« Je souhaite sauver de jeunes âmes. Après avoir lu mes livres, le lecteur ne devrait plus aller au bureau travailler, ni accepter l'ennui d'un parcours déjà tracé comme une ligne droite. » Albert Cossery
Il faut regarder ce Tour de France, 96e du nom, en ‘fainéant de la vallée fertile’, un livre de Cossery détournant la morsure du soleil alors que nous somnolons dans les hauts blés.
A chaque fois le même rituel. Après les pénibles pirouettes du village départ et les pitreries de Gérard Holz -que j’imagine vaguement depuis le fond du jardin, je me rapproche du téléviseur bien décidé à voir le doux sort se reproduire. Il ne manque jamais de me cueillir. Je me laisse faire avec délices.
Un tiède courant m’emporte, il reste 150 kms à parcourir. Mes yeux se ferment. Irrésistiblement. La voix de JPO est bientôt remplacée par le chant des cigales. Je vogue sur les senteurs sucrées de l’été provençal.
Un merveilleux voyage au cœur de l’après-midi.
Un réveil timide me secoue gentiment mais systématiquement à dix kilomètres de l’arrivée. Dix kilomètres qui filent comme un rêve d’été.