L’Europe face à ses responsabilités, par Jean-Michel Ducomte
- 19 nov. 2020
- Par Charles Conte
- Édition : Les Cercles Condorcet
Nonidi 29 brumaire, An CCXXIX
Jour du cormier

Nous mettons en ligne aujourd’hui, avec son aimable autorisation, une grande étude sur un sujet décisif, souvent traité par les Cercles Condorcet. Cette étude est intitulée « L’Europe face à ses responsabilités. Etat des lieux et perspectives ». Les brefs extraits ci-dessous introduisent à ce travail de grande envergure. Texte intégral : «JM Ducomte. L’Europe face à ses responsabilités (pdf, 870.5 kB)».

Pour navrés que soient les constats, le seul décompte des déconvenues qui semblent avoir eu raison des espérances les plus solides ne saurait suffire, sauf à donner raison à ceux que réjouissent les craquements de l’édifice, impatients de le voir s’effondrer pour, enfin, pouvoir fièrement brandir l’étendard d’un souverainisme chauvin, calfeutrés derrière des frontières nationales rendues à leur statut ancien de garanties d’une identité nationale volontiers xénophobe. Il importe d’abord de tenter de comprendre les raisons de ce désastre, pour ensuite tenter de dessiner des perspectives d’avenir.
On n’entre pas dans l’avenir en suscitant des nostalgies
Il ne suffit plus, pour exorciser ces périls, de dire que la marche de l’Europe vers l’unité a garanti une paix relative ou que la mise en œuvre des coopérations inscrites dans l’aventure communautaire a constitué un facteur de prospérité. C’est sûrement vrai et la remise en cause des coopérations organisées constituerait une catastrophe aux conséquences difficilement mesurables. Mais il est rare que l’acquis soit vécu autrement que comme un dû dès lors que les crises rendent le présent incertain et l’avenir lourd de dangers. Cela est d’autant plus vrai que les impatiences populaires, considérées comme autant de manifestations d’une incompréhension de ce que la sollicitude et la compétence autoproclamée des autorités communautaires s’essayent à offrir, ne rencontrent que mépris. Par-delà les choix institutionnels à opérer qui impliquent, nécessairement, des transferts conséquents de souveraineté dans un périmètre géographique qui reste à penser, rien ne sera durablement possible en l’absence de la satisfaction préalable de l’exigence de dignité sans laquelle l’institution d’un peuple européen reste impossible.

Renaissance européenne: l'Ecole d'Athènes, fresque de Raphaël représentant les savants de l'Antiquité.
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