Ce texte est une invitation à la lecture d'un billet de Renaud Perronnet tout dernièrement posté sur le club de Médiapart, disponible aussi ici sur son site.
Nous savons tous que certaines personnes qui - parce qu’elles prétendent redouter la mort d’un être qui leur est cher - renoncent à lui rendre visite et à lui témoigner amour et bienveillance. Il ne s’agit pas ici de les juger mais de comprendre le mécanisme émotionnel dont ces personnes sont les esclaves.
Déterminées par leur refus d’accepter le départ de ceux ou celles dont elles pensent avoir besoin, elles ne peuvent qu’obéir à leur peur de les voir partir.
Souvent - par un habile tour de passe-passe - ces personnes cherchent à faire croire qu’elles agissent par compassion pour leur proche alors que c’est à elles que la mort de ce proche est insupportable.
Accompagner jusqu’au bout celui qu’on aime nécessite un travail sur ses émotions.
Très nombreux sont ceux qui n’ayant jamais songé à approfondir leur relation à la mort dans leur histoire personnelle se trouvent piégés dans leur relation à un proche malade ou mourant. Dominés par leur sentiment de malaise, ils tentent d’esquiver leur propre conscience qui les appelle à être présents en se racontant des histoires.
« C’est mieux ainsi… au moins je ne le dérange pas… »
« La vie est ailleurs et la mort n’a jamais été mon truc ! »
« Je l’aime tellement que je n’irai pas le voir, je veux garder une bonne image d’elle (ou de lui). »
(...)
Nos politiques, conditionnés par leur peur de ne pas se faire réélire sont-ils en train de perdre leur humanité en imposant de nouveau aujourd’hui (en cette fin d’année 2021) le retour des restrictions des visites dans les services hospitaliers comme dans les établissements médico-sociaux ?
Les cris de détresse et les appels à l'aide se multiplient, des associations fleurissent[5], de nombreux particuliers se mobilisent tant du côté des personnes en soins que de leurs amis et parents, mais ils ne sont pas entendus.
Sommes-nous conscients de ce que l’on appelle le « syndrome de glissement vers la mort », conséquence pour un être de la perte du lien affectif avec ses proches ?
Sommes-nous conscients que de très nombreuses familles sont aujourd’hui traumatisées par la brutalité des protocoles édictés soi-disant pour le bien de tous et qui obéissent principalement à la peur qui règne en maître, brutalisées par leur propre culpabilité d’avoir dû abandonner leur proche au moment où celui-ci avait le plus besoin d’elles ?
Sommes-nous conscients que ces directives inhumaines décrédibilisent gravement notre confiance à tous dans le monde de la santé et dans celui de la politique ?
Comme l’affirme avec force le Professeur Emmanuel Hirsch[6] dans une tribune récente du FigaroVox[7] : « La relation de soin est un engagement de non-abandon soucieux de la personne dans l'intégrité de ses besoins. Respecter la dignité de la personne dans les circonstances inédites d'une pandémie implique des responsabilités qui doivent être tenues. »
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On voit donc que quand il souhaite faire les choses avec humanité, l’être humain est parfaitement capable de ne pas céder à la peur en consultant les différents acteurs afférents à une problématique précise. Il est infiniment rassurant de savoir qu’en soins palliatifs, le pouvoir d’un seul est nécessairement banni, l’expression de la sensibilité particulière des différents acteurs, selon leurs propres points de vue est sollicitée, écoutée et prise en compte. Mais qui - aujourd’hui - oserait affirmer que dans notre société le respect le plus absolu des options philosophiques et religieuses des citoyens est respecté ?
Nous vous invitons à poursuivre la lecture de ce texte sur le billet original ici.