Pour les lecteurs qui ne connaîtraient pas la revue Caravelle, il se trouve que ce numéro 100 est une belle opportunité pour découvrir son identité à travers les objectifs qu’elle s’est fixée au cours de son histoire. Même si la revue se veut une approche universitaire transdisciplinaire autour du monde hispanique et luso-brésilien (sic), la discipline qui domine le plus dans ce numéro est l’histoire. Ainsi, plusieurs auteurs brossent un portrait de l’histoire de la recherche latino-américaniste en France et à Toulouse en particulier, avec une approche distincte pour chacun d’eux. L’intérêt de ces textes est de contextualiser l’apparition de l’intérêt pour cette aire géographique et culturelle. La recherche universitaire a beau prôner une neutralité, cela n’empêche pas de la relier à une histoire des idées et de la géopolitique qui souvent la dépasse. Cet ouvrage est un essai introspectif assez réussi de la revue, qui a parfois le tort de faire apparaître quelques répétitions d’un auteur à un autre, mais qui est capable de dépasser cela à travers des regards distincts et souvent complémentaires, au bénéfice du lecteur. Ce qui est également appréciable dans cette introspection, c’est cette capacité à ne pas cacher les difficultés internes afin de poursuivre avec objectivité et transparence vers la destination que ladite Caravelle s’est fixée : toute une aire multiculturelle, dont la découverte n’a bien évidemment jamais fini de se faire. Cédric Lépine
Regards sur 50 ans de latino-américanisme
ouvrage collectif sous la coordination de Michel Bertrand et Claire Pailler
France, 2013.
Nombre de pages : 318
Date de sortie (France) : 11 juillet 2013
Prix public conseillé : 27,00 €
Éditeur : Presses Universitaires du Mirail
Collection : Caravelle, cahiers du monde hispanique et luso-brésilien