Billet de blog 30 octobre 2024

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Denis Garnier

Retraité, auteur, blogueur et maintenant, artiste peintre.

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Fonctionnaires : le bal des faux-culs des gouvernements

Le gouvernement Barnier, comme les précédents, se sert des fonctionnaires comme variable d'ajustement des comptes de la nation. Régulièrement, pour se dédouaner de ce manque de reconnaissance du travail des agents publics, ils convoquent des « négociations » pour « s'attaquer » aux causes. Que nenni ! Des leurres, à l'image du dernier accord en 2013, sur la prévention des risques psychosociaux !

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« Les employeurs publics doivent également s’assurer de l’adéquation entre les moyens et les missions. »

C'est une des phrases contenues dans cet accord qui aurait pu devenir historique si les gouvernements avaient tenu leurs engagements. Rien ! Pire que rien ! Le néant managérial !

Dans un billet paru le 22 octobre 2013, date anniversaire des 10 ans de cet accord, "22 octobre 2013, l'accord sur la prévention des Risques Psychosociaux dans la Fonction publique !", je présente les motifs d'un échec !!

Extrait :

"Après 10 ans de recul, le constat est sévère. Tous les secteurs de la fonction Publique sont impactés par l’augmentation des absences au travail. Des records sont battus chaque année, en particulier dans la Fonction publique hospitalière.

Les agents des services publics ne représentent plus un outil collectif au service de la population, mais une addition d’individus mis en concurrence les uns envers les autres, par le biais de contrats d’objectifs individualisés inatteignables !

L’exemple de l’hôpital est significatif : « Absentéisme à l’hôpital : non, les soignants ne se dorent pas la pilule » (Alternatives économiques – 23/11/2022)

Ce protocole d’accord signé par des ministres et des employeurs publics fut un affichage politique de circonstance, une « activité occupationnelle » pour quelques hauts fonctionnaires et une perte de temps pour tous les négociateurs, dont j’étais.

Franchement, on y croyait. On pensait qu’enfin la parole des agents des services publics serait prise en compte. Que l’amélioration des conditions de travail s’inscrirait à l’ordre du jour de toutes les instances de concertation. En effet, le CHSCT pour l’amélioration des conditions de travail, devenait une pièce essentielle du dispositif.

« Le CHSCT sera associé à chaque étape de l’élaboration du diagnostic à la mise en œuvre du plan de prévention. »

Quatre ans plus tard, patatras ! En 2017, les ordonnances qui ont révisé le Code du travail ont aboli le CHSCT et ont relégué les enjeux de santé au statut de préoccupations secondaires. Cette nouvelle initiative du MEDEF pour le secteur privé sera par la suite étendue à la Fonction publique, y compris aux hôpitaux, où le management défaillant entraîne chaque année des records d'absentéisme au travail !"

En 2024, la droite au pouvoir depuis 2017 (Macron) succède à la gauche vieillissante de François Hollande de 2013 ! Le changement, c'est maintenant" ; le slogan emblématique de la campagne de François Hollande avant les élections présidentielles de 2012, sera associé aux slogans électoraux de la présidence Macron, qui promettait un renouveau politique. Le bal des faux-culs se prolonge.


Ce discrédit de la parole politique range les accords négociés pour l'amélioration des conditions de travail, au rang d'activité occupationnelle mortifère pour la reconnaissance du travail et de ceux qui le produisent !


Je le dis et je le répète ; tant que le monde de la finance restera au pouvoir, tant que les richesses produites ne seront pas équitablement redistribuées, rien ne changera pour tous les salariés du secteur privé, les fonctionnaires, les agriculteurs, les artisans, etc. ; en résumé, ceux qui ne tirent pas parti du système ne verront pas de changements, même si, dans la plupart des cas, les victimes continuent de soutenir ceux qui les oppriment !

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Billet complémentaire du 27 mars 2019 : "La « Macronie » est un risque psychosocial majeur pour la fonction publique !"

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