Palestine, de Shaftesbury à Churchill en passant par Balfour et la S.D.N. A
Partie 1
Une histoire de pèlerins.
Puisque la Thora est voulue Histoire étalon, cadastre et titre de propriété à la fois, référons nous-y pour étayer nos observations.
L’Eternel dit « Pars de ton pays (…) pour le pays de Canaan. (…) C’est à ta descendance que je donnerai ce pays du fleuve d’Egypte [le Nil] au fleuve Euphrate [en Irak] (…) » La Thora, Genèse, 12-1, 6 et 15-18. Et Abraham partit de Harrân pour Canaan Genèse 12-10, où il ne resta que très peu de temps, avant de poursuivre son chemin vers l’Egypte. D’Egypte Abraham dut émigrer vers le Néguev Genèse 13-1.
De ceci, en toute logique, l’observateur lambda ne peut conclure qu’une seule chose : Abraham et sa descendance sont des étrangers à Canaan (actuellement, la Palestine).Pour que le Cananéen accepte et adhère à la promesse divine, il faut impérativement que l’éternel, Dieu « du peuple juif », soit aussi le Dieu des Cananéens.
Les Cananéens d’hier sont devenus les Palestiniens d’aujourd’hui. Conciliants, Ils se sont rapprochés de l’Eternel : ils se reconnaissent même descendants d’Abraham, (Genèse 17-10, 11, 12, 13,14) et sans ostentation ! Ils ont la pudeur de ne pas exhiber la preuve du pacte conclu avec le Patriarche (encore que, du côté de Gaza, ils n’aient plus grand-chose à cacher).
Par ailleurs, contrairement à ce que les uns et les autres affirment péremptoirement, ni le Hamas, ni l’OLP ne refusent un Etat palestinien dans les frontières de 1967 : c’est vérifiable par qui le veut. Qu’est-ce qui empêche donc la création d’un Etat palestinien ?
Dans cette affaire, le cynisme le dispute au mensonge et ce, depuis bientôt deux siècles. Examinons tout cela dans le détail.
Ethnocentrismes gigognes.
La guerre de 14/18 n’était pas encore terminée, quand Thomas Woodrow Wilson, (président des Etats Unis de 1912 à 1921) initia la charte connue depuis sous le nom de Pacte de la Société Des Nations. Elle fut adoptée à la conférence des préliminaires de paix du 28 avril 1919, puis annexée au Traité de Versailles qui entra en vigueur le 10 janvier 1920.
Devant les difficultés nées des appétits des superpuissances d’alors, Thomas Woodrow Wilson marri retira son pays du processus qu’il avait pourtant initié.
L’objectif fixé à la SDN était double : d’une part, garantir l’intégrité territoriale et l’indépendance des Etats et d’autre part, du moins officiellement, mandater telle puissance ou telle autre pour assurer la transition vers l’autonomie des peuples libérés de la domination turque et austro-hongroise.
Parmi les peuples qui se verraient accorder l’autonomie sous tutelle, sinon sous curatelle, il y avait la Grande Syrie (Palestine comprise) confiée à la France, et l’Irak et la Jordanie à l’Angleterre.
Le Kurdistan, lui, fut un cas particulier : la région pétrolifère de Mossoul fut octroyée à l’Irak sous mandat britannique. L’Angleterre créa aussitôt l’Irak–Petroleum société d’exploitation dans laquelle l’Irak n’était concerné que par le titre, tout le reste était anglais- capitaux, bénéfices et plus-value.
Rappel : le Kurdistan, qui forme une seule entité linguistique et culturelle, sur un territoire partagé entre l’Iran, la Turquie, la Syrie et l’Irak, était promu à un avenir d’Etat par les accords de Sèvres - entre les alliés et la Turquie. La guerre qui reprit, d’une part entre la Turquie et la Grèce aidée par les Anglais et d’autre part entre la Turquie et les territoires de l’Anatolie sous mandat de la SDN, ruina les espoirs des Kurdes : le traité de Lausanne, 1923, entre Raymond Pointcarré et Mustapha Kemal allaient confier l’essentiel du Kurdistan à la Turquie.
