le figaro titre:« Sondage du JDD sur l’islam, renoncer à la France indivisible ou sortir de la CEDH ».
A la lecture de ce sondage, on reste pantois devant les conclusions du Figaro.
Faites-vous une opinion : allez à la source.http://www.lejdd.fr/Societe/Religion/Religion-famille-societe-qui-sont-vraiment-les-musulmans-de-France-810217
Pendant neuf mois, l’Institut Montaigne a fait interroger la population musulmane sur des dizaines de points, sous le contrôle scientifique d’Antoine Jardin, docteur en sciences politiques et ingénieur de recherche au CNRS. On peut le résumer ainsi :
Religion : 66 % pensent que la laïcité permet de pratiquer librement, 84 % considèrent que la foi est d'ordre privé
Famille : 75 % pensent qu'il est normal que la polygamie soit interdite en France, 59 % pensent qu'une femme doit pouvoir choisir librement d'avorter
Société : 82 % estiment qu'il y a trop d'impôts, 74 % considèrent qu'il y a trop d'inégalités sociales ,38% se sentent plus discriminés qu'avant les attentats de 2015,
Politique : 45 % ne se situent ni à droite ni à gauche, 30 % à gauche, 18 % à droite ,47 % pensent possible qu'un Français de culture musulmane puisse devenir président dans les dix ans à venir.Pour la présidentielle de 2017, un musulman sur deux seulement se dit certain d'aller voter (contre 62% de l'ensemble des Français)
Claude Sicard , le figaro du 19/09/2016,lui, ne l’entend pas de cette oreille et titre« Sondage du JDD sur l'islam : renoncer à la France indivisible ou sortir de la CEDH »http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/09/19/31003-20160919ARTFIG00327-sondage-du-jdd-sur-l-islam-renoncer-a-la-france-indivisible-ou-sortir-de-la-cedh.php
L’enquête montre que les musulmans se disent « "sécularisés" (46%), totalement laïques même lorsque la religion occupe une place importante dans leur vie. Ensuite, "islamic pride" (fiers de leur religion, 25%), qui se définissent avant tout comme musulmans et revendiquent l'expression de leur foi dans l'espace public, mais rejettent le niqab et la polygamie. Ils respectent la laïcité et les lois de la République ».
L’enquête conclut donc qu’un total de 71 % des musulmans sont irréprochables car laïques et respectent les lois de la République, rejettent le niqab et la polygamie, en peu de mots : ces musulmans se dissolvent dans la communauté nationale
Claude Sicard, lui, voit, malgré cela, que « L'islam ne cesse de gagner du terrain en France et les communautés musulmanes rechignent, on le voit bien (sic !), à se dissoudre dans la communauté nationale, désirant conserver pleinement leur identité ».
Claude Sicard, tout à son autisme, poursuit : « Les musulmans, même devenus Français, comme c'est le cas pour la majorité d'entre eux, estiment, au nom des traités existants, et en particulier au nom de la Convention Européenne des Droits de l'Homme, avoir parfaitement le droit de conserver leur identité dans la durée. Ils refusent donc, dans leur très grande majorité, la politique française d' «assimilation» qui est traditionnellement celle de la République Française depuis le début de son existence, une République une et indivisible ».
La République « une et indivisible » n’est pas aussi ondoyante et versatile que ne le laisse supposer M. Sicard. La Constitution de 1958 http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/texte-integral-de-la-constitution-du-4-octobre-1958-en-vigueur.5074.html stipule, dans son préambule : « Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l'Homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946,(…) » .
Dans son article premier, elle déclare : « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances(…) ».
La laïcité, ainsi proclamée constitutionnellement, est bornée par la loi de décembre 1905.https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000508749
Ainsi donc, les droits des citoyens - tous les citoyens, fussent-ils musulmans -sont garantis par la Constitution et la loi du 9 décembre 1905 et pas seulement par les « traités existants », comme tente de nous l’encanuler M. Sicard.
Ce dernier sera déçu d’apprendre que l’Article 55 de la Constitution de 1958, sans équivoque, déclare : « Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois (…)». On revient toujours à la Constitution : ôter une pierre à son édifice et tout s’écroule.
Pour le reste, ceux qui connaissent l’Histoire ont dû bien se divertir : M. Sicard garde un excellent souvenir des images d’Epinal de son enfance.
On sent, tout de même, l’homme travaillé par une plaie purulente au cœur. Ne va-t-il pas jusqu’à occire d’un trait vengeur le Conseil de l’Europe, qui, à ses yeux, non content d’être « chargé de veiller au respect de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948, lutte en permanence contre l'islamophobie ».
« Quel scandale, en effet ! » dirait, aussi, Mme Le Pen !
Mais ce n’est pas tout. M. Sicard, positivement choqué par l’outrecuidance supposée de cette institution, au paroxysme de l’indignation, déclare : « dans sa surprenante Résolution 1743 de 2010, par exemple, cet organisme dit: «Les musulmans ont le sentiment d'être exclus de la société: ils sont victimes de stéréotypes. L'assemblée du Parlement Européen rappelle que la discrimination envers les musulmans est inacceptable et doit être combattue: les musulmans sont chez eux en Europe».
M. Sicard est, effectivement, surprenant de candeur.
Ce qui explique que notre pays soit pris pour cible favorite des djihadistes, ce n’est pas la spoliation des derniers Mérovingiens par les premiers Carolingiens , ni les Croisades, ni le siège de Vienne, ni même la Guerre d’Algérie, c’est notre politique extérieure récente, alignée derrière celle des Etats-Unis, depuis que Sarkozy a décidé de ramener la France à l’OTAN. Nos compatriotes sont présents partout dans le monde – et dans les pays musulmans aussi- ils vous diront que pendant la présidence Chirac encore, le Français était accueilli avec sympathie (même en Algérie, où le discours de Villepin, à l’ONU, rencontrait la même ferveur qu’un poème d’Abou El Kassem El Chabbi) et que l’image de marque de la France a été, pour le moins, abîmée depuis.
Le billet de M. Sicard est discriminatoire et relève de l’article 225-1 du Code Pénal.
Belab.