Billet de blog 27 avril 2021

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Le Guêpier, chapitre 34 : Courant alternatif - phase 4

Chapitre 34 de l’épopée à suspense inspirée des méandres de l’« affaire » DoublO

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Le guêpier1

Pas de noisettes pour les pigeons

(L’antimirage des chaumières)

Épopée2 à suspense
née de l’imagination de

Jean-Pierre Lamargot

1 « Endroit dangereux, situation complexe et délicate dont on arrive difficilement à sortir sans dommage. Synonymes : pétrin (familier), piège, souricière, traquenard. Donner, tomber dans un guêpier. »

« Ce n'est pas la peine de nous donner tant de mal pour tirer Albert du guêpier où il s'est fourré »  (François de Curel, La nouvelle idole, 1899, I, 1, p. 163), selon Le Trésor de la Langue Française informatisé (cf. http://atilf.atilf.fr/)

2 Long poème ou récit « de style élevé » où la légende se mêle à l'histoire pour « célébrer un héros ou un grand fait ». On pourrait sans doute à bon droit aussi bien parler de prétérition (« figure par laquelle on attire l'attention sur une chose en déclarant n'en pas parler »)

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Courant alternatif – phase 4

Le CLAS et les CLASsistes n’en étaient plus à une déconvenue près ; il en aurait fallu plus pour les décourager !  Non plus que Dominique Rupin, d’ailleurs, qui déposa       le 2 janvier 2x15 une plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d'instruction du Tribunal de Grande Instance de Paris, au motif du classement sans suite du dossier Duplex.

Dans ses communications à la presse, il relevait que six ans après le dépôt d’une plainte contre X pour publicités mensongères et escroquerie auprès du Parquet de Paris, « l'affaire Duplex avait fait l'objet d'un enterrement de première classe », que le Procureur de la République de Paris avait classé sans suite la plainte « à laquelle s'étaient joints de nombreux plaignants » du fait de la fusion-absorption par le groupe BECP de Squirrel et des Banques Communes en septembre 2x10. Le Procureur considérait en effet que BECP — société absorbante — « ne pouvait être tenue responsable pénalement d'une infraction commise antérieurement par la société absorbée (Squirrel) ».

 « Cette motivation ne manquera pas de donner des idées à l'avenir aux candidats à la délinquance économique et financière », déplorait-il. « Il suffira d'une telle fusion-absorption pour se garantir l'impunité et se mettre à l'abri de toute poursuite pénale ».

Estimant « regrettable que le Parquet de Paris laisse une telle affaire impunie », il s'étonnait également « que pour une plainte déposée en 2xx8, il ait fallu attendre plus de quatre ans après la naissance de BECP pour rendre cette décision !  » 

Une chronique parue dans le Club Mediapart le 9 octobre 2x14, poussant à son terme la logique de cette pantalonnade, formait un pronostic encore plus caustique :

 « Que d’inutiles et coûteuses plaidoiries auraient pu être évitées, à Saint-Étienne, Lyon, Paris (et tant d’autres), si la Justice avait simplement connu et reconnu cette « jurisprudence constante » ! Madame la Garde des Sceaux ne devrait-elle pas enquêter sur cet incontestable gaspillage d’une ressource publique tellement rare et précieuse1?

Mais ne devrait-elle pas, aussi, proposer de rectifier par la loi le danger manifestement inhérent à cette « jurisprudence constante » ? En effet, nous vivons en sursis : lorsque les délinquants économiques en auront eux aussi pris conscience, l’impunité qu’elle leur garantirait devrait puissamment stimuler leur imagination et les faire déborder d’initiatives.

Et combien de demoiselles aussi, prises de désirs de meurtre, les assouviront-elles dès le lendemain de leur mariage, lorsqu’il leur suffira de réaliser et faire reconnaître qu’il ne s’agit que d’une forme de fusion-absorption ?...

Novembre 2xx8-octobre 2x14 : il n’aura fallu à la Justice qu’un peu moins de six ans pour en arriver à cette conclusion, pourtant tellement évidente et logique, du fait de cette « jurisprudence constante » ! ! ! Le bandeau de Thémis l’aveugle décidément bien plus qu’il ne garantit son impartialité !

Quels sont les prochains épisodes prévisibles pour cette époustouflante épopée ? A ce compte, bien rares sont ceux capables de les anticiper.

Pourtant, il est une conséquence que l’on peut aisément pronostiquer : celle qui conduira BECP à attaquer en dommages et intérêts ses propres conseils, responsables et coupables, par leur ignorance crasse de cette « jurisprudence » pourtant résolument « constante », d’avoir demandé et encaissé des honoraires indus et engendré des frais juridiques d’un montant considérable. Un défaut d’information et de conseil caractérisés.

BECP y est recevable, venant aux droits de Squirrel, n’en déplaise à ses obligations…

La probabilité de cette réaction est tellement forte que les cabinets concernés seraient bien inspirés de préparer sans tarder de salutaires fusions-absorptions !  » 

Les choses en étaient là, et on attendait toujours d’apprendre comment la Justice parviendrait à se ressaisir.

Hélas, c’est une tout autre nouvelle qui retentit le 15 septembre 2x15, sous la forme d’un communiqué du Bâtonnier, du vice-Bâtonnier et du Conseil de l’Ordre : Maître Dominique Rupin, ardent défenseur du droit des consommateurs, venait de commettre la regrettable faute de goût de décéder subitement, sans préavis, à l’âge de 68 ans, le 6 août 2x15.

Le CLAS rendait publiquement un hommage ému à son opiniâtreté sans pareille et se déclarait déjà totalement investi dans le processus devant conduire à la désignation de son successeur, en quelque sorte son exécuteur testamentaire…

Prochain épisode : Chapitre 35 – E la nave va

1 Précieuse certes, mais en l’espèce tout autant ridicule

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