Billet de blog 22 septembre 2023

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Pierre Carpentier

MÉMOIRES DE L'EAU. "Les songes de nos vivants prennent à l'eau, la source et le sel ! À la terre, le sang et la force ! Au vent, nos sacrifices livrés en confiance. Assez de ces supplices ! Les poèmes ne sont pas fait pour les chiens ! Ils portent nos libertés souveraines ! lls sont le parfum de nos royaumes ! Sois vaillant à la tâche attaquante que nous te confions ! Les dominations nous mitraillent encore mais tu répondras à ce juste tourment du devoir ou détourne toi à jamais de notre appel ! En toutes directions que tu choisisses tu nous reviendras et nos comptes te seront remis ! Pour notre générosité, tiens en partage le calme des eaux !". (Extrait "d'IRACOUBO. L'Épicentre des Eaux", 2014). " MAIS ALORS, LA GUYANE ? Une infinité que nous imaginons gorgée d'eaux et de bois. Les Guyanais demandent que les Martiniquais et les Guadeloupéens les laissent en paix. Nous avons pas mal colonisé de ce côté. C'est pourtant comme une attache secrète que nous avons avec le Continent. Une attache poétique, d'autant plus chère que nous y renonçons. D'autant plus forte que fort sera le poids des Guyanais dans leur pays. Des chants comme des rapides à remonter, des poèmes comme autant de bois sans fond." ÉDOUARD GLISSANT in LE DISCOURS ANTILLAIS (P 775).

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L’irréversible montée en puissance de l’autodétermination guyanaise

« Avec ou sans eux, nous devrons réussir ! » Dans le même élan émancipateur du leader Kalina Alexis Tiouka, lundi, dans « Le Monde », les députés « hors-cadre » de Guyane, Jean-Victor CASTOR et Davy RIMANE lancent un appel à la mobilisation à la population le 16 septembre au Jardin Botanique de Cayenne et ce soir à 19h au Camp de la transportation sur Saint-Laurent du Maroni

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MÉMOIRES DE L'EAU. "Les songes de nos vivants prennent à l'eau, la source et le sel ! À la terre, le sang et la force ! Au vent, nos sacrifices livrés en confiance. Assez de ces supplices ! Les poèmes ne sont pas fait pour les chiens ! Ils portent nos libertés souveraines ! lls sont le parfum de nos royaumes ! Sois vaillant à la tâche attaquante que nous te confions ! Les dominations nous mitraillent encore mais tu répondras à ce juste tourment du devoir ou détourne toi à jamais de notre appel ! En toutes directions que tu choisisses tu nous reviendras et nos comptes te seront remis ! Pour notre générosité, tiens en partage le calme des eaux !". (Extrait "d'IRACOUBO. L'Épicentre des Eaux", 2014). " MAIS ALORS, LA GUYANE ? Une infinité que nous imaginons gorgée d'eaux et de bois. Les Guyanais demandent que les Martiniquais et les Guadeloupéens les laissent en paix. Nous avons pas mal colonisé de ce côté. C'est pourtant comme une attache secrète que nous avons avec le Continent. Une attache poétique, d'autant plus chère que nous y renonçons. D'autant plus forte que fort sera le poids des Guyanais dans leur pays. Des chants comme des rapides à remonter, des poèmes comme autant de bois sans fond." ÉDOUARD GLISSANT in LE DISCOURS ANTILLAIS (P 775).

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Illustration 1
Affiche de convocation au meetings
Crédit YouTube © outremernews onews

L’Histoire de la Guyane elle-même, est heureuse !… Je dirai qu’elle est aussi contente que son peuple, car ils ont tous les deux la chance d’avoir choisi les hommes du terrain militant qui ont enfin revêtu l’étoffe des politiques qui engagent leur courage personnel, retentissant, exemplaires, au service de la dignité de la nation tout entière. É sa ki dèyè pankò touché !… (Pierre Carpentier)

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Jean-Victor CASTOR (JVC) interviewvé sur Kwak Média Guyane le 15 septembre

Les quatre types de  panneaux « teasing » d’appel aux grands meetings en 4 mètres X 3 mètres installés aux carrefours stratégiques du littoral guyanais :

1) « Avec ou sans eux, nous devrons réussir ! », 2)  ICI, on a droit au développement !  », 3) « La Guyane ne doit plus être mise sous cloche !», 4) « Vous êtes une bande d’hypocrites ! ». 
Kwak Média Guyane (KMG) : Qu’est-ce que ces panneaux veulent dirent ? Il y a des petites vidéo sur internet, des images de la Guyane, etc. On a des dates clés, vous tenez la population en haleine, qu’est-ce qui se passe ? Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus ?

