
Léo
Ta voix
Comme une aurore en chemin de nuit
Dans le limon des rêves,
Et les pleurs qui se taisent
Comme les aveux déshabillés par un matin blême
Quand l'importance a cessé d'en avoir,
Et que l'on peut, enfin, se moquer de soi.
Ta voix
Comme une prière qui monterait d'une église
Sans Dieu, avec le Diable en cavale
Qui kleenexerait nos larmes d'un désespoir charité,
Cette religion humanitaire
Où la pauvreté s'agenouille, d'un confort résigné.
Ta voix, mon ami
Quand il n'y aura plus rien d'autre à taire
Que les micros
Ce disque rouillé où tes paroles s'épuisent
Où le succès te prête le droit
De vomir ta dignité anonyme.
Ta voix, mon ami
Quand il n'y aura plus rien d'autre à taire
Entre nous que le silence,
Quand une amertume désenchantée
Se prendra pour une sagesse habillée de rides
Quand la mort enfin se prendra pour la vie
Alors, enfin, je t'aimerais…
Ta voix, et toi.
Celle que je préfère