Sortie DVD.
Santiago vit encore chez sa mère et passe une grande partie de son temps avec des jeux vidéo. Dans les toilettes du club où il est DJ, il surprend une conversation où Che Longana, mafieux argentin et directeur du club, met à prix la tête de la femme-mitraillette, tueuse à gages que personne n’a jusqu’ici réussit à approcher sans mourir. Découvert, Santiago propose pour sauver sa peau de trouver et ramener la célèbre tueuse.

Certains ont pu découvrir le cinéaste chilien Ernesto Díaz Espinoza avec son film Mirageman présenté à Toulouse en 2008 dans le cadre du festival de cinémas latino-américains, d’autres auront pu suivre sa filmographie avec Kiltro, Mirageman, The ABC of Death tous édités directement en DVD. Le moins que l’on puisse dire est qu’il s’agit bien là d’un auteur qui sait exactement ce qu’il veut et le poursuit de film en film. La petite nouveauté est qu’il ne tourne cette fois-ci plus avec son acteur fétiche Marko Zaror, acteur doué pour les arts martiaux. Dès lors la vedette se partage ici entre un candide Santiago et l’extravagante femme-mitraillette. Le style est celui de Grindhouse de Tarantino et Rodriguez : effets de vieilles pellicules jaunies, personnages exagérément irréalistes, etc. L’hommage à ces cinéastes, Ernesto Díaz Espinoza le cultivait depuis ses premiers films. Consécration : Marko Zaror a joué son propre rôle dans Machete Kills. La filiation parfaitement et réciproquement établie, Bring Me the Head of the Machine Gun Woman (intitulé en anglais dans le but d’une diffusion internationale et on seulement française) est ainsi pour l’occasion produit par une nouvelle société de production : LatinXploitation. Après la touche mexicaine de Rodriguez au goût prononcé pour le cinéma de genre bis, voici la touche chilienne. Le réalisateur a l’intelligence de faire des films d’action sans se prendre au sérieux. Le comique est omniprésent pour combler le grotesque de certaines scènes. En outre, on sent un véritable et sincère plaisir cinéphile chez Ernesto Díaz Espinoza où aucune scène n’est construite gratuitement. Il faut en outre noter des choix de mise en scène et de mouvements de caméra. Sans aucun complexe, la filiation avec les films Grindhouse déjà produits aux États-Unis est honorable. Ceci ne cache néanmoins pas de nombreux défauts. Par exemple, les chorégraphies, qu’il s’agisse de mouvements des corps ou des armes, sont assez médiocres. On voit là une transition mal assurée avec l’absence de Marko Zaror, qui devait certainement se questionner sur ses propres chorégraphies. En outre, tout l’aspect jeu vidéo du film est assez bien vu et le chapitrage assez drôle, même si c’est littéralement une répétition de ce qui se faisait déjà dans Mirageman. Si le titre est un hommage au cinéma de Sam Peckinpah en général, le discours politique est ici absent.
Il n’en reste pas moins que les amateurs apprécieront ce film et que les adeptes de Grindhouse pourront jouir d’une curiosité rassasiée. Il ne reste plus qu’au film Mandrill, encore inédit en France sous tous supports, trouve un diffuseur en la personne d’un éditeur. Cédric Lépine

Tráiganme la cabeza de la mujer metralleta
Fiction
73 minutes. Chili, 2012.
Couleur
Langue originale : espagnol
Avec : Fernanda Urrejola (la femme-mitraillette), Matías Oviedo (Santiago Fernández), Jorge Alis (Che Longana), Sofía García (Shadeline), Alex Rivera ( Flavio) Felipe Avello (Jonny Medina), Patricio Pimienta, Francisca Castillo, Miguel Angel De Luca
Scénario : Ernesto Díaz Espinoza
Images : Nicolás Ibieta
Montage : Nicolás Ibieta, Ernesto Díaz Espinoza
Production : LatinXploitation, Ronnoc Entertainment
Producteur : Nicolás Ibieta
Producteur associé : Derek Rundell
Producteur exécutif : George Vonknorring
Éditeur : Clear Vision
Distributeur : Zylo
Bonus :
Coulisses du tournage
Bande-annonce