JVC :  «  Alors, déjà Merci, sé moun Yan, gran Bonjou pou zot !…

En fait, on essaie d’être cohérents, la dernière fois qu’on s’est exprimé dans une grande salle avec le public (à Polina le 3 mars Ndlr) on avait dit que 2023 ne pouvait pas se terminer comme ça,… et du coup, on repart (Davy Rimane et Jean-Victor Castor Ndlr) sur une autre session parlementaire en tant que député, donc  de par notre fonction on a besoin rencontrer à nouveau la population. En fait, très sincèrement, on voulait refaire ça, organiser ces grands rassemblements au mois de juin, et plutôt sur l’idée de faire un bilan etc. de nos activités. Mais on avait déjà annoncé au meeting de Polina qu’on allait monter d’un cran.
Qu’est-ce qu’on attend clairement, on attend que les gens s’engagent dans un processus pour la Guyane, pour l’émancipation de la Guyane, pour le développement de la Guyane, pour la valorisation de nos cultures, pour qu’on prenne possession de notre territoire, de toutes ses richesses qui sont immenses. Et qu’on fasse résistance à cette idée de garder la Guyane sous cloche, et voilà, Tousa nou pé pété, nou ké pétél ! Clairement, on ne sait pas le faire seul en tant que député, donc on a besoin d’élargir, d’augmenter cette adhésion, donc toutes les personnes qui chez elles considèrent que l’action que nous avons entamé depuis notre élection, est une action qui donne du sens à la vie politique, à l’action publique, à l’engagement, de militant à responsable politique avec une fonction. Et en le faisant différemment de nos prédécesseurs. Sans être dans la critique de ce qu’ils ont pu faire, mais, en se disant, si ça n’a pas marché, la façon dont il a procédé, il faut qu’on fasse différemment. Et on a toujours dit qu’on ne savait pas faire seuls. Donc, il y a une sorte de fusion que l’on doit avoir avec l’ensemble du peuple guyanais et des populations qui composent ce pays là. 
Donc, très clairement, on attend, c’est vrai, au jardin botanique le 16 à partir de 19h, et au Camp de la Transportation à St Laurent le 22 à 19h aussi, des milliers de personnes… On veut que toutes les personnes…, que personne ne manque à cet appel. C’est un appel clairement à la mobilisation. Vous venez, et chacun doit dire : Mo ké la, mo ké la sa jou-a. Mo ka vin ké tout mo charyé-a la, tout mo latchò !…
Parce que en fait, on aura peut-être le temps d’en parler, on l’avait déjà annoncé, on est à la croisée des chemins.
Quel que soit le secteur, on peut faire un diagnostique, que tout le monde reconnaîtra, c’est à dire en terme de situation, pas simplement dramatique, mais nous sommes en train de plonger, la France est un pays qui plonge, mè nou-menm nou maré kél, nou ka plonjé primal ankò paské nou j’ai té tèlman lwen… et en fait, pour répondre de déplus synthétique à la question qui a été posée, c’est un appel au soutien, à l’action des député, mais ce n’est pas un soutien à JVC ou à Davy Rimane, c’est un soutien à ça qu’on mène au nom de la Guyane. Donc, en fait, clairement, chacun doit s’engager : mo ké la, mé mo ké la pou mo péyi. Mo ka vini paské mo lé ki mo péyi soti di koté i fika.
Et c’est en ce sens-là, que oui,… certaines personnes nous disent, mais c’est quoi ?… C’est un appel à la mobilisation ?… les gens sont un peu curieux, on ne sait pas trop ?… Très clairement c’est un appel à la mobilisation.
On franchit un cap, permettez-nous de retourner dans cette assemblée, dans cet hémicycle, dans les différentes commissions etc. avec plus de force. Permettez-nous, quand on va discuter avec des ministres, d’avoir plus de crédit, plus de poids politique. Permettez-nous d’élargir les rangs. Permettez-vous, vous, à vous-mêmes, à tous…, quand vous allez être aussi nombreux au jardin botanique, aussi nombreux au Saint Laurent au Camp de la Transportation, de se sentir, voilà, qu’on ait, qu’on retrouve cette capacité, cette envie, de faire savoir à l’autre que nous sommes déterminés à changer la donne ».

