Les inculpations pour "association de malfaiteurs" détournent l'appareil judiciaire pour réprimer la contestation politique, et fuir le débat public sur des actions qui nuisent à l'intérêt public. Multiplication de textes répressif à formulation floue, pour des inculpations fourre-tout sans preuves sur dossiers vides.
Soutien aux inculpés kanaks actuellement à Paris poursuivis en justice en violation des accords de Nouméa, contre la perte de l'usine du Sud.
Soutien aux inculpés de BURE sur un projet dément qui concentre en grande profondeur des tonnes de produits fissiles les plus dangereux dont la sécurité sur des centaines de milliers d'années ne peut évidemment pas être garantie. Leur inculpation a été faite en juillet 2018 suivie d'une mise sous haute surveillance du secteur. Aucun débat national sur le nucléaire et ses déchets les plus dangereux.
RELAXE pour tous !
Aisdpk – Association Information et Soutien aux Droits du Peuple Kanak – :
"Réunies ce jour à Paris, les associations de solidarité avec le combat du peuple kanak en France ont décidé de lancer un appel aux organisations démocratiques, aux syndicats et aux associations pour dénoncer la justice coloniale en Nouvelle Calédonie et exiger l’abandon des poursuites à l’encontre des militants kanak.
Au début du mois de mai, une dizaine de membres de l’Usup (usine du sud-usine pays) ont été placés en garde à vue par le parquet de Nouméa puis inculpés, avec pour accusation principale « association de malfaiteurs ». Que reproche-t-on à ces militants de longue date de la cause environnementale et de l’émancipation du pays ? D’avoir mobilisé en décembre dernier les habitants du Sud (mais aussi de toute la Kanaky Nouvelle-Calédonie), contre la prédation financière à la suite de la cession par la multinationale brésilienne Vale de son usine à Goro.
Nos associations protestent énergiquement contre cette répression d’État, dans un pays aux portes de l’indépendance. Cette justice rendu au nom du peuple français à Nouméa ne fait que de jeter de l’huile sur le feu, sur un conflit qui avait fait l’objet d’un accord politique en février dernier avec toutes les parties concernées.
Nous appelons donc toutes les associations, partis, syndicats épris de vrai justice et de liberté, à se mobiliser contre la criminalisation des militants en Kanaky Nouvelle-Calédonie et pour l’abandon des poursuites judiciaires à l’encontre de ceux qui n’ont fait que défendent leur terre.
Paris le 22 mai 2021
Solidarité Kanaky
Lire Ici la présentation sur le fond de l'enjeu. https://blogs.mediapart.fr/aisdpk-kanaky/blog/160121/analyse-de-l-allocution-du-ministre-des-outre-mer-m-lecornu-par-charles-wea
Tribune internationale de 50 organisations
"BURE : Le malfaiteur, c'est l'Etat nucléaire.
"C’est pour une prétendue « association de malfaiteurs » et une contestation illégale, que sept militant·es de la lutte contre l’Etat nucléaire francais (1) vont comparaître devant le tribunal de Bar-le-Duc (2) en Meuse les 1, 2 et 3 juin 2021.
Elles et ils auraient organisé·es la résistance soit-disant criminelle contre le projet d’enfouissement que l’ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs) projette de construire dans les communes de Bure et Saudron dans l’Est de la France. Il leur est reproché d’avoir participé à l’organisation d’actions contre le « laboratoire » d’enfouissement de Bure, d’avoir illégalement manifesté, d’être détenteur·ices « d’explosifs » et/ou d’avoir mis à disposition des infrastructures servant aux actions rebelles contre l’ANDRA dans les années 2015 à 2018 (3).
Pourtant, ce n’est pas une démarche démocratique qui accompagne l’idée de cette poubelle irradiante et irréversible. Entre autres faits, plus de 50.000 signatures demandant un référendum sur le dit laboratoire ont été ignorées par le pouvoir politique (4).