Voulant écarter la France de la proximité du Canal de Suez (une artère vitale pour l’Empire britannique, la grande puissance d’alors) l’Angleterre, entre autres aménagements, proposa en échange de la Palestine, province de la Grande Syrie octroyée à la France, une participation dans le capital de l’Irak-Petroleum. Plus tard, lors de l’implosion de l’URSS, l’histoire résolut l’énigme : des arrangements de « bon voisinage » ont été effectivement discutés en marge des canaux de la SDN…
Il est savoureux de noter à ce stade que les peuples d’Europe (à l’exception de la Bosnie-Herzégovine) sortis des griffes turques et austro- hongroises échappèrent aux affres de ce « lit de Procuste ».Etonnant, non ?
C’est vrai, les accords Sykes-Picot, anglo-français (avec en marge la Russie, qui eut une partie de l’Arménie en guise de remerciement pour son silence) ne concernaient que le devenir du Moyen-Orient. (Ces accords Sykes-Picot ont été tenus secrets jusqu’à l’ère de Gorbatchev)
L’ethnocentrisme et la rapacité étaient des constantes de l’époque (de nos jours, aussi ? Ah bon, autant pour moi).
Palmerston et Shaftesbury
En 1838 déjà, Lord Shaftesbury (3ième du nom) annonçait la couleur : « (...) La Syrie et la Palestine deviendront bientôt très importantes, le pays a besoin de capitaux et de population, les juifs peuvent lui donner les deux (…) L’Angleterre n’a-t-elle pas un intérêt particulier à promouvoir une telle « restauration » ? (…) ce serait un coup dur pour l’Angleterre si un de ses rivaux devait s’emparer de la Syrie… ».
On l’aura compris, Lord Shaftesbury fut un grand lecteur de la Bible ; il y puisait même la lumière indispensable à l’éclairage de sa vision du colonialisme anglais.
Notons toutefois que, nulle part, il n’était question d’un état juif indépendant : c’est la Shoa qui le rendit possible (du reste, au grand dam de Churchill)...
Lord Palmerston, l’ondoyant député Tory , qui , tour à tour, se rapprocha des Whigs et participa au gouvernement libéral dirigé par lord Grey( 1830-1834) , partageait l’idée lancée par lord Shaftesbury ( 3ième du nom) selon laquelle il était de l’intérêt du royaume d’installer une colonie britannique en Palestine et de « la peupler » de juifs européens . (C’est à cette époque que fut forgée la fable de « Palestine terre sans habitants »).
Aussitôt, l’Ancien Testament avec sa « ‘’terre promise’’ par l’Eternel à ‘’ Israël, peuple juif ’’ », prit du service et alla constituer les fondations de l’édifice sioniste - pourtant laïque.
Théodor Herzl ne fit que consolider ces thèses dans la fièvre de cette ‘’ fin d’un monde’’ admirablement décrite par l’ouvrage, du même nom, de Stephen Zweig [1]: la montée de l’antisémitisme accompagnait la perte de la protection des juifs par les puissances européennes et atteignit, une première fois, une apogée lors de l’affaire Dreyfus [2].
Le« problème juif » : un problème de l’Europe.
Les pogroms en chapelets du Moyen-Âge européen ont commencé en Angleterre (après la longue période de calme qui a suivi l’ère romaine). Avant de se propager dans toute l’Europe jusqu’en Russie, l’incendie de la judéophobie renaissante fut allumé par l’Edit de l’insigne (ou du badge), en 1218, un décret du Roi d’Angleterre, Henri III, qui rendait obligatoire le port d’un signe distinctif pour les juifs. Une salve de pogroms le salua. Le nombre des israélites jugé toujours trop important, le Roi Edward 1er décréta, en 1290, que tous les juifs fussent rassemblés puis expulsés du royaume et… leurs biens spoliés.
Nota : si certains de ces juifs expulsés d’Angleterre sont restés en France, la plupart s’installèrent en Espagne musulmane, plus clémente, dans laquelle leurs coreligionnaires étaient déjà intégrés et participaient avec succès à la vie de la société : économie et finance, sciences et philosophie, culture ; ils étaient même présents dans les rouages de l’Etat.
