Billet de blog 10 oct. 2021

Denis Garnier
Conseiller social - Polémiste, auteur, blogueur
Abonné·e de Mediapart

Je ne suis pas vacciné, mais je doute !

L'obligation vaccinale imposée à plus de 2,7 millions de professionnels serait une mesure de protection sanitaire de la population pour les uns et une atteinte à la liberté pour les autres. Les premiers n'ont pas tout à fait raison et les seconds n'ont pas tout à fait tort. Pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ! Là est la question !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

« La liberté n’a pas à se faire injecter !!! »

Cette phrase, peinte sur la digue du port de Saint-Pierre-et-Miquelon par des salariés en colère, pourrait être le sujet d’un devoir philosophique. La liberté fera toujours l’objet de débat. La définition qu’en donne la « Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen » peut constituer une définition consensuelle :

  • « Article 4 : La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. »

Pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ! Là est la question !

Concernant la vaccination obligatoire imposée à 2,7 millions de personnes en France, cette privation de liberté repose essentiellement sur la conviction des autorités que les professionnels non-vaccinés peuvent nuire à autrui ! C’est par cet unique motif (risque sanitaire) que l’État a pu imposer cette obligation, car dans le cas contraire, ni le Conseil d’État, ni Le Conseil constitutionnel n’auraient validés la loi sanitaire du 5 août 2021. Pour convaincre ces deux institutions, le gouvernement a fait valoir les arguments proposés par l’INSERM et l’Institut Pasteur qui prédisaient ensemble 150 000 contaminations par jour fin septembre, alors que les chiffres publiés par Santé Publique France fin septembre font état de 5 000 contaminations en moyenne (1). Ce résultat sera expliqué par l’efficacité des vaccins pour les uns ou, par l’évolution normale d’une épidémie qui, après plus d’un an, perd de son intensité au fil des mois, pour les autres. Ces arguments chocs ne pourront plus servir, car à ce jour, le nombre de contaminations est passé en dessous des 4 000 par jour et seulement 8 décès le 10 octobre !

(1) Note : Le chiffre des contaminations devrait augmenter dans les semaines qui viennent, compte tenu des phénomènes saisonniers des virus, ou baisser en raison des tests payants qui conduiront à en réduire le nombre et donc à méconnaître le nombre de personnes contaminées !

Les salariés au contact de personnes fragiles seraient une source de contamination. (?)

Si cette situation a pu se démontrer lorsque les moyens de protection n’existaient pas, rappelez-vous – pas de masque, pas de sur-blouse, « On avait des agents et des résidents testés positifs, mais la direction de l’hôpital nous a interdit de mettre des masques » – c’était au début de l’épidémie. Ils étaient applaudis ! Ils étaient nos héros du quotidien ! Ce raisonnement ne tient plus aujourd’hui. Les masques et les blouses sont arrivés et les héros d’hier sont les parias d’aujourd’hui ! Comment accepter cela ? Comment accepter cette violence inédite dans le monde du travail ?

La certitude de l’efficacité vaccinale est alimentée quotidiennement par des spots publicitaires gouvernementaux sur les radios, à la télé et dans quelques journaux. Aucun message gouvernemental n’émet un doute sur cette efficacité qui est devenue une vérité ! Aujourd’hui, ce sont les vaccins et demain ? Si un traitement plus rentable que les vaccins fait son apparition, les mêmes diront qu’ils ne sont pas aussi fiables que les traitements proposés. L’efficacité des masques est passée par cette étape de désinformation. Les certitudes actuelles ne seront pas celles de demain et pourtant, elles sont assénées comme la seule vérité !

Tout ceci n’est pas très scientifique et le doute est une valeur scientifique. À ce sujet, je vous propose la lecture de cet entretien avec le philosophe des sciences Philippe Huneman publié par France-Culture.

« Vérité scientifique : « Il faut des choses dont vous ne doutez pas pour pouvoir douter correctement.« 

Deux extraits ont retenu mon attention :

1- … la recherche est biaisée envers tel ou tel résultat, … comme ce qui arriverait dans un monde où la science du climat serait intégralement financée par les énergies fossiles.  On ne peut donc pas dire que, par principe, indépendamment de tout, la science produit la vérité. Elle la produit dans des conditions sociales assez précises. Et si ces conditions sociales ne sont pas réalisées, alors il n’y a pas de raison, a priori, d’adhérer à l’idée que la science produit la vérité…

Traduction épidémiologique : si la science de la médecine était entièrement financée par les laboratoires pharmaceutiques….

2- C’est pour ça que le coronavirus était très intéressant. Et notamment ce qui s’est passé avec l’article du Lancet, qui analysait de manière statistiquement fausse des données qui n’existaient pas à propos de l’hydroxychloroquine. C’est pourtant un des journaux scientifiques les plus réputés, ce qui montre qu’il y a un petit souci dans l’organisation de la science. Ce sont des problèmes qui ont à voir avec l’importation d’un modèle archi-concurrentiel néolibéral d’organisation de la science, de production de publications scientifiques et de carrières scientifiques, qui est en train de tout parasiter. Dans son très beau livre Malscience : de la fraude dans les labos (Seuil., 2016), Nicolas Chevassus-au-Louis explique bien comment la course à l’argent, la course aux postes, est devenue une course à la publication, aux résultats. C’est un peu comme le sport de haut niveau : en sciences, il y a maintenant une incitation au dopage, c’est-à-dire à plagier, enjoliver données ou photos, ou à publier cinq fois la même chose, parce que vous êtes à des degrés de performance et d’enjeux financiers assez dingues. »

Les explications de ce philosophe des sciences, sont corroborées par les nombreuses publications contradictoires venant de toute part et dont les justifications peuvent se trouver dans cet excellent reportage d’Arte sur le « Big pharma-Labos tout puissants ».

En résumé !

Les vaccins peuvent être efficaces, mais pour le moment cette efficacité ne peut survivre qu’avec des doses de rappels. Les personnes vaccinées seraient protégées des formes graves, mais il apparaît que des traitements pour les personnes à risques peuvent produire les mêmes résultats. Ces vaccins ont été autorisés dans une procédure d’urgence et les effets indésirables s’accumulent au fil des mois au point par exemple à suspendre le vaccin Moderna dans plusieurs pays pour les plus de 30 ans (voir article ICI), et il ne serait pas étonnant que les vaccins de même nature ne produisent pas les mêmes effets, Etc.

C’est vraisemblablement pourquoi je suis confiné dans l’expression de ce proverbe millénaire de Pythagore : « Dans le doute, abstiens-toi ». Je ne survivrai pas aussi longtemps que lui, mais pour le moment… je doute.

Il est imprudent de condamner les positions des uns et des autres en matière de vaccination. Chacun raisonne avec l’état de ses connaissances. Si des soignants, des médecins, des scientifiques sont prudents quant au tout-vaccin, il serait préférable de les comprendre plutôt que de les exclure de leur métier !

L’obligation vaccinale doit être considérée comme une atteinte à la liberté de faire valoir ses doutes.

Le témoignage de ce médecin généraliste, épuisé par la « violence » de l’obligation vaccinale au point d’en cesser son activité après 35 ans de pratique, permet d’imaginer ce que peuvent ressentir celles et ceux qui n’ont pas le choix, qui ne peuvent pas se priver de leurs revenus.

La liberté ne supporte aucune blessure !

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