KMG : Vous  faites remarquer un certain individualisme. Doit-on comprendre que vous n’êtes pas soutenu ? 
JVC : «
Alors, non, nous ce qu’on dit, moi, dès que je sors dans les rues : c’est : Félicitations ! Toujours… alor ki élèksyon ja fini lontan, continuez, on a jamais vu ça, c’est extraordinaire ce que vous faites, on sait que c’est difficile. Menm si zot paka rivé trapé toutbèt, mè omwen zot ka di nou sa zot ka fè. Enfin voilà, là, on avait dit aux gens, qu’à un moment donné, voilà, on va faire appel à vous. Eh bien l’appel il arrive quoi, en fait c’est ça clairement. On a besoin de vous pour franchir encore une autre étape, dans l’engagement, dans les risques que nous allons prendre… oui très clairement, on va changer de braquet quoi, voilà ».

KMG : A part être présente, comment la population peut-elle s’engager pour vous soutenir ?

JVC : « Il faut venir aux meetings (rires…), je ne veux pas tout découvrir, mais ce que je veux dire c’est que la présence est déjà un acte d’engagement, il y aura des révélations politiques, on va…, vous allez voir… il faut venir en fait…

On a parlé des 4X3, des panneaux… Euh, ça c’est un peu jamais vu, vous avez vu que la première personne qui a réagi, n’est le préfet. C’est le nouveau préfet, et en fait, eux, ils sont observateurs, ils savent, ils se disent : « mais si les gens répondent massivement, c’est un problème pour nous ». 
Donc, les gens, oui, il faut venir massivement. Parce que de l’autre coté, ceux qui détiennent, voilà…, qui ont pris possession de notre pays, qui nous mettent d’interdits en interdits, voilà, vous ne pouvez plus aller pêcher, vous ne pouvez plus chasser comme vous voulez, on ne peut pas circuler dans le pays, on peut pas commercer dans le pays, on ne peut pas commercer avec les pays environnants. Il y a des choses extraordinaires qui se passent sur notre Plateau des Guyanes avec des pays qui découvrent du pétrole, du gaz, qui sont dans des dynamiques de développement extraordinaires… Nous on nous dit, eh bien, vous ne pouvez pas toucher à ci, vous ne pouvez pas toucher à ça… etc… etc… et que de toutes les façons, la nature ayant horreur du vide, eh bien les gens font des choses. Donc, soit on organise le pays, on le structure, on le régule. Soit on est dans l’anarchie et le chaos. Et c’est ce qui ce passe aujourd’hui en Guyane. En tous les cas, ce n’est pas ce que nous voulons, c’est pas ce que les guyanais souhaitent, et donc il faut faire face ».

KMG : Antoine Poussier , le préfet de Guyane dit : « l’État ne veut pas mettre la Guyane sous cloche ». Est-ce que vous avez réagi, est ce que vous allez réagir après ?

JVC : « Non, parce que, en Guyane, en fait, il faudrait réagir tous les jours, bon… et on est pas obligés, je veux dire, il y’a tellement de choses négatives qui se passent en Guyane, parfois des choses positives, mais grosso-modo, on devrait réagir tous les jours. Éducation, santé, enclavement, le problème d’Air Guyane, enfin tous les jours… Et les responsabilités, elles sont à différents niveaux, donc voilà…

Et on est pas obligés d’être sur l’agenda, en fait, du gouvernement. On est pas obligés d’être sur son agenda, et souvent c’est l’une des raisons pour lesquelles on a pas réussi dans ce pays-là. Il faut qu’on ait notre propre agenda. Qu’on ait nos objectifs, notre propre cap, notre stratégie. À partir du moment où on suit l’agenda de l’autre, en fait vous suivez la politique qu’il a décidé de mener. Donc très clairement, on peut répondre, mais, s’il a dit ça, c’est peut-être parce qu’il espérait qu’on réponde. on est pas obligés de répondre non plus. On suit son [notre. Ndlr] chemin comme on dit step by step, et puis : nou ka monté, sa nou gen pou monté. Parce qu’on sait où on va. Moi j’ai pas envie de suivre le layon du préfet ou des ministres etc. 
Donc, on sait que c’est un combat qui n’est pas simple, parce qu’ils ont une expérience séculaire de mise sous tutelle de territoires etc… 
mais on a un avantage. C’est que : À nou péyi. Et ça, c’est dans chacun d’entre-nous, on a quelque-chose là. Et c’est notre force en fait. Et donc, moi, ce qui m’alimente c’est ça, ce sont les exigences d’une partie de la population, on a pas peur des critiques si elles sont constructives, et on continue comme ça. Il a le droit de dire ce qu’il veut. Mais tout le monde sait que, si préfet, nouveau qu’il soit, dit que l’état n’a pas la volonté de mettre la Guyane sous cloche, on rigole en fait, on ne peut que rigoler. Tout le monde sait qu’il y a une volonté de l’état, et que l’état, méthodiquement a mis la Guyane sous cloche et continue à le faire…

