
Du 21 au 25 novembre 2022 le député Jean-Victor Castor organisait avec le plein soutien de son homologue de la 2ème circonscription Davy Rimane, le Ralliement International pour la Restitution des Terres en collaboration avec sa remplaçante Éline Jean-Émile.
Un appel d'envergure pan-océanique auquel avaient répondu de nombreuses délégations notamment des Antilles (Guadeloupe et Martinique), de la Polynésie, de la Corse et de la Kanaky-Nouvelle Calédonie par visioconférence, qui visait in fine à réunir les conditions qui permettent d'obtenir à terme la Ré-inscription de la Guyane sur la liste des pays non-autonomes des Nations-Unies.
In fine, disais je, et malgré :
La trajectoire brisée du député Justin Catayée lors du crash du Boeing 707 d'Air France sur le morne Deshayes en Guadeloupe le 22 juin 1962, où nous avons compris que la destinée politique du pays nous avait envoyé Justin Catayée pour nous annoncer le combat de l'autodétermination guyanaise à l'international, et pour prendre toute la douleur du combat [ figure anti-colonialiste à laquelle nous sommes tentés d'associer comme exemple de martyr politique Pouvanaa Oopa, le père de la nation tahitienne, lorsqu'il subi la déchéance de son mandat de député en 1960 et la condamnation aux 8 années de prison et aux 15 années d'exil qui s´en suivirent à Vanves ], refroidissant toutes les générations de parlementaires qui lui succédèrent dans leur ardeur à défendre la cause [ n'étant plus en capacité de porter le projet de société du peuple guyanais à ce niveau de détermination, en faisant appel à la protection de ses aspirations à l'autonomie gouvernementale. Ce premier outil politique d'émancipation, d'autonomie totale d'autodétermination, qui nous permet de légiférer et de maîtriser le calendrier électoral, sur le chemin de la pleine souveraineté, a vocation d'être protégé par l'ONU dans le strict respect de sa conformité d'application aux standards internationaux de gouvernance en vigueur ], autrement dit à reprendre le flambeau, à dépasser les Bornes pour disposer de nous-mêmes !
Malgré tout cela, plus de 60 ans après, nous sommes enfin heureux de témoigner que le courage héroïque de Justin Catayée n'est plus un orphelin désincarné. Aujourd'hui nous n'avons plus peur, et nos député.ées ne tourneront plus en rond, tou(tes)s-seul.es traumatisés dans le frileux périmètre domestique du rapport bilatéral-colonial français, sans cap, sans stratégie ni vision de l'enjeu primordial qu'il y a de porter le Projet Guyane à l'international.
Ainsi, en notre jour, dans un effort éducationnel et de compréhension des problématiques "domiennes" transverses, cette 1ère édition du genre, intitulée par les deux députés guyanais co-organisateurs : « La rencontre des députés 97 », s'est déroulée du 7 au 10 janvier sous la forme d'un séminaire de travaux et d'une rencontre avec le publique dans l'amphithéâtre A de l'Université de Guyane.
Un rassemblement « historique des parlementaires des départements dits d’outre-mer » dont l’objectif est de « réunir les forces vives de chaque territoire, en mettant en place un séminaire de travail sur plusieurs thématiques afin de pouvoir être force de propositions concrètes, et ce, de manière collégiale, selon les terme du communiqué officiel.
L'objectif étant de réunir les députés de chaque territoire en dehors du cadre institutionnel de l'hémicycle afin de mener un travail transpartisan, dixit Jean-Victor Castor.
Cinq thèmes majeurs ont donc été développés au cours du séminaire de deux jours rassemblant 23 députés* dont cinq en distanciel :
« l’organisation des systèmes de santé en outre-mer », « vivre outre-mer : une cherté svstémique », « une coopération régionale (économique, culturelle, sportive) insuffisamment exploitée », « aborder collectivement l’immigration » et « la démocratie parlementaire. Ces ateliers seront animés par plusieurs intervenants dont l’anthropologue Isabelle Hidair-Krivsky et le député européen LFI Younous Omarjee.
Par ailleurs deux conférences de presses de clôture ont eu lieu, une à Cayenne le 10, et l'autre, dite de restitution, organisée par le groupe parlementaire de la France Insoumise (FI) à Paris le 12 janvier (voir vidéo Youtube de 53 minutes ci-dessous).
* Les 23 député.es dont 5 en distanciel
Karine Lebon (Réunion), Emeline K/Bidi (Réunion), Perceval Gaillard (La Réunion), Olivier Serva (Guadeloupe), Max Mathiasin (Guadeloupe), Frederic Maillot (Réunion), Jean-Hugues Ratenon (Réunion), Elie Califer (Guadeloupe), Marcellin Nadeau (Martinique), Jean-Philippe Nilor (Martinique), Moetai Brotherson président de la délégation aux outre-mer de l'Assemblée nationale (Polynesie), Davy Rimane (Guyane), Jean-Victor Castor (Guyane).
En distanciel : Johnny Hajjar (Martinique), Jiovanny William (Martinique), Mansour Kamardine (Mayotte), Estelle Youssouffa (Mayotte) et Frantz Gumbs (Saint-Barthelemy et Saint- Martin).
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Enfin, pour accompagner notre propos de mes vœux alors que nous entrons dans cette nouvelle année 2023,
Nous restons conscients des défis qui nous attendent. Une citation d'un activiste d'Asie/Pacifique décrit si bien le sort de beaucoup d'entre nous, et je souhaite la partager avec vous :
"Il s'agit d'une véritable forme de colonialisme de peuplement, une forme de colonisation qui vise à remplacer les peuples autochtones de la zone colonisée par des colons issus de la société coloniale. Dans ce type de colonialisme, les peuples autochtones sont non seulement menacés de perdre leur territoire, mais aussi leur mode de vie et leur identité qui leur ont été transmis de génération en génération."
C'est devenu l'expérience pour beaucoup d'entre nous dans le monde alors que le colonialisme contemporain se poursuit - souvent dans un monde indifférent qui comprend de nombreuses anciennes colonies qui ont parcouru le chemin de la décolonisation complète, mais qui sont maintenant confrontées à leurs propres défis extraordinaires de résistances en tant que petits États insulaires. Ils ont peu d'énergie à nous consacrer. Ils ne peuvent pas être blâmés pour leur apparente indifférence à notre sort. Ils font face à leurs propres défis.
Il convient de rappeler que le dernier ancien territoire à avoir atteint l'autonomie complète dans notre région (caribéenne) était Saint-Kitts-et-Nevis en 1983 - il y a 40 ans. Entre-temps, beaucoup d'entre nous ont été dupés en pensant qu'il valait mieux rester une colonie - et c'est le message envoyé à notre région. Aujourd'hui, 40 ans plus tard, beaucoup d'entre nous se rendent compte que, selon les mots de Malcolm X, "nous avons été dupés et trompés".
Ainsi, tout ce que nous avons à proposer, ce sont des réformes coloniales progressives au sein de nos « colonialocraties » respectives. Mais de véritables propositions de décolonisation ont rarement été formulées.
Nous pourrions envisager des approches innovantes pour aller de l'avant si nous voulons seulement éviter d'être engloutis et transformés en minorité dans notre propre pays sous une forme d'accommodationnisme et de légitimation coloniale.
Les défis sont redoutables mais la lutte continue !
Et La victoire est assurée !
Soley’ !


Politique : "La rencontre des députés 97, sur le site d'informations Guyaweb.