Billet de blog 29 mars 2016

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Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

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"La Balada del Oppenheimer Park" de Juan Manuel Sepúlveda

En mars 2016, "La Balada del Oppenheimer Park" de Juan Manuel Sepúlveda faisait partie de la compétition internationale des documentaires du 38e Festival du Cinéma du Réel à Paris.

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Illustration 1
"La Balada del Oppenheimer Park" de Juan Manuel Sepúlveda © Fragua Cine

À Vancouver, à l’est du centre-ville dans le parc Oppenheimer, des Canadiens natifs exilés de leurs réserves se retrouvent pour boire quelques bières. Les rendez-vous deviennent des rituels obligés entre eux où sont sans cesse interrogés leur identité vis-à-vis de l’extérieur. C’est pourquoi le documentaire s’ouvre avec une carriole en feu tout droit sortie d’un western. La caméra de Juan Manuel Sepúlveda saisit des instantanés de moments de propos décomplexés et désespérés lâchés sous l’effet de la consommation de l’alcool omniprésent. On pense ici au Charlie’s Country de Rolf de Heer, où il était aussi question du poids dévastateur des effets de la colonisation forcée multiséculaire sur les Aborigènes. Un océan plus loin, le drame similaire est retranscrit par le regard documentaire qui pose les questions fondamentales de où commencer et finir le montage des images enregistrées dans un récit enfermé au présent. La balade du titre est bien amère pour les résidents du parc Oppenheimer, ce qui traduit bien l’inadéquation entre l’identité des personnes filmées et les fantasmes de tous genres que leur impose le monde extérieur. À la manière de Lecciones para guerra, son précédent documentaire tourné dans les montagnes guatémaltèques, Juan Manuel Sepúlveda va interroger avec sa caméra les rapports identitaires de cultures traditionnelles dans un lieu de résistance, au cœur de la « civilisation occidentale » au centre de Vancouver comme à une saine distance dans les montagnes. Il est ainsi question de luttes bien que désenchantées dans La Balada del Oppenheimer Park. En allant trouver la place la plus appropriée de son regard caméra et en évitant ainsi toujours l’intrusion, le cinéma documentaire de Juan Manuel Sepúlveda vise ainsi un processus de libération d’une identité incarcérée par le regard de l’autre.

La Balada del Oppenheimer Park

de Juan Manuel Sepúlveda

Documentaire

71 minutes. Mexique - France, 2016.

Couleur

Langue originale : anglais

avec les interventions de : Harley Prosper, Janet Brown, Marcus Raweater, Dave Young, Kimble, Lorn, Joe Chastis, Rosa Matilpi
scénario : Juan Manuel Sepúlveda, David Cunninghma

images : Juan Manuel Sepúlveda

son : Pablo Fernández, José Miguel Enríquez

montage : · Isidore Bethel, León Felipe González, Juan Manuel Sepúlveda

Production : Fragua Cinematografía

Producteurs : Isidore Bethel, Juan Manuel Sepúlveda, Elsa Reyes

contact :

Juan Manuel Sepúlveda, Isidore Bethel

+52 55 24423791 / +52 55 37975757

fraguacine@yahoo.com, ibethel@gmail.com

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