Le stress, l’agressivité engendrée par le système global de la gouvernance actuelle…où tout est déshumanisé ! Plus d’interlocuteur accessible facilement. Geek pas geek tous logés à la même enseigne…
Impression d’un processus social qui génère une agressivité, une violence, un désir de violence globale.
Comment une ambiance de tension dans les petits détails du quotidien est provoquée ou entretenue.
Est-ce à dessein ? Ce qui nous fait basculer soit dans une paranoïa minimale mais épuisante, dans une irritation persécutive, ou pire dans le complotisme : « tout est fait » pour nous pousser à bout, citoyens, individus, jeunes, pas jeunes, travailleur.e.s, employé.e.s, retraité.e.s etc. et je ne parle pas des réfugié.e.s, des demandeur.e.s, d’asiles, des sans-papiers qui eux sont à l’extrémité de la chaîne des gens de ce pays au plus bas de l’échelle et qui sont soumis à bien pire !
Après les multiples tracas liés aux travaux généralisés dans les villes, et Paris a le pompon pour le hit-parade des travaux incessants depuis des mois, avec le prétexte de ces merveilleux (sic) Jeux Olympiques pour le prestige personnel de nos gouvernants tant municipaux que gouvernementaux, dont les « retombées » économiques vont surtout enrichir les grands groupes financiers et les finances privées (cf. le prix des places pour assister aux compétitions …).
« Du pain et des jeux » pour détourner les populations … et étouffer toute velléité, tout risque de révolte ! Les romains l’avaient bien compris, les gouvernants ont bien retenu la leçon.
Après les absurdes et kafkaïennes modifications de changement de sens de circulation, dont l’aberration patente provoque agressivité et disputes régulières des automobilistes. Tout cela derrière le slogan « d’améliorer la qualité de la vie », utilisation manipulatoire d’une écologie de bazar, avec l’élément de langage inventé et brandi partout, ce maître-mot trouvé par quelques technocrates certainement très intelligents mais … d’une bêtise crasse : l’apaisement des rues !
Voici un exemple illustrant l’absurdité totale de « l’Administration » qui s’emploie à GÉRER notre vie quotidienne et notamment le stationnement en ville.
Afin de dégoûter, d’écœurer les fous qui persistent à utiliser leur véhicule dans Paris, peu importe qu’ils soient vieux, qu’ils aient une contrainte impérative nécessitant un déplacement en voiture, s’ils ont le malheur d’habiter Paris.
Il y a désormais ces véhicules de sociétés privées sous-traitantes de la municipalité, qui passent et détectent automatiquement les infractions, les dépassements intempestifs de quelques minutes, infligent à l’aveugle des amendes parfois pour quelques petites minutes.
Finies les possibilités de dialogue avec le ou la contractuel.le. Terminées les petites négociations où l’on se risquait à tenter d’amadouer le verbalisateur … parfois avec succès, mais au moins on pouvait tenter le coup.
Désormais, d’ailleurs on ne parle plus d’amendes ou de PV, mais novlangue oblige, on parle de FPS ! Acronymisation généralisée de la langue, il s’agit de Forfait Post Stationnement. C’est plus propre, aseptisé, ça fait moderne.
FPS c’est tout de même plus clean qu’amende…
Plus chic mais tellement déshumanisé.
Et si malgré un âge avancé, 75 ans, mais pour « rester dans le coup » on s’espère encore un peu geek, même si l’on est furieux d’avoir à payer 46 euros pour 7 minutes de dépassement d’un stationnement payé pour 1 heure 4 €, cela fait tout de même un peu racket … 46 € pour 7 minutes soit 6,57 € la minute, je me suis lancé à régler comme quelques rares fois par internet mon FPS.
Après trois tentatives de règlement, dûment validées à trois reprises par ma banque, j’ai eu la mauvaise surprise, totalement incompréhensible, de voir s’afficher une fenêtre m’indiquant «règlement refusé par votre établissement bancaire » !!!
J’ai pris la peine, au lieu de m’en prendre à mon ordinateur, de trouver sur un autre site, l’ANTAI, Agence Nationale de Traitement Automatisé des Infractions pour les profanes et ignares des arcanes des acronymes, un numéro de téléphone ! Ouf un interlocuteur, un humain qui … parle, m’écoute et me répond !
Après lui avoir exposé avec le plus grand calme possible et la maîtrise de ma colère, de mon irritation, que m’a répondu cet aimable interlocuteur ? « Oui monsieur, c’est rare. Mais ça arrive… je suis désolé pour vous. Peut-être pouvez-vous alors régler par chèque en envoyant un courrier… ». Donc maintenant il faut que je me déplace à la Poste … en espérant que mon courrier ne soit pas perdu et arrive dans les temps afin que je ne sois pas pénalisé à payer en cas de retard … soixante quinze euros …
Soixante quinze euros pour sept minutes de dépassement de stationnement !
Voilà ainsi le récit de cette aventure dont je me serai bien passé, bien qu’en tant que retraité je n’ai évidemment que cela à faire. Cela m’a donné cependant l’occasion et le petit plaisir de transmettre aux lecteurs du Club de Médiapart une petite illustration de l’absurdité du fonctionnement de notre société en perdition où est distillé une agressivité anonyme et où une certaine violence étatique est devenue la règle. Nos gouvernants qui sont si prompts à s’insurger, à dénoncer les violences de la jeunesse, sont totalement ignares, incapables à repérer la violence qu’ils infligent avec tant d’aisance méprisante aux simples citoyens que nous sommes.
Que nous reste-t-il sinon … la révolte face à la violence que la société et nos gouvernants nous infligent ?