C’est à 500 mètres de profondeur sous-terre qu’EDF veut décharger près de 90.000 m³ des déchets les plus nuisibles, produits par une industrie prétendument écologique, économiquement à bout de souffle et, comme en témoignent Windscale, Mayak, Harrisburg, Tchernobyl et Fukushima – pour ne citer que les accidents les plus dévastateurs – dangereuse pour les humains et l’environnement.
La résistance contre CIGEO (Centre Industriel de Stockage Géologique) ayant repris un nouvel élan avec de nombreuses manifestations, actions et occupations au milieu des années 2010 a été rapidement contrée par une surveillance sans précédent: de nombreuses perquisitions, des interdictions de territoire par douzaines, des incarcérations et une violence policière acharnée dans la campagne meusienne se sont enchainées (5). La mise en oeuvre du dispositif technologique et répressif contre l’opinion de la population passe, depuis que la bataille s’est intensifiée dans les années 1990 (6), par des attributions phénoménales de subventions, des pots de vins aux élu.es, une répression sans scrupule et la militarisation de tout un territoire. L’Etat nucléaire francais s’active dans la région avec toutes sortes de projets adjacents allant des archives d’EdF à Houdelaincourt en passant par la maquette de descenderie 1:1 réalisée par POMA à Froncles, à la base de St Dizier et aux laveries nucléaires qui ont échoué à s’installer à Joinville grâce à la mobilisation populaire (7).
La mise en examen d’une dite « bande de malfaiteurs » en juin 2018 vise des personnes engagé·es contre une destruction environnementale accrue, à un moment ou un changement de cap est plus que nécessaire. Pour mettre fin aux mirages extractivistes et à ce mode énergivore d’organisation industrielle de l’énergie sur des bases coloniales, avec des projets impossibles à construire et à sécuriser, il s’agit d’intensifier la lutte écologiste et de mettre fin à la criminalisation à outrance de tout un mouvement (8).
Les sept personnes prévenu⋅es devant le Tribunal de Bar-le-Duc le sont à la place de nous tous.tes. Nous nous solidarisons sans aucune restriction avec toutes celles et ceux qui s’opposent à CIGEO et au monde du nucléaire aujourd’hui (9). Nous condamnons fermement l’injustice faite à tous.tes nos camarades impliqué·es dans la lutte contre ce projet mortifère. Nous demandons la relaxe sans condition et une compensation adéquate pour les préjudices moraux et la privation de liberté de circulation et d’expression subies par nos ami·es ces trois dernières années.
CIGEO ne se fera ni à Bure ni ailleurs! Relaxe et liberté pour les inculpées du procès des 1, 2 et 3 juin !
(1) reporterre.net/Le-nucleaire-conduit-la-France-dans-une-impasse
(2) ldh-france.org/rapport-sur-les-evenements-survenus-a-bure-et-sur-leur-traitement-judiciaire/
(3) sortirdunucleaire.org/1-2-3-JUIN-a-BAR-LE-DUC-contre-Cigeo-le-nucleaire
(4) taz.de/Geplantes-Atommuell-Lager-in-Lothringen/!5176927/
(5) mediapart.fr/journal/dossier/france/bure-nucleaire-et-surveillance-de-masse
(6) seuil.com/ouvrage/bure-la-bataille-du-nucleaire-gaspard-d-allens/9782021377095
(7) burestop.free.fr/spip/spip.php?rubrique19
(8) linksunten.indymedia.org/archiv/orte/1093/index.html
(9) bureburebure.info/groupes/
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Lire dans Politis du 2 juin 2021
Le procès en appel des « 7 de Briançon »
s’est ouvert à Grenoble ce 27 mai . Dans la région de Briançon, des milliers de candidats au refuge transitent chaque année sur des sentiers en altitude pour éviter d’être arrêtés et refoulés en Italie. Un refoulement illégal, car les policiers ne prennent pas en considération les demandes d’asile ou la minorité des personnes.
Le même harcèlement judiciaire.