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L'islam et l'Occident

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Billet de blog 21 novembre 2016

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CHIMIE

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On n'exagère pas beaucoup en affirmant que la chimie comme science n'existait pas avant les Arabes.

Certes il serait injuste de prétendre qu'elle fut entièrement créée par eux. 

Les grecs en possédaient quelques éléments.

Mais ils ignoraient complètement les corps des plus importants tels que l'alcool, l'acide sulfurique, l'acide nitrique, l'eau régale.

Leur découverte fut réservée aux Arabes ainsi,  que celle de la potasse, du sel ammoniac, du nitrate d'argent, du sublimé corrosif, de la préparation du mercure.

Il est difficile d'exagérer la portée de ces découvertes.

Si l'on ajoute que l'us des procédés fondamentaux de la chimie, la distillation, fut l'œuvre des Arabes, qu'ils furent les premier à employer les méthodes de sublimation, de cristallisation, de solution, de coagulation, de coupellation, pour extraire ou combiner des substances, on est forcé de reconnaître que l'apport arabe à cette science fut vraiment décisif.

Un grand nombre de termes employés en chimie sont d'origine arabe : alcool, alambic, alcali, élixir sont des mots arabes.

Le plus grand des chimistes arabes que nous connaissons fut Djeber Abu Mussa Djafar al Kufi) (a)

Il vécut dans la seconde moitié du VIII ème siècle et publia plusieurs ouvrages sont certains furent traduits en latin.

Le plus remarquable d'entre eux est "La somme de perfection", traduit en français en 1672.

Les travaux de Djeber forment une véritable encyclopédie scientifique et résume la science chimique des Arabes de son temps. 

C'est dans l' "Al Hawî de Razès (Abu Bakr al-Razî) qu'on trouve les premières descriptions pour fabriquer l'acide sulfurique et l'alcool, qui s'obtenait par la distillation de matières féculentes  sucrées fermentées.

Les recherches théoriques conduisirent bientôt les savants aux applications pratiques de cette science.

l'application de la chimie à la pharmacie n'est pas le moindre mérite des chimistes musulmans. 

"L'étude des substances médicales, préconisées par Dioscoride, est, dans sa forme scientifique, une création arabe." (1) 

Un grand nombre de produits d'usage courant, tel que le camphre, l'alcool, l'eau distillée, les emplâtres, les sirops, beaucoup de pommades et d'inguents sont dûs aux Arabes. 

les progrès que les Musulmans surent réaliser en chimie industrielle sont attestés par l'extrême habileté de leurs artisans dans l'art de la teinture, dans la préparation des cuirs, dans la trempe de l'acier, etc.

Les soies chatoyantes de Grenade, Les mousselines bariolées de Cordoue, les lames de Tolède acquirent une réputation universelle.

Parmi les inventions d'utilité industrielle due aux Arabes, il faut tout particulièrement citer celle de la poudre et la fabrication du papier de coton, de lin et de chiffon. 

L'invention de la poudre fut longtemps rattachée au nom de Roger Bacon, d'Albert le Grand ét DE Berthold Schwarz. 

Les recherches de MM. Reinaud et Favé, précédés du reste dans la même voie par Casiri, Andrés et Viardot, dit Gustave le Bon, ont nettement que l'invention de la poudre comme substance explosible destinée à chasser les projectiles, est due uniquement aux Arabes.

Les deux premiers de ces auteurs avaient d'abord, dans un travail primitif, adopté l'opinion très répandue qui attribue cette invention aux Chinois;

mais, dans un second mémoire, publié en 1850, ils sont revenus sur cette opinion.

La connaissance de nouveaux manuscrits leur a fait constater que cette grande découverte, qui a changé tout le système de guerre, revient aux Arabes :

"Aux Chinois appartient la découverte du salpêtre er son emploi dans les feux d'artifice...

Pour les Arabes, ils ont su produite et utiliser  la force projective qui résulte de la poudre;

en un mot ils ont inventé les armes à feu,"

Les historiens assurent habituellement que c'est à la bataille de Crécy, livrée en 1346, que l'artillerie apparut pour la première fois; mais plusieurs passages de divers auteurs arabes prouvent que son emploi fut en réalité bien antérieur à cette date.

Parlunles extraits de divers manuscrits traduits par Conde se trouve notamment un passage où l'on voit qu'un émir, Yabûd, assiégeant, en 1205, Un chef de revoltés dans la ville de Mahedra, en Afrique :

"combattit ses murailles avec différentes machines, et tonnerres... des engins qu'on n'avait jamais vus...qui lançaient chacun cent énormes jets, et de frossescpierres tombaient au milieu de la ville, et des jets de globes de fer."

La lecture des manuscrits du temps prouve que l'emploi des armes à feu devint bientôt général chez les Arabes.

Ils en firent usage, notamment en 1342, pour défendre Algésiras attaquée par Alphonse XI. "

"Les Mores de la ville, dit la chronique d'Alphonse XI, lançaient  beaucoup de tonnerres contre l'armée, sur laquelle il jetaient des balles de fer grosses comme de très grosses pommes, et les lançaient si loin de la ville, que quelques unes d'elles passaient par-dessus l'armée, et d'autres frappaient dans l'armée."

Les comtes anglais de Derby et de Salisbury, qui assistaient au siège, ayant été témoins des effets de la poudre, rapportèrent rapportèrent bientôt cette découverte dans leur pays, et c'est ainsi que les Anglais en firent usage quatre plus tard à la bataille de Crécy." 

                                •

Il est difficile d'évaluer l'importance de l'invention du papier. 

Elle devait révolutionner le monde.

La vulgarisation de la science, la diffusion universelle du livre à bon marché, ne dint devenues possibles qu'à partir de la substitution du papier que nous employons au parchemin des ancien et au papier de soie des Chinois.

La découverte par M. Casini, dans la bibliothèque de l'Escurial, d'un manuscrit arabe sur papier de coton, datant de l'an 1009, a démontrÉ que l'honneur de cette invention capitale revient aux Arabes. 

On sait maintenant les étapes que parcourut la fabrication du papier. 

La première idée en appartient aux Chinois. 

Depuis des temps très reculés, Ils savaient préparer du papier avec du coton de soie.

De Chine, le procédé passa en Asie centrale.

Lorsque Les Arabes s'emparérent de Samarkand, en 704, ils y trouvèrent une fabrique de papier.

Conformément à leur habitude, les Arabes cherchèrent à titer le meilleur emploi de cette nouvelle industrie. 

Son utilisation étant limitée aux pays producteurs de soie, il fallait,  avant tout songer à remplacer cette matière par une autre substance plus courante.

Le problème fut résolu par la substitution du coton à la soie. 

Ensuite vint la découverte du chiffon.

                                  •

Visages de l'Islam, Haïdar Bammate, Enal, Alger, 1991.

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Notes : (1) Humboldt. 

(2) La civilisation des Arabes, Gustave le Bon.

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(a) Djaber Abû Mûssa al-Kûfî. 

Choix, découpages, notes, E'M.C. 

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