FBAL 2025 : "Tiguere" de José María Cabral

Film de la compétition fiction de la 34e édition du Festival Biarritz Amérique Latine 2025 : Tiguere de José María Cabral

Pour dénoncer le backlash masculiniste contemporain en Amérique latine mais aussi universellement, Tiguere (2025) de José María Cabral reprend le principe de l'entraînement à la déshumanisation via la violence et la soumission à travers l'humiliation à l'œuvre dans la première partie de Full Metal Jacket (1987) de Stanley Kubrick et repris dans le contexte social mexicain dans Heroico (2023) de David Zonana.

Tiguere par son sujet ne se révèle pas original d'autant plus que le cadre social dominicain n'est pas pris en compte en dehors de cette mention que la formation adressée aux jeunes de l'élite économique du pays est destinée à former ceux qui dirigeront le pays dans les prochaines années. En revanche, cette dimension politique reste très mince au scénario et aurait méritée d'être davantage exploitée.

Le cadre naturel est quant à lui filmé avec soin en format Scope sans pour autant apporter de véritables ressources à la mise en scène. Dans Carpinteros (2017), qui se déroule intégralement en milieu pénitencier, le réalisateur José María Cabral savait davantage mettre en interaction les personnages avec les lieux qu'ils traversent, qui ne sont ici qu'un cadre hors du temps, plutôt appréciable au premier regard en se présentant comme des ruines d'un pouvoir colonial passé mais qui, à la longue, finit par s'épuiser.

Le film souffre ainsi d'un scénario qui semble davantage pensé comme un court métrage car le sujet de départ s'épuise très vite faute de renouvellement de l'attention et en se concentrant trop sur l'évolution psychologique peu convaincante de Pablo qui ne suffit en outre pas à porter toute l'intrigue. Il en résulte un nouveau film dominicain réalisé avec soin mais au scénario qui manque de développements réflexifs.

Tiguere
de José María Cabral
Fiction
84 minutes. République Dominicaine, 2025.
Couleur
Langue originale : espagnol

Avec : Carlos Fernández (Pablo), Manny Perez (Alberto), Lia Briones (Julia), Nathanael Eber (Julián), Daga Gautreau (la vendeuse), Carlos Rafael Mariñez Alonzo (Martín, enfant), Paloma Palacios (Maria), Miguel A. Saint-Hilaire (Bruno), Jeru Sanchez (Juan José), Camila Santana (Lucía), Christopher Vicente (Persio), Bosco Cárdenas, Ariel Diaz, Andre Lerebours
Scénario : Arturo Arango, José María Cabral, Nurielis Duarte, Alán González, Xenia Rivery
Images : Hernan Herrera
Montage : Nacho Ruiz
Musique : Pablo Alcántara 'Mediopicky'
Son : Franklin Hernández
1er assistant à la réalisation : Andrés Farías
2nd assistant à la réalisation : Juliano Kunert
3e assistante à la réalisation : Jana Ivanova Grozeva
Costumes : Mena Martinez
Maquillage : Sarah Quezada Bonetti
Direction artistique : Shaina Cohen
Décors : Shaina Cohen
Casting : Edna Lerebours, Joel Polanco
Production : Carlos Germán
Direction de production : David Ferreira
Vente internationale : Antipode Sales International