Voilà 2 jours que la triste nouvelle est tombée. Ce satané crabe nous enlève encore un chanteur rare. Aujourd’hui, c’est Hervé Cristiani qui s’en est allé et « y en a même qui disent (déjà) qu’ils l’ont vu voler ».
C’est donc un billet un peu triste pour cette édition nostalgique certes, mais joyeuse qu’est « je me souviens » que j’écris là. Histoire de remémorer aux médiapartiens que nous sommes le génie de cet auteur sensible, rare et unique.
Je me souviens comme si c’était hier (1981) de ces paroles entendues jadis lorsque je rentrais en classe de 6°. Je m’étais même débrouillé pour avoir la cassette et écouter le morceau magnifique à mes oreilles de très jeune adolescent sur mon tout nouveau walkman… que le Père Noël ( ?) m’avait offert.
Chanteur libertaire, Hervé Cristiani avait explosé dans les années 80 avec son tube -Il est libre Max- . Et sur que cette chanson a fait le tour de la terre. Un hymne à la liberté. Plus de 30 ans après, cette balade n’a pas pris une ride. Dans celle-ci, il dresse le portrait idéalisé d’un homme épris de liberté. Etait-ce lui ? Pas sur. Mais qu’importe. Que c’est beau. Evasion et douceur absolues.
Il met de la magie, mine de rien, dans tout ce qu'il fait
Il a le sourire facile, même pour les imbéciles
Il s'amuse bien, il n'tombe jamais dans les pièges
Il n'se laisse pas étourdir par les néons des manèges
Il vit sa vie sans s'occuper des grimaces
Que font autour de lui les poissons dans la nasse
Il est libre Max ! Il est libre Max !
Y'en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler
Il travaille un p'tit peu quand son corps est d'accord
Pour lui faut pas s'en faire, il sait doser son effort
Dans l'panier de crabes, il joue pas les homards
Il n'cherche pas à tout prix à faire des bulles dans la mare
Il r'garde autour de lui avec les yeux de l'amour
Avant qu't'aies rien pu dire, il t'aime déjà au départ
Il n'fait pas de bruit, il n'joue pas du tambour
Mais la statue de marbre lui sourit dans la cour
Et bien sûr toutes les filles lui font les yeux de velours
Lui, pour leur faire plaisir, il leur raconte des histoires
Il les emmène par delà les labours
Chevaucher des licornes à la tombée du soir
Comme il n'a pas d'argent pour faire le grand voyageur
Il va parler souvent aux habitants de son cœur
Qu'est ce qu'ils s'racontent, c'est ça qu'il faudrait savoir
Pour avoir comme lui autant d'amour dans le regard
Il est libre Max ! Il est libre Max !
Y'en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler
Je ne sais pas qui était Max, mais ces paroles accompagnées d'une formidable mélodie me transportaient. Il avait réussi l’alchimie parfaite des paroles et de la musique. Voilà un chanteur qui "ne cherchait pas à faire des bulles dans le panier de crabes" du Show bizz, mais qui laissera une trace indélébile pour la beauté de ses textes, son originalité et sa rareté sur les plateaux TV....
Un type qui "amenait les filles par delà les labours et chevauchait des licornes à la tombée du soir [...] et qui avait autant d'amour dans l'regard", c'est devenu si rare, si précieux. Bon côté des choses "toutes les filles lui font des yeux de velours". Pas folles les filles.
Et quand on apprend la nouvelle, on se dit « pas lui, merde !!! ».
Ce sont toujours les meilleurs qui partent trop vite. Une chose est sûre, sa chanson phare est intemporelle et traversera les générations.
Il y a c'est certain, de très nombreux Max pour qui sait les voir. Et il y en a tout près de nous, alors pour ne pas que cette magnifique chanson se perde, je la glisse dans ce petit billet en hommage à un chic type qui par cette balade magnifique a mieux que quiconque défini la notion de liberté.
Comme j’aurais aimé ressembler à Max. Il a tout compris de la vie. Un brin libertaire, un brin asocial ( ?), un brin rêveur, un brin discret, un brin humble et modeste, un brin rieur, un brin humaniste. Il était la définition du bonheur.
Et toutes ses autres chansons valent le coup d’être écoutées elles aussi.
Salut poète. Cette balade intemporelle va me suivre longtemps encore.