Malek Chebel, né le 23 avril 1953 à Skikda, Algérie, décède le samedi 12 novembre à Paris.
Quand on ne sait pas ce qu'est la vie, comment pourrait-on connaître la mort ? Confucius -
À l'ombre efflorescente des Mille et Une Nuit, s'ourle l'éventuel au fil des vies, des vues, des visites, de l'invite au vivre-livre.
Peut-être, aussi précieusement ténu, à quelque livre-voie...
Surprise d'improbabité, dans le brouhaha des échanges, une rencontre se colore, autour de l'écriture, à fortuité d'un déjeûner, dans un Salon du livre, à Nice.
Malek Chebel, essayiste apprécié (anthropologie-psychanalyse ), Janine Boissard, romancière populaire; tous deux s'y retrouvent, l'un à l'autre inconnus, mystère de destin, chacun alluvionnant son livre, Le Kama-Sutra arabe pour Chebel, La princesse du château pour Boissard; comme aux Tarots de Calvino -
Merveilleux riens affinant rive à l'éclair d'une écoute.
S'enchaînent séances du psychanalyste de l'amour chez Janine :
"Il avait besoin d'une romancière pour mettre de la vie, de la chair dans son histoire.
Toute chose qu'un essayiste n'a pas pour habitude de faire.
Quand nous nous sommes lancés dans cette aventure, il m'a d'ailleurs dit :
"Sois toi-même, tu es romancière..." (J. Broissard)
Et, c'est ainsi qu'il lui "livre son enfance en Algérie dans les années 1950-1960."
Elle continue :
"En douceur, je l'ai obligé à réveiller des souvenirs enfouis"
Et émue d'ajouter :
"Je l'ai vu pleurer près de moi..."
Voici quelques premiers chapitres qu'elle lui offre à lire :
"Il n'a rien retouché.
Tout juste quelques noms pour ne pas indisposer certains membres de sa famille.
C'est en écrivant que j'ai vu tous les petits ruisseaux qui allaient faire de Malek ce qu'il est aujourd'hui.
Et aussi cette souffrance de la solitude qui nous unit."
Je ne saurais te dire, ici, Malek, pourquoi, abordant ce qui suit, il me souvient, soudain, de ce mot d'Héraclite d'Éphèse:
le devenir est une lutte.
Et puis, la sustentant, en scansions après ce premier déjeûner de Nice, les Mille et une Nuit.
Elle s'affouille à lui :
"Ce fut bien plus dur que d'écrire mes romans car le contexte m'était totalement étranger.
Je ne suis jamais allée en Algérie.
Malek ne le désirait pas d'ailleurs.
Il voulait que je décrive son pays avec ses yeux de petit garçon."
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La mort plus près de nous que la paupière de l'œil (arabe), ou chandelle dans le vent (chinois) ou à nos épaules (russe), où nous épaulant, je te tiens séance, ici, retrouvant babil d'enfance, d'heureuse tristesse, à ce ludoCiel d'âmes désirantes;
espérant que tu as pu r'ouvrir tes yeux d'enfant à ton ultime cueillée d'âme !
Car, dit encore une parole arabe, égrénée-là de son infini caféier : l'odeur d'un enfant vient du paradis !
Et le paradis est sous le pied de la mère séisme de grâce !
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Voir (dans le cadre de ce billet) :
Le Kama-Sutra arabe : Malek Chebel, Pauvert 2006.
Malek une histoire vraie, Janine Boissard, Fayard,
"Malek une histoire vraie" de Janine Boissard, Christine Rousseau, in Le Monde des livres, 30/10/2008.
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