Ça fait près de 40 ans que je milite, je n’ai pas changé de cap, et ce n’est pas la fonction qui va me faire changer de cap. Maintenant, on a toujours eu des politiques qui ont fonctionné de façon traditionnelle. Tout ce qu’on a fait nous depuis que nous sommes parlementaires, tout le monde le reconnaît, nous fonctionnons différemment. Et on tient à avoir cette constance-là. On a pas d’obligation à rester député ou parlementaire non-plus. Donc il faut voir les limites de la fonction’ et il faut voir les avantages de la fonction. Moi ce que j’observe, c’est que,  en tant que parlementaire dans l’assemblée, notre efficacité politique est aussi limitée que n’importe quel autre parlementaire, très clairement parce que la France est une pseudo-démocratie. Bon, tout le monde l’a vu, un président de la république décide que le parlement ne pourra pas voter sur une loi, j’interdis à ce parlement de voter sur la loi. Et finalement l’assemblée nationale n’a pas pu voter sur la loi concernant la réforme des retraites. C’a été décidé par quelqu’un, un président de la république, et il a utilisé des artifices constitutionnels pour pouvoir le faire. 
Donc, les gens voient, les gens l’entende, c’est passé sur tous les plateaux télés, les gens l’ont vécu. Et la loi elle est applicable. Une personne décide que la loi ce sera ça,… et vous avez un parlement qui est censé légiférer à qui on fait entrave. Donc on ne va pas raconter aux gens des histoires… Oui en tant que député, on peut faire-ci… ce n’est pas vrai.
Par contre, la fonction, elle ouvre des portes, elle donne de la légitimité, et du crédit à la personne que je suis, a la personne qu’est Davy Rimane pour utiliser toutes les tribunes possibles, aller à des endroits
[inaccessibles, Ndlr ] en tant que simples militants. Donc ça c’est un  avantage qui est indéniable. Mais on sait que, quelque soit le pays, le territoire, on a nos collègues des autres territoires etc. Nous sommes tous conscients de ça, et d’ailleurs, l’initiative a été prise en Guyane, notamment par Davy Rimane, de rassembler les parlementaire de tous ces territoires-là, dans leur grande majorité.[In. Ndlr. 1ère édition de la rencontre en Guyane de 23 députés non-alignés des territoires "97"]. Et ce sont des dynamiques, en fait, qui sont totalement historiques, que personne ne peut contester. Et le gouvernement s’en inquiète. Ils se disent, mais qu’est qu’ils veulent faire ?  ils vont où ?  mais pourquoi ils font ça ? Et en fait, il y a un travail, un construction pour que cette unité soit la plus large.
Mais l’unité d’abord la plus importante, c’est l’unité dans nos propres territoires. Réussir à faire en sorte que les gens, au travers d’un discours qui ne change pas. C’est à dire, que ce qu’on dit ici, c’est ce qu’ont dit là-bas. On decidé de travailler ensemble, on le démontre. On décidé de faire des rendus-comptes la population, on le démontre.
On a décidé effectivement d’avoir un discours ferme, avec une posture claire, en fait, en exposant des choses qui sont factuelle, qui sont incontestables, face aux ministres, face à n’importe qui. En ayant cette posture-là, moi, ce que je ressens, ce que je vois’ et que j’entends tous les jours, c’est que des gens qui ne s’intéressaient pas à la politique s’y intéressent aujourd’hui. Les gens suivent, en fait, ce qu’on fait. On a pas forcément tous les médias pour nous, mais rien que sur les réseaux sociaux ce sont des milliers et des milliers de personnes qui suivent, qui repartagent etc. etc. Donc on a créé quelque chose. Mais ça se construit aussi par la structuration de tout-ça. C’est la raison pour laquelle, non, on est pas dans le m’as-tu vu, parce qu’on a pas faim, ce n’est pas un metier, en fait. Député aujourd’hui, on ne l’est pas demain, on va continuer a militer, très clairement. Et donc, moi,  je pense que ce que les gens doivent mesurer, c’est que aujourd’hui on leur demande vraiment, de nous aider a encore franchir une étape. On ira progressivement, parce que c’est notre population, quand on a subi une période aussi longue, où on nous a formatés, où on nous a presque appris a avoir peur. Avoir de dire non, avoir peur de parler, avoir d’exiger, avoir peur de désobéir, eh oui… La politique coloniale française, c’est une politique d’aliénation, d’assimilation, on ne sait plus qui on est, quand vous ne possédez pas vos terres, quand on vous a dépossédés de plein de choses, de vos valeurs, de vos traditions, de votre culture. Lò yé rédwi to lang keseswa Kalina, que ce soit Arawak, enfin etc… tout sé lang otoktòn-ya, Lang Bushinengue, Lang kréol, enfin etc… lò to rédwi a dé dialectes, ou à des patois, alors qu’à l’échelle internationale, toutes ces langues là sont reconnue comme des langues. Eh bien ce sont autant de faits qui font que on est perdu, en fait, on ne sait pas vraiment qui on est.

