(Musée Liebighaus, Francfort)
Caius Augustus Germanicus, dit Caligula (petite botte en latin), petit-neveu de l’empereur Tibère, naquit la veille des calendes de septembre en l'an 12. Tibère avait assigné sa succession conjointement à son propre petit-fils Gemellus et à Caligula, qui se fit seul reconnaître par le Sénat en l'an 37. Le nouvel empereur adopta d'abord Gemellus, avant de le faire exécuter en 37 ou 38 pour un obscur complot.
Dès lors il s'achemina comme son grand-oncle vers le despotisme, s'adonnant, selon certaines sources, à la débauche. Certains assurent qu'il était en fait déjà atteint psychologiquement avant son avènement, mais que, le pouvoir aidant, il devint vite un empereur tyrannique et mégalomane, se prenant pour Jupiter. Il ridiculisa le Sénat et l'institution des consuls (notamment en prostituant les femmes des sénateurs), fit assassiner ou bannir la plupart de ses proches, et on l'accuse encore de s'être amusé à faire pratiquer d'horribles tortures en plus de meurtres arbitraires. Il se concilia cependant le peuple notamment avec les jeux du cirque.
« Il était en toutes choses d'une inconstance telle que non seulement il se mit à copier l'impudence et la soif de sang de Tibère qu'il avait pourtant critiquées, en les dépassant même, mais les qualités qu'il avait louées, il ne les imita pas. Il fut le premier à l'insulter, le premier à l'outrager, si bien que les autres, pensant de cette façon lui être agréables, usaient avec Tibère d'une brutale franchise ; ensuite il le flatta et le glorifia, au point de châtier certains pour ce qu'ils avaient dit. Bien qu'ayant supprimé les accusations de lèse-majesté, il fit périr de nombreuses personnes pour ce motif. Et après avoir renoncé, comme il disait, à sa colère contre ceux qui s'étaient opposés à son père, à sa mère et à ses frères, après avoir brûlé leurs lettres, il fit exécuter bon nombre de gens à causes de ces mêmes lettres ; en fait il avait vraiment détruit quelques lettres, mais non pas celles, manuscrites, qui présentaient une preuve rigoureuse, seulement celles qu'il avait reproduites.
C'est avec une très grande promptitude qu'il s'occupait de certaines affaires, et il en est d'autres qu'il assumait avec une très grande nonchalance. L'argent, il le dépensait sans compter, mais il thésaurisait aussi de façon sordide. Ceux qui le flattaient, ceux qui lui parlaient librement, il les traitait pareillement avec irritation et joie. Il négligea de châtier beaucoup de grands criminels, et mit à mort beaucoup de grands innocents. Quant à ses compagnons, il en flattait certains sans mesure, pendant qu'il outrageait les autres à l'excès. Si bien que personne ne savait quoi dire ni comment agir avec lui, et si certains connaissaient quelque succès, il était dû davantage au hasard qu'à leur jugement.
Une dernière conjuration eut enfin raison du princeps : en l'an 41, après trois ans dix mois et huit jours de règne selon Suétone, il fut assassiné dans sa 29e année par les soldats de sa garde, sans que l'on sache qui était le commanditaire.
Source : extraits significatifs de Wikipedia : Caligula