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Sortie de l'édition combo Blu-ray + DVD : La Sorcière sanglante d'Antonio Margheriti
La réussite et le succès de Danse macabre (Danza macabra, 1964) conduit Antonio Margheriti quelques mois plus tard à réaliser un nouveau film d'horreur gothique avec Barbara Steele dans l'un des rôles principaux. Il est vrai que l'actrice anglaise est devenue une figure iconique du cinéma d'horreur gothique en tournant dans les chefs d'œuvre du genre dont Le Masque du démon (La Maschera del demonio, 1960) sous la direction des cinéastes les plus talentueux : Mario Bava, Lucio Fulci, Riccardo Freda, Roger Corman avec également une apparition dans Huit et demi (Otto e mezzo, 1963) de Federico Fellini. Ainsi, l'actrice est particulièrement attendue dans La Sorcière sanglante (I Lunghi capelli della morte, 1964) d'Antonio Margheriti et en constitue une pièce maîtresse puisqu'elle a à nouveau le rôle du fantôme qui va punir de façon machiavélique un homme de ses crimes.
L'actrice incarne deux facettes de la féminité pour les prédateurs masculins libidineux qui n'hésitent pas à assassiner leurs conquêtes pour effacer la preuve de leur adultère. Ainsi, Barbara Steele joue à la fois le fantasme sexuel masculin de la femme innocente qui s'offre à l'homme conquérant mais incarne d'un autre côté la figure vengeresse sous une forme spectrale, d'une femme qui vient régler ses comptes sans la moindre pitié.
Contrairement à d'autres films gothiques, l'action se situe au XVIe siècle en pleine période de féminicide par le pouvoir de l'Inquisition qui recourt aux bûchers pour imposer aux femmes le régime patriarcal. Le réalisateur se sert d'un château réel pour les extérieurs, ce qui donne une inscription efficace pour les plans tournés de jour, tandis que l'essentiel du récit est un huis clos dans le château, avec des personnages enfermés dans leurs traumas. Sur cet aspect, il est d'ailleurs intéressant que le film fasse le choix de rester à distance pour une grande partie du fantastique pour rappeler la psyché torturée de cette lignée familiale masculine qui prend un plaisir sadique non dissimulée à voir mourir des femmes.
Antonio Margerithi soigne sa mise en scène avec des mouvements de caméra travaillés à la manière d'un drame shakespearien d'Orson Welles, où des personnages torturés par la culpabilité de l'homicide évoluent dans des espaces qui les enferment avec ce dénouement qui constitue une magnifique trouvaille de scénario.
Les bonus de cette édition combo Blu-ray/DVD sont riches de près de deux heures d'entretiens avec des spécialistes du genre, notamment la brillante et profonde analyse de Nicolas Stanzick, l'un des scénaristes du film, le fils du réalisateur et une universitaire spécialisée de la sorcellerie.
La Sorcière sanglante
I Lunghi capelli della morte
d'Antonio Margheriti
Avec : Barbara Steele (Helen Rochefort Karnstein / Mary Karnstein), George Ardisson (Kurt Sebastian Weil Humboldt), Halina Zalewska (Adèle Karnstein / Lisabeth Karnstein), Umberto Raho (Von Klage, le prêtre), Laura Nucci (Grumalda), Giuliano Raffaelli (Comte Humboldt), Nello Pazzafini (le serviteur du comte), Jeffrey Darcey (Egmond, le serviteur messager),
Italie, France – 1964.
Durée : 96 min
Sortie en salles (France) : 28 novembre 1968
Sortie France de l'édition Blu-ray + DVD : 3 juin 2025
Format : 1,85 – Noir & Blanc
Langues : italien, français - Sous-titres : français.
Éditeur : Artus Films
Bonus :
« Un gothique flamboyant » : Présentation du film par Nicolas Stanzick (2025, 39’13”)
« Les Longs Cheveux de la mort » : Entretien avec Ernesto Gastaldi (2025, 26’55”, VOST)
Entretien avec Edoardo Margheriti (2006, 10’40”, VOST)
« Mon ami Nini », par Luigi Cozzi (2006, 15’29”, VOST)
« Autour de la sorcière sanglante », par Alain Petit (2006, 42’18”)
« La Sorcellerie : Culte des ancêtres et des forces de la nature », par Anne Ferlat (2006, 17’52”)
Générique anglais (2’34”, VO)
Diaporama d’affiches et photos (1’54”)
Bande-annonce originale italienne (3’25”, VOST)
Bande-annonce originale anglaise (3’28”, VO)