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Beaufs et barbares, le pari du nous est incontournable sur la question nationale, y compris d’ailleurs dans les régressions pour l’avenir que ce livre porte en énonçant clairement ladite régression transitoire, un retour à l’État-nation pour sortir de l’UE.
Livre sur la question nationale, question à la fois omniprésente dans le champ parlementaire mais jamais dite comme telle. « Les Français », signifiant omniprésent du racisme d’État, ce n’est non seulement pas la France mais en plus, la part maudite incandescente de ce pays a toujours été de fait portée et/ou mise en question par les indigènes, les esclaves de Haïti mais aussi les guerres de libération nationale.
Toussaint Louverture met au défi la République d’être à la hauteur de ce qu’elle énonce (« Liberté, égalité, fraternité ») ; Giap disant de la victoire de Dien-Bien-Phu que c’est le « Valmy des peuples colonisés » (Valmy est une bataille sur laquelle il a beaucoup médité, cf. Bertaud) donne ce faisant un universel à la Révolution française. C’est même le seul possible. L’anti-Bonaparte fondamental.
Et au moment où L’Odéon donne La mort de Danton de Büchner, pièce anti-Robespierre y compris par la calomnie, rappelons que Kateb Yacine a écrit une merveilleuse pièce sur Robespierre.
Carnot et Saint-Just s’affrontaient au Comité de Salut public. Le futur bonapartiste voulant mener la guerre hors des frontières ; Saint-Just n’étant lui que pour la guerre défensive, strictement contre l’envahisseur contre-révolutionnaire.
Houria Bouteldja mentionne le mot de Chu Enlaï à qui on demandait ce qu’il pensait de la Révolution française. Le compagnon de Mao repondit qu’il était encore trop tôt pour le dire.
Beaufs et barbares constitue donc un jalon essentiel pour répondre avec Chu Enlaï à la question qui lui fut posée. Brièvement est passé, entre 1792 et 1794, le spectre d’un autre monde en France mais dès lors ailleurs aussi (L’hypothèse que Hölderlin ait dit « Ich bin ein Jakobiner ! » subsiste).
Spectre dont 1917 fut en Russie un immense écho. Qu'en est-il de tout cela, qu'en sera-t-il ?
Le pari du nous, sous titre du livre de Houria Bouteldja, remet cette question sur la table. C’est aussi la question nationale. Êtes-vous par exemple de gauche ou aux côtés des ouvriers en grève de l‘usine automobile de 1982 à 1984 contre le PS dont on ne cesse aujourd’hui de mesurer via Macron l'accomplissement du désastre ?