« À partir de la fin du 17ième siècle, on assiste(…) à une expansion (…) de l’activité économique de l’Etat et, parallèlement, de son besoin de capitaux (…) Les juifs avaient une longue expérience du prêt et des relations avec la noblesse européenne, qui bien souvent les protégeait localement et les employait comme hommes d’affaires .Il était donc naturel qu’en eût recours à eux (…) » [3] Hannah Arendt, Sur l’antisémitisme, points, essais p. 34
L’émancipation des juifs ne s’est faite qu’avec « lenteur et hésitation » après le décret français du 27 sept.1791. « Avec la chute de la féodalité était né le nouveau concept révolutionnaire d’égalité, selon lequel la présence d’une ‘’nation dans la nation’’ ne pouvait plus être tolérée .Il fallait abolir les privilèges des juifs et les restrictions à leurs droits en même temps que les autres libertés et droits particuliers(…). » [3] Hannah Arendt, Sur l’antisémitisme, points, essais p. 33
« Au 19ième siècle, l’Etat nation accorda à ses résidents juifs l’égalité de Droits(…) les juifs reçoivent alors leur nationalité des gouvernements (…) qui faisaient de l’homogénéité de la population la caractéristique essentielle du corps politique ». [3] Hannah Arendt, Sur l’antisémitisme, points, essais p. 33
Une contradiction se présenta rapidement : comment concilier ce nouveau concept révolutionnaire d’égalité et l’intérêt bien compris de l’Etat « à accorder aux juifs certains privilèges tout en les traitant comme un groupe à part » ? [3] Hannah Arendt, Sur l’antisémitisme, points, essais p. 34
Cette altérité eut un fâcheux revers : la détestation des juifs. En effet, l’une n’allait pas sans l’autre. On les a voulus différents ; les peuples les ont vus différents. Il arriva aux juifs ce qui avait fini par advenir au clergé de l’Eglise catholique, lui aussi intermédiaire entre la noblesse et le peuple, qui avait perdu la confiance de ses contemporains. Cette défiance devint la source d’énergie potentielle idoine dans laquelle, dès le premier tiers du 19ième siècle, l’antisémitisme naissant allait puiser sa force.
De l’aristocratie à la diversité des classes, en passant fugacement par l’égalité citoyenne.
Au fur et à mesure de la croissance du commerce d’Etat, ces privilèges furent étendus, petit à petit, à l’ensemble des juifs d’Europe occidentale et centrale. Ainsi, dans un même pays, l’émancipation des juifs impliquait une chose et son contraire : elle « signifiait l’égalité et les privilèges, la destruction de l’ancienne autonomie de la communauté juive et la conservation consciente des juifs en tant que groupe à part dans la société, l’abolition des restrictions et des droits spéciaux et l’extension de ces droits à un groupe d’individus de plus en plus vaste(...) [Pendant que s’effectuait l’exigence révolutionnaire de l’égalité citoyenne, ]« on vit en même temps apparaître la société de classes, qui divisa à nouveau les citoyens, sur le plan économique et social, aussi efficacement que l’avait fait l’ancien régime »(…) [ À vrai dire, l’égalité des conditions, au sens jacobin du terme, ne devint réalité qu’aux USA ]; « en Europe, on lui substitua immédiatement une égalité de pure forme, l’égalité devant la loi. » [3] Hannah Arendt, Sur l’antisémitisme, points, essais p. 35
Dans un système de classes, le statut de l’individu est défini par son appartenance à sa propre classe et sa relation à une autre classe «et, non par sa situation personnelle dans l’Etat ou dans l’appareil d’Etat. Seuls les juifs faisaient exception à cette règle générale. (…)Considérés comme groupe, ils n’étaient ni ouvriers, ni membres des classes moyennes, ni propriétaires fonciers, ni paysans(…) en d’autres termes, les juifs se définissaient socialement en tant que juifs, et non par leur relation avec une autre classe (…) » [3] Hannah Arendt, Sur l’antisémitisme, points, essais p. 36
La chute
Wilhelm Von Humboldt rapporte, Tagebücher 1916-1918, 1, p.475.à propos de L’article « juif » de l’Encyclopédie (1751-1765, vol.IX,) dans lequel Diderot notait :’’ Ainsi répandus de nos jours, les juifs sont devenus des instruments par le moyen desquels les nations les plus éloignées peuvent converser et correspondre ensemble. Il en est d’eux comme des chevilles et des clous qu’on emploie dans un grand édifice, et qui sont nécessaires pour en joindre toutes les parties’’
Remarque : les juifs jouaient ce même rôle d’intermédiaire entre Etats musulmans aussi bien qu’entre Etats musulmans et Etats européens. Cf. Thèse d’Esther Benbassa sur Haïm Nahum, et également histoire de la conquête de l’Algérie et rôle joué par les Bacri, entre autres.
