• Middle East Eye:
Que pensez-vous du traitement médiatique de cette affaire en France?
• Elsa Lefort:
Comme souvent lorsqu’il s’agit d’Israël, les médias maintstream sont timides, voire silencieux. (1)
C’est navrant, on a tous en tête les campagnes médiatiques pour d’autres Francais détenus à l’étranger,
la dernière en date étant celle pour [le journaliste français détenu en Turquie] Loup Bureau en 2017. (2)
Pourquoi Salah ne bénéficie-t-il pas d’une telle lumière ?
N’est-il pas asssez français
ou est-il incarcéré
dans le «mauvais» pays ?
Je pense que c’est un peu les deux,
les médias craignent souvent
d’aborder
les injustices
commises par Israël
compte-tenu des nombreuses pressions.
Ils préfèrent encore l’autocensure
•
Les médias
ont le devoir d’informer
honnêtement
nos compatriotes
au lieu de faire le silence
sur la détention de Salah Hamouri, (3)
comme c’est le cas,
depuis un an,
créant de la sorte
une seconde prison pour Salah,
faite d’un mur de silence.
•
C’est une question d’éthique et de responsabilité.
Heureusement que l’on peut compter
depuis le début de la détention de Salah
sur les médias
qui n’ont pas peur d’affronter
ces groupes de pression (4)
et qui œuvrent
pour la liberté d’expression.
•
• MEE:
Comment se porte son comité de soutien et la mobilisation en sa faveur?
Est-elle aussi forte que lors de sa précédente arrestation?
A-t-il reçu le soutien de personnalités publiques comme l’acteur François Cluset, la dernière fois?
• Elsa Lefort:
Le comité de soutien rassemble des femmes et des hommes de différents horizons, des citoyen-ne-s élu-e-s, militant-e-s associatifs, militant-e-s politiques, des avocat-e-s, des journalistes, des chercheur-e-s, des intellectuel-le-s, des artistes...
Elle a été plus rapide à mettre en place que lors de la première incarcération
et elle réunit des personnes de tous bords politiques (sauf extrême droite),
de quoi prouver que la question
d’un compatriote arbitrairement incarcéré
n’est pas une cause réservée
à un petit cercle,
mais que toute personne attachée à la justice
peut
et doit s’en saisir.
•
Le comité a permis
de faire bouger la diplomatie française
et ce n’est pas une mince affaire. (5)
Sans la mobilisation de tout-e-s,
le sort de Salah Hamouri
serait totalement confidentiel.
Même le groupe de travail du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies
a publié un rapport concernant Salah Hamouri,
qui estime que ce dernier doit être libéré
immédiatement.
•
Middle East Eye.
Relayé par l’UJFP
•
Notes E’M.C.
(1) Médias âprement mutiques, farouchement fourchant à tout ce qui touche la Palestine (mot banni) comme s’ils constituaient (sous une diversiation fallacieuse) un corps posté, l’ersatz d’un territoire de non-dit, quelque chose de l’ordre du traquenard mercantile qui les commissionne à se dédoubler, à dissocier d’eux même -
(2) Ce qui est frappant, dans cette dissymétrie de la couvertage médiatique, où, dans cet exemple, on fait coup double, épouser cause pour confrère «Loup» & épingler la Turquie plus satellisée que jamais -
(3) Voir, l’agression d’un autre français, Pascal Boniface, personnalité publique pris à partie de façon grossière dans un aéroport israélien, sans la moindre réaction française... ni de la con-frèrie, à l’ecception de quelques bulles)
(4) Ces «groupes» d’op-pression, le sulfureux Crif, les financiers patrons de médias, courtiers de guerres, démarcheurs de bluffs et de bombing, et les éternels parasites des sphères politique et bien entendu les successifs gouvernements depuis la Sarkozie ignoblement enjugués d’intérêts...
(5) «une mince affaire» euphémisme pour galère.
•
Choix, découpage, séquençaient, notes et réservées, E’M.C.