
Sacrée gageure que de réunir dans un même recueil, des auteurs, des libraires, des journalistes, tous unis par l’affection qu’il porte à la ville de Saint-Etienne, qu’ils y habitent encore ou pas, qu’ils y soient nés ou pas. Leur mission commune ? Écrire une nouvelle qui se passe dans cette cité. Défi relevé ou pas ? Oui ! Et réussi en plus, ce qui est encore mieux, non ?
Dans l’exercice des nouvelles, il est nécessaire, en peu de pages, de raconter une histoire, d’installer une atmosphère et des personnages, d’accrocher le lecteur avec une intrigue ou une problématique, de le tenir en haleine, d’avoir une fin qui tient la route. Pas si facile qu’on l’imagine !
Chaque auteur, ici, a écrit son propre texte, se déroulant dans ma ville. J’ai retrouvé certains lieux, des quartiers connus, des endroits du passé (comme le marché couvert place Chavanelle), des rues, des statues, etc. En fermant les yeux, je me promenais auprès des protagonistes, je les accompagnais dans ce qu’ils vivaient. J’y étais ! Illustré de cartes postales en noir et blanc ou de dessins originaux, chaque mini récit est rédigé dans un style différent. On peut être dans le passé, dans le futur, dans un présent angoissant avec des individus surprenants. C’est dépaysant par le genre, mais rassurant par les coins visités (quand on les connaît), et je vais les voir d’un autre œil pour certains.
J’ai particulièrement apprécié que chacun, chacune, tant par le contexte, que par le contenu, le phrasé, ait offert un texte personnalisé et intéressant.
Parmi la vingtaine d’histoires, Mention spéciale à :
Pierre Mazet, pour la conclusion.
Grégory Ladret pour l’impertinence.
James Holin, parce que je n’aime pas les pigeons mais beaucoup les nouveaux mots comme xénogenre ;- )
Bruno Gaccio pour le foot.
Et tous les autres pour l’ambiance, la rébellion, les sourires, les poings parfois serrés, les balades dans Saint-Etienne. Afin de montrer que « chez nous », tout n’est pas triste, sombre, noir, mais bien plein de vie, d’idées, d’envies, de fantaisie, de couleurs (avec une dominante verte ;- )
Que vous connaissiez ou pas cette ville minière, ce livre est à découvrir pour la variété et la qualité des textes, les émotions diverses ressenties.
Les histoires ont toutes un petit côté noir, sombre mais également une pointe d’humour, de dérision. Ni trop longues, ni trop courtes, elles nous entraînent dans des nouveaux univers pour chaque histoire. Comme ça, aucune lassitude et des surprises à chaque titre !