« Parce que les juifs avaient leur utilité en tant qu’élément non national, leur rôle n’avait de valeur, dans la guerre comme dans la paix, qu’aussi longtemps que chacun cherchait, pendant la guerre, à préserver volontairement les chances de la paix (…) Dès l’instant (...) où les guerres eurent pour but déclaré l’annihilation totale de l’ennemi, le recours à l’entremise des juifs n’eut plus de raison d’être. (…) » [3] Hannah Arendt, Sur l’antisémitisme, points, essais p. 49
« (…) les juifs prirent une part active à l’histoire européenne précisément parce qu’ils étaient un élément intereuropéen et non national, dans un monde où seules les nations existaient ou étaient sur le point de naître. » [3] Hannah Arendt, Sur l’antisémitisme, points, essais p. 51
« Les juifs étaient aussi peu conscients des tensions entre la société et l’Etat que des risques évidents que leur faisait courir leur nouveau rôle, et des possibilités de pouvoir qui s’offraient ainsi à eux » [3] Hannah Arendt, Sur l’antisémitisme, points, essais p. 52
« (…) L’histoire des relations entre les juifs et les gouvernements abonde en exemples de rapides changements d’allégeance de banquiers juifs envers des gouvernements successifs, même après des révolutions .En 1848 , il fallut à peine vingt-quatre heures aux Rothschild de France pour passer du service de Louis-Philippe à celui de l’Ephémère 2ième République ; ils passèrent ensuite sans plus de difficultés à celui de Napoléon III puis, après la chute du second Empire , à celui de la 3ième République (…) » [3] Hannah Arendt, Sur l’antisémitisme, points, essais p. 53
Ce rôle d’intermédiaire nourrissait l’antisémitisme, certes ; il n’asseyait aucunement un lien de causalité avec la propension des banquiers à retourner « leur casaque » à la moindre transition politique. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas un trait de caractère particulièrement propre aux juifs : dans le modèle bourgeois, les méthodes Rothschild ne différaient pas beaucoup de celles de leurs collègues non juifs. Ainsi, Ouvrard (banquier de Napoléon 1er), qui avait financé les Cent jours, offrit ses services aux Bourbons dès leur retour.
La Révolution française, puis les guerres napoléoniennes, avaient déstabilisé l’ordre européen. Selon Hannah Arendt, « Le désastre qui frappa le peuple juif coïncide avec la ruine d’un système et d’un corps politique qui, quels que fussent par ailleurs ses défauts, avait eu besoin [du juif] un élément purement européen dont il pouvait tolérer l’existence ».[3] Hannah Arendt, Sur l’antisémitisme, points, essais p. 51
La montée de l’antisémitisme en Europe mit les juifs sur les routes de l’Exil.
Dans un premier temps, par l’entremise du Kaiser allemand, Théodor Herzl proposa au Sultan turc d’acheter la Palestine ou tout au moins d’y faciliter la liberté d’immigration des juifs d’Europe en butte à l’antisémitisme. Le Sultan refusa les deux propositions.
C’est dans ce contexte socio-politique que naquit le sionisme moderne greffé sur l’expansionnisme colonial européen – une transduction du colonialisme anglais (revu et corrigé par les Lords Palmerston et Shaftesbury) opérée dans l’urgence par Théodor Herzl.
Du Britannique Arthur Balfour au Français Jules Cambon.