Donc c’est une reconstruction qui est longue, mais ce qu’on demande aux gens aujourd’hui, c’est de nous permettre de franchir un cap, de permettre à la Guyane de franchir un cap, et moi je pense que les choses peuvent s’accélérer. Je suis d’un naturel plutôt optimiste. J’ai toujours cru, et je crois encore plus que nous sommes en capacité comme tous les peuples du monde. Les Guyanes, nou pa gen oun « tare » particulier… À un moment donné on tergiverse, on ne sait pas, on fait trois pas en avant, quatre pas en arrière, enfin voilà, ce n’est pas linéaire.
Mais par contre si on a envie d’aller au bout de la où on veut aller, c’est à dire avec l’émancipation qu’on souhaite, moi je pense que personne, qui s’est qui est contre que l’on puisse maîtriser nos terres, qui ? Y accéder, et maîtriser… tout le monde est pour…
Qui s’est qui est contre qu’on puisse valoriser nos cultures, nos langues, tout le monde est pour… Qui s’est qui est contre qu’on puisse avoir une économie endogène, tout le monde est pour… Qui s’est qui contre qu’on ait notre souveraineté alimentaire, tout le monde est pour…Qui c’est qui est contre d’avoir des accords avec le Brésil, le Surinam, le Guyana, etc… tout le monde est pour… Qui est contre qu’on puisse avoir un désenclavement total avec des routes, des ponts, un port en eaux profondes qui nous évite des surcoûts, tout le monde est pour…
Donc c’est ça, en fait, accéder à notre émancipation : de faire en sorte qu’un peuple sur son territoire puisse décider dignement, sereinement, des politiques publiques qu’il souhaite mener pour donner satisfaction à ses populations. On est pas obligés d’être dans une politique de main tendue comme- çà tous les jours avec une mère patrie qui de toutes façons vous donne de moins en moins, et vous donnera de moins en moins »…
KMG: Par vos propos on a envie de faire un parallèle avec Élie CASTOR  est-ce qu’il vous a inspiré ? 
JVC : « Ce n’est pas vraiment mon parcours politique, mais c’est mon oncle. En tous les cas, c’est quelqu’un qui est reconnu par notamment les personnes un peu plus âgées, qui l’ont connues et qui ont vu ce qu’il a pu faire, comme monsieur Othily ou comme d’autres, on a eu une classe politique qui a eu du courage politique, qui a eu une détermination, par les actes, pas par la parole, on pu démontrer qu’ils aimaient leur pays, qu’ils avaient une forme de dignité, de fierté d’être guyanais, que l’état a cassé, ou à tenté de casser…

Ce n’est pas flatteur de dire que ma collectivité territoriale ou ma mairie, eh bien, elle est excédentaire, ça n’a pas de sens dans un pays comme-ça. Voilà, et donc, oui, malheureusement, moi je pense qu’on a eu des gens après, qui étaient moins politiques, moins visionnaires, moins engagés dans le bâtir de la Guyane, et plus sur le,  voilà, je suis un bon gestionnaire, je satisfait les services déconcentrés de l’état, parce que la Chambre régionale de comptes me donne de bonnes notes, je suis content, mon budget il est très bon, etc… etc… Bon voilà, et c’est malheureux.

Et donc, un pays comme-ça, où tout est à faire, et vous ne prenez pas de risques politiques, bon, c’est pas la peine, apa anyen ké soti !

Par définition, bâtir un pays qui sort de rien, c'est prendre des risques. En tous les cas, on sait à qui on a faire en face. On connaît leurs méthodes,on sait déjà qu’ils ont un plan A, un plan B, un plan C, pour pouvoir zigouiller ces députés qui leurs posent problèmes… 

Bon voilà, c’est comme-ça, et… si to pè, bon ben, pa vini ! Dans tous les cas, je parle pour moi. Pour Davy, je pense qu’il n’a pas peur de ça".

Illustration 3
« ICI, Nous avons droit au développement ! » 4 mètres X 3 mètres. Teasing de meeting à tous les carrefours stratégiques de Cayenne et sur la route jusqu’à Saint Laurent du Maroni
Illustration 4
Affiche de Convention « nationale ».

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