Billet de blog 18 décembre 2013

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El Limpiador de Adrián Saba

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Sortie nationale (France) du 18 décembre 2013.

Une mystérieuse épidémie s’est abattue à Lima touchant principalement les hommes adultes, les enfants étant étrangement épargnés. Eusebio est un « nettoyeur » : tout de blanc vêtu, il nettoie les lieux où le cadavre d’une personne infectée a été enlevé. Son quotidien est réglé comme une horloge, jusqu’au jour où il découvre un enfant dont la mère est décédée.

El Limpiador Trailer © lagrisfilms

Depuis quelques années déjà, on peut dire que le film d’épidémie est devenu un genre, qu’il soit issu des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Espagne ou de France. Ce genre se situe à la frontière entre le film catastrophe et le film de zombie. D’épidémie il est question dans ce premier long métrage péruvien d’Adrián Saba. Cependant, il s’éloigne beaucoup du genre en soi pour focaliser son attention sur une histoire humaine, la rencontre improbable entre deux humanités que tout semble opposer. Comme dans toute bonne rencontre humaine, l’enrichissement est réciproque et c’est l’un des intérêts de ce film d’apprécier cette évolution. L’épidémie est une toile de fond qui provoque cette rencontre. Nous n’aurons guère de détails sur cette épidémie, tout comme les personnages eux-mêmes, dépassés par ce drame et plongés tout entiers dans leur quotidien.

L’épidémie est une bonne situation pour réfléchir la solidarité et le rapport à l’autre, comme dans le film apocalyptique La Route de John Hillcoat où les protagonistes étaient également un adulte et un enfant. L’intérêt du film d’Adrián Saba est également de faire d’un homme souvent dans l’ombre, dont son entourage direct méconnaît le prénom, le personnage principal de cette histoire. On sent là un hommage rendus à ces hommes de l’ombre qui maintiennent la bonne santé d’une société dont ils sont souvent exclus et qui ont pourtant un rôle fondamental. Dans cette histoire d’épidémie incurable, le nettoyeur semble plus efficace dans son souci d’arrêter la propagation, que le médecin affairé mais inefficace face au mal. Le « nettoyeur », ce n’est pas le spectaculaire tueur à gage du Léon de Luc Besson. Non, sa filiation cinématographique serait plutôt du côté du Gloria de John Cassavetes, même si la mise en scène est bien distincte. Mais les deux cinéastes ont comme point commun de mettre au second plan le film de genre afin de s’intéresser en particulier à la responsabilité parentale dans un monde chaotique. Avec une grande économie de moyens, le cinéaste touche en effet à l’essentiel dans cette relation : on voit clairement évoluer les personnages jusqu’à la décision finale de chacun. Le vide de la ville, l’esthétique très travaillée de chaque plan, les idées de mise en scène comme ce carton sur la tête de l’enfant pour appréhender l’autre, offrent de véritables touches poétiques bien appréciables. Cédric Lépine

Fiction

95 minutes. Pérou, 2012.

Couleur

Langue originale : espagnol

Avec : Victor Prada (Eusebio), Adrián Du Bois (Joaquín), Miguel Iza, Carlos Gassols

Scénario : Adrián Saba

Images : César Fé

Montage : Justin Beach

Musique: Karin Zelinski

Son : Raul Astete

Direction artistique : Aaron Rojas

Production : Flamingo Films, Emergencia Audiovisual

Producteurs : Adrián Saba, Caroline Denegri

Distributeur français : Bobine Films

Festivals et Prix :

Festival de San Sebastián 2012, section Nouveaux réalisateurs : Mention spéciale du jury

Festival International du Film de Palm Spring 2012 : Prix « Nouvelles voix et nouvelles visions »

Festival de Cinéma Péruvien de Paris 2013 : Prix Le soleil tournant

Contact :

Distribution

Bobine Films
8, rue Changarnier

75012 Paris

contact@bobine-films.fr

www.bobinefilms.fr
Téléphone : 09 50 07 12 86

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