La chute d'une banque portugaise va coûter (au minimum) un petit milliard au Crédit Agricole. Un de plus (Les Echos du mardi 5 Août. Un article de Véronique Chocron).
Qui va payer ? Les sociétaires. Les huit millions de Français qui détiennent les parts sociales des caisses locales et donc la banque dans son ensemble, à travers les filiales.
Ils en sont propriétaires et doivent assumer... le résultat de décisions qu'ils n'ont pas prises. Une fois de plus, après la Grèce, l'Espagne, l'Italie et autres aventures. Pour quelques milliards de plus.
C'est une formidable histoire de poker menteur qui explique la multiplication des pertes démesurées tous azimuts et l'ampleur des conflits d'intérêts. Le résultat de la double identité. Les décideurs ne sont pas les payeurs. Et les payeurs ne décident de rien, ne sont informés de rien.
Tout doit changer à l'automne ? Il s'agira plutôt de couvrir le monstre du manteau de Noé. De donner, après coup, une apparence légale à ce qui est la négation même de la loi, de l'esprit de la loi fondamentale du 10 septembre 1947. De courir après la langue de bois.
Ce cinq août à 7h50, sur France Inter, Michel Mathieu, directeur général-adjoint de CASA (et auteur du livre « Nouvelles banques : les banques ne seront plus jamais les mêmes ») répondait aux questions soulevées par la situation.
Affirmation centrale : la situation globale du Crédit Agricole est excellente (ratio de solvabilité) ! Merci les sociétaires... mais le mot sociétaire ne fut pas prononcé une fois. Il ne fut pas non plus question de coopérative ou de mutualisme. Par contre, vingt fois des clients (qui peuvent être rassurés).
C'est aux « clients de la banque » que s'adressait le message.
En point d'orgue, le cri du cœur final, la conclusion enthousiaste mais légèrement ahurissante « Vive les clients ! ».
Groupe mutualiste ou vedette du CAC 40 ?
Ajout du 6 Août 2014
Sur ce sujet, voir :
- Crédit Agricole a-t-il vraiment changé ? (L'Express le 05/08/2014 par Benoist Fechner)
Ajout du 26 Août 2014
Sur ce sujet, voir :
- Crédit Agricole : des caisses verrouillées de l'intérieur
- Crédit Agricole : morale d'une trop longue histoire hélas vraie