JJMU (avatar)

JJMU

Abonné·e de Mediapart

Billet publié dans

Édition

De la parole aux actes

Suivi par 19 abonnés

Billet de blog 5 août 2011

JJMU (avatar)

JJMU

Édition de livres, poésie engagée, littérature, éducation populaire, enseignement, formation, stages, ateliers d'écritures, théâtre de l’opprimé

Abonné·e de Mediapart

Ces silences qui tuent...

Votre silence nous tue, m’écrit Delphine à propos de la Syrie avec qui elle entretient de longue date des relations étroites, artistiques et personnelles, autant dire : politiques... Je suis mal à l’aise. Oh, je pourrais transmettre son appel, un de plus sur la Toile, dont je sais qu’elle sera peu lue, peu suivie d’effet(s). Au moins l’aurais-je fait !...

JJMU (avatar)

JJMU

Édition de livres, poésie engagée, littérature, éducation populaire, enseignement, formation, stages, ateliers d'écritures, théâtre de l’opprimé

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
Syria free ! © Le Monde / AFP / Reuters

Votre silence nous tue, m’écrit Delphine à propos de la Syrie avec qui elle entretient de longue date des relations étroites, artistiques et personnelles, autant dire : politiques... Je suis mal à l’aise. Oh, je pourrais transmettre son appel, un de plus sur la Toile, dont je sais qu’elle sera peu lue, peu suivie d’effet(s). Au moins l’aurais-je fait !...

Mais à cette conscience de mon inutilité se joint, plus fort encore, un sentiment de peur, de peur d’être récupéré, oh ! pas par les forces rebelles sur place ou par leurs amis ici, non, mais plutôt par d’obscurs desseins interventionnistes de l’Occident, d’un Occident ultra-libéral qu’on sait néo-colonialiste à travers sa politique françafricaine... Et ça, non !... Servir de caution à une intervention militaire de plus des forces onusiennes, moi ?... Non, surtout pas !... Pourtant, je ne peux me résoudre, non plus, à rester sans réagir face aux dizaines, aux centaines, aux milliers de morts qui s’accumulent depuis le début des révoltes, au printemps dernier. Et même s’il ne devait y avoir qu’une seule victime, elle serait toujours de trop. Il ne s’agit pas de statistique.

Alors ?...

Je relis son appel, pendant que j’apprends l’effondrement des cours des bourses internationales, et la confirmation des cynismes de nos dirigeants, pour nos pays, à travers nos banques, nos systèmes d’assurances et le système financier international actuel, la Banque mondiale, l’OMC, le FMI et tous leurs réseaux étroitement liés, dont le fonctionnement clanique les rapproche des mafias... Eux, ils ont le pouvoir, un réel pouvoir, actif, agissant, de gérer autrement, d’étouffer de manière rigoureuse, immédiate, les conflits armés de la planète, les ventes d’armes, les soutiens aux régimes corrompus, le détournement des aides alimentaires et économiques... Et nous, citoyens européens isolés dans une sénilité florissante, nous qui vivons un confort frileux en entretenant une épargne mesquine, c’est à peine si s’entend murmurer entre soi lorsqu’en haut-lieu, ça réfléchit – petitement, rassurons-nous – à la ponction d’un seul pour-cent sur les très grandes fortunes en France !... C’est à pareilles gabegies qu’il nous faudrait mettre fin pour aider concrètement tous les peuples à vivre en paix, en partageant les richesses, chaque nation tarifant ses politiques d’import-export en fonction de ses ressources propres. Et là, non seulement les Syriens, mais les autres peuples auraient pleine et entière souveraineté pour répartir le plus équitablement possible les moyens sur place et réduire les besoins qui pillent la planète, notamment en CO², ce gaz à effet de serre que le pétrole et le nucléaire ont fabriqué à très grande échelle, de manière impérialiste, alors que les économies locales sont un recours au moins aussi efficace et moins dangereux pour nos contemporains comme pour nos descendants... Quels appareils politiques, industriels et économiques s’accorderaient donc à mettre enfin un tel chantier en place ?... Quand nos éducations, nos cultures, nos habitudes sont à changer en profondeur, pour chaque acte quotidien : la consommation, l’alimentation, les modes vestimentaires et culturelles... Cependant, les résistances restent isolées, et s’épuisent : là est ce qui tue. Implacablement, l’indifférence. Et pas seulement les Syriens. Par ondes de chocs successives, les fumées des feux guerriers parviennent jusqu’à nous de plus en plus directement.

Quand ça brûle chez les voisins, ça chauffe chez moi...

C’est sans doute un poids trop lourd à porter seul... Il nous faut plus qu’une simple détermination et l’union dans l’adversité. Oui, mais quoi ?...

Voici son appel :

Chers amis,

Le régime "assadiste" intensifie sa violence contre la population syrienne, sans distinction d’âge, en effet même les enfants sont tués et arrêtés.

Les chars et les blindés envahissent les villes. Toute une légion de francs-tireurs placés sur les toits des établissements publics vise la population dans les rues de nos villes. Le nombre de victimes ne cesse d’augmenter.

Ce même régime, tout en poursuivant son action violente, met en œuvre actuellement un plan pour attiser le conflit interconfessionnel visant ainsi à pousser la Syrie vers une guerre civile. Mais les Syriens n’ont pas, durant 141 jours, mené leurs manifestations pacifiques pour se retrouver dans une telle situation périlleuse.

Votre présence à nos côtés devient – plus que jamais – un signe de solidarité pour nous Syriens, comme pour tous les autres peuples dans le monde qui réclament une vie libre et digne.

Pour les amis qui se trouvent à Paris,

Notre rassemblement rituel se déroule tous les jours

du lundi au samedi, de 17 à 20h, place du Châtelet

Nous vous attendons donc cet après-midi,

et tous les après-midis au cœur de Paris, selon votre disponibilité.

Cordialement

Laïc

Jean-Jacques M’µ

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.