La perte de l’influence juive en Europe muta en une quête pressante de nouveaux protecteurs. La Grande Bretagne - la grande puissance de ce tournant du siècle - fut aussitôt l’objet de toutes les attentions des sionistes. Théodor Herzl reprit à son compte l’idée anglaise de Palestine colonie britannique et foyer national juif, émise par Palmerston et Shaftesbury. Cette transition fut facilitée par le Baron Lionel Walter Rothschild, un banquier britannique.
Le Baron Lionel Walter Rothschild est l’artisan consciencieux de cette résurrection du pouvoir des financiers. Son grand-père déjà, pour contrer la normalisation des juifs, décida de maintenir le côté transeuropéen en installant ses fils dans ses banques dans les capitales européennes, une manière de supranationalité. Rappelons que « Les juifs de cour [dont les Rothschild] furent les premiers à devenir de véritables banquiers d’Etat (…) ils ne se contentèrent plus de servir un prince ou un gouvernement déterminés en utilisant leurs relations internationales avec les juifs de cour d’autres pays ; ils décidèrent (…) de s’établir sur un pied international , de manière à servir simultanément les gouvernements d’Allemagne, de France, de Grande-Bretagne, d’Italie et d’Autriche. Ce comportement était (…) une réaction des Rothschild face aux dangers d’une véritable émancipation, qui avec l’égalité, risquait de ne faire des juifs que des citoyens de leurs pays respectif et de détruire du même coup leur position européenne et ses avantages, sur lesquelles avait reposé la situation des banquiers juifs(…) Le vieux Meyer Amschel Rothschild , fondateur de la maison, dut sentir la menace qui pesait sur la position européenne des juifs ; il décida qu’il valait mieux établir sa propre famille sur cette base internationale en plaçant ses cinq fils dans les cinq capitales financières européennes : Francfort, Paris, Londres, Naples et Vienne(…) » .[3] Hannah Arendt, Sur l’antisémitisme, points, essais p. 56-57.
L’affaire Dreyfus, par son retentissement, mit le problème juif au centre des préoccupations des uns et des autres : philosémites et antisémites voulaient qu’il cessât, quitte à extirper le juif d’Europe. Cette affaire devenait dangereuse pour les juifs, pour l’Armée, pour l’Etat ; elle fut « réglée » dans l’urgence en forçant le droit français dans ses procédures, cédant, avec soulagement, à l’excuse de la menace bienvenue des USA de boycotter la Foire Internationale de Paris. [2]
L’antisémitisme ne s’arrêta pas pour autant, il allait même atteindre des sommets jamais égalés avec la montée en puissance de l’Hitlérisme.
En 1914, dix ans après la mort de Théodor Herzl, son projet d’Etat juif à établir en Palestine semblait un échec. Deux hommes, par un travail de longue haleine de lobbying, réussirent à redresser petit à petit la situation : le Baron Lionel Walter Rothschild et son protégé, Haïm Weizmann, un enseignant de l’Université de Manchester.
Haïm Weizmann, futur président d’Israël, est né dans une famille nombreuse, à Miotilié (Mëtile), non loin de Pinsk, chef-lieu de la Polesye, une contrée d’échouage (depuis le 14ième siècle), des juifs, des tziganes et des Niemtsés (allemands vivant en milieu slave). La Polesye, province pauvre, aux terres marécageuses, eut, de tous temps, la nationalité labile (tour à tour, Lituano-Polonaise, Polonaise, Russe, Polonaise derechef et enfin Belarusse). Elle est située aux confins de la Russie, de la Biélorussie (Belarus) et de l’Ukraine. C’est au lycée de Pinsk que Weizmann découvrit et la chimie, et le sionisme.
Immigré en Angleterre, Haïm Weizmann, jeune Lecteur en chimie (Prof. assistant), prit résolument la succession de Herzl et son idée maîtresse : le mix de colonie britannique en Palestine matinée de foyer national juif, émise par Palmerston et Shaftesbury.
[1] Stephen Zweig, La fin d’un monde
[2] https://blogs.mediapart.fr/belab/blog/200219/de-l-antisemitisme
[3] Hannah Arendt, sur l’antisémitisme, nouvelle édition, essais, Points, Calmann-Lévy