Chacun reconnaît qu’une société démocratique repose sur différents piliers au delà du droit de vote accordé à tous les citoyens : un pouvoir exécutif, un pouvoir législatif, une justice indépendante, enfin un quatrième pouvoir : celui de la presse ou, pour un citoyen, le droit d’être librement informé.
Comment est assuré aujourd’hui ce quatrième pouvoir : par une législation concernant différents domaines comme par exemple des lois anti-concentrations et par le statut particulier des journalistes assortis de droits et de devoir dans l’exercice de leur métier.
Prenons l’exemple d’un journaliste qui subit des pressions pour ne pas sortir un papier qui a été écrit selon toutes les règles déontologiques mais qui dérange sa direction, un annonceur, un actionnaire : quelles possibilités lui restent-t-il ?
Céder pour des raisons personnelles, résister (comme dirait Alain Minc) et au final partir en négociant au mieux financièrement son départ. C’est une bonne chose pour lui à titre individuel mais quant est-il alors du droit du citoyen ?
Le citoyen devrait pouvoir intervenir quand son droit à la libre information lui semblerait menacé.
Car la liberté d’être informé est bien un droit fondamental du citoyen.
Rien dans les Etats Généraux et son ordre du jour n’aborde le droit de la liberté de la presse sous cet angle.
Il sembleévident qu’une loi sur la liberté de la presse devrait inclure une législation spécifique sur laquelle tout citoyen devrait pouvoir s’appuyer (à titre individuel ou sous forme d’une association).
Ceci ne pourrait que servir les journalistes dans leur combat. Quels seraient les moyens de pression d’un annonceur ou d’une direction sur un groupe de citoyens décidés ? Bien moindre que les moyens de pression sur un salarié.
Sans être naïf on peut imaginer que de nombreux de cas de censure échapperaient à la connaissance du public. Mais pas tous et ce poids ne serait sans doute pas sans incidence et donnerait sans doute plus de courage aux journalistes concernés.
Toute concentration qui pourrait limiter une nécessaire pluralité devrait pouvoir également être contestée etc... Business et liberté de la presse n'ont jamais fait bon ménage. L'informationn'est pas un produit comme les autres mais un bien fondamental de toute démocratie.
Dans ce combat pour la liberté, les citoyens doivent pouvoir avoir leur mot à dire et ceci ne peut passer que par une loi spécifique les concernant.