A la rédaction de Mediapart,
Vous avez mis en ligne, le 2 août, sur la page d’accueil de votre journal, le post d’un blog que vous hébergez qui me met en cause et, surtout, s’inquiète du positionnement du Parti socialiste quant à la situation au Brésil. (lire ici: JO à Rio: lettre ouverte (restée sans réponse) à Jean-Christophe Cambadélis)
En effet, l’auteur de ce post, monsieur Hamilton Dos Santos, rend publique une lettre qui m’aurait été transmise afin de m’interpeller sur le supposé silence du Parti socialiste sur le coup d’Etat constitutionnel en cours au Brésil et la putative absence de soutien à la présidente Dilma Rousseff, ainsi qu’au Parti des Travailleurs.
Permettez-moi d’apporter quelques éléments de réponse sur le fond.
La question de la crise institutionnelle et politique du Brésil a été abordée à plusieurs reprises dans les instances du Parti socialiste. Nous l’avons évoquée lors d’une réunion de notre Bureau national, le 4 avril dernier. Le même jour, lors du point presse hebdomadaire du Parti, notre Porte-parole, Nadège Abomangoli, rappelait que « le Parti des Travailleurs est un parti ami du Parti socialiste » et qu’il « a œuvré pour la sortie de la pauvreté, pour la lutte contre la corruption », même s’il « est aujourd'hui rattrapé par un certain nombre de scandales, évidemment alimentés par les médias ». Le 18 avril, lors d’un autre point presse de sortie du Bureau national, Razzy Hammadi, également Porte-parole, rapportait mes propos : « au-delà des polémiques actuelles, (c’est) la politique du PT qui (a) fait que des millions et des millions de personnes sont sortis de la pauvreté, ont eu accès à l’alphabétisation. On a vu une réduction des inégalités comme jamais dans ce pays ».
Le sujet a aussi été discuté lors de réunions de notre Secrétariat national, en particulier avec l’intervention d’Eduardo Rihan Cypel, notre Secrétaire national aux Relations avec le Parlement, lui-même franco-brésilien. Il s’est exprimé à plusieurs reprises dans les médias, déclarant notamment que « c’est un coup de force politique où on veut davantage chasser le pouvoir que la corruption » et soulignant que « la seule qui n’apparaît jamais dans les documents, c’est Rousseff » (France Inter, le 18 avril).
Enfin, le 18 mars, Maurice Braud, notre Secrétaire national chargé des Questions internationales a effectué une rencontre bilatérale avec Washington Quaqua, maire de la ville de Márica et responsable du Parti des Travailleurs de l’Etat de Rio de Janeiro. A la suite de cet échange, il a publié sur le site internet du Parti, un billet intitulé : « Brésil : en déstabilisant le pouvoir, la droite veut déstabiliser le pays ». Vous conviendrez que c’est assez explicite.
Par ailleurs, sachez que si monsieur Dos Santos décidait de m’envoyer ce courrier au 10 rue de Solférino, c’est bien volontiers que je lui ferais une réponse circonstanciée car la question de l’avenir de la démocratie brésilienne est éminemment importante. Le Parti socialiste que je dirige y est particulièrement attentif.
Veuillez, Madame, Monsieur, recevoir l’assurance de ma considération distinguée.
Jean-Christophe Cambadélis
Premier secrétaire du